« Avant tout, Sparte est une certaine idée du monde et une certaine idée de l’homme. C’est pour cela qu’elle fait peur. Sparte croît que finalement, c’est l’épée qui décide. Qu’on ne peut échapper à son verdict. Que le nombre des vaisseaux et les marbres des portiques, que les palais et les soieries et les somptueuses litières, que le prestige et l’éclat ne sont que des girandoles, des marottes de cristal, des lampions qu’une tempête peut éteindre et briser tout à coup : qu’il faut être prêt pour cette tempête. Qu’on n’a point de liberté sans cela et que les cités qui oublient que la liberté se défend à chaque instant, qu’elle se gagne à chaque instant, sont déjà sans le savoir des cités esclaves. Le culte de l’énergie, du courage et de la force, ne sont que des conséquences de cette conception de la cité. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, éditions Les Sept Couleurs, 1969