« Un mythe politique ne se décrète pas. En revanche, il nous appartient de l’identifier et de l’instrumentaliser. »
François Bousquet
Dominique Venner. La flamme se maintient, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2023
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« Un mythe politique ne se décrète pas. En revanche, il nous appartient de l’identifier et de l’instrumentaliser. »
François Bousquet
Dominique Venner. La flamme se maintient, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2023
« Influence : Stratégie indirecte visant à obtenir d’autrui un assentiment ou un comportement, soit par le prestige de son image, soit par une forme quelconque de persuasion ou de “formatage” des critères de jugement, soit, enfin, par la médiation d’alliés ou de réseau. »
François-Bernard Huyghe
Maîtres du faire croire, de la propagande à l’influence, éditions Vuibert, coll. Comprendre les médias, 2008
« L’épaisseur du rempart compte moins que la volonté de le prendre. »
Thucydide
Histoire de la guerre du Péloponnèse, 431 – 411 av. notre ère, trad. Jacqueline de Romilly, Robert Laffont éditeur, coll. Bouquins, 1990
« Dans un fameux passage de l’Iliade le poète décrit la phalange achéenne : « La lance fait un rempart à la lance, le bouclier au bouclier, chacun étayant l’autre ; l’écu s’appuie sur l’écu, le casque sur le casque, le guerrier sur le guerrier. » Ce n’est pas seulement la préfiguration de l’ordre hoplitique que l’on entrevoit ici, mais surtout l’expression de ce qu’est une communauté solidaire où chaque membre peut se reposer sur les autres, où la désertion d’un seul anéantirait instantanément le tout indissociable. Pas question de « contrat » ici, mais d’obligations mutuelles inscrites dans le pacte fondateur du clan, de la tribu, de la cité et de la phalange. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013
« L’un des risques associés aux opérations fondées sur le choc a trait aux “conséquences involontaires” ou au déclenchement de réactions imprévues. Par exemple, des attaques massives contre l’infrastructure d’une nation, son réseau électrique ou son système économique peuvent créer des souffrances telles que, à cause du contrecoup, nous fouettons la volonté nationale de nos opposants de combattre au lieu de l’affaiblir. »
Lt-Cnl John N. T. Shanahan
« Shock-based-operations », Air & Space Power, 2001
« Quand des hommes combattent sur un plan supérieur, spirituel, ils intègrent la mort dans leur stratégie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pensée que l’adversaire veut leur destruction physique n’est, par conséquent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes saisissent la mort comme un bâton de commandement. Dans le procès des Templiers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre soudainement le vrai rapport entre lui et les juges — ainsi un navire laisse tomber son camouflage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stupéfait. Le soir même, il fut brûlé vif, mais on posta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empêcher le peuple d’y venir chercher des reliques. La poussière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aussi doit disparaître. »
Ernst Jünger
Premier journal parisien (in Strahlungen), 1949, éditions Le Livre de poche, 1998
« Une tête sans mémoire est une place sans garnison. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
« Que faire quand la « fortune » se dérobe, quand le facteur « porteur » est absent ? On peut, bien entendu, de façon très européenne, se jeter quand même dans une action inutile mais héroïque. En fait, il y a des moments où il faut savoir se retirer en soi en attendant que la situation change. Et elle change toujours [car] l’Histoire est plus riche d’enseignements que tous les concepts que nous fabriquons pour la saisir. »
Dominique Venner
L’Imprévu dans l’Histoire, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2012
« On peut commencer la guerre quand on le souhaite, mais on ne la finit pas de même. »
Nicolas Machiavel
Le Prince (Il Principe), 1532, trad. Yves Lévy, éditions Garnier-Flammarion, 1980
« À l’ENA, on ne leur a pas appris la différence entre la politique et le politique. On leur a seulement parlé de régimes politiques, de pratique gouvernementale et de météorologie électorale. La plupart d’entre eux s’imaginent que la politique se réduit à une gestion administrative inspirée du management des grandes entreprises. C’est, là, confondre le gouvernement des hommes avec l’administration des choses, et croire qu’il faut s’en remettre à l’avis des techniciens et des experts. Dans une telle optique, il n’y aurait pour chaque problème politique qu’une seule solution optimale : « Il n’y a pas d’alternative » est un mot d’ordre typiquement impolitique. En politique, il y a toujours des alternatives parce qu’un même fait peut toujours être jugé différemment selon le contexte et les critères d’appréciation retenus. Une autre forme classique d’impolitique consiste à croire que les fins du politique peuvent être déterminées par des catégories qui lui sont étrangères – économiques, esthétiques ou morales par exemple. En réalité, chaque activité humaine a sa propre finalité, sa propre morale et ses propres moyens. Dire qu’il y a une essence du politique, c’est dire que la politique est une activité consubstantielle à l’existence humaine au seul motif que l’homme est, par nature, un animal politique et social, et que la société ne dérive pas, contrairement à ce qu’affirment les théoriciens du contrat, d’un « état de nature » prépolitique ou présocial. [Pour] Julien Freund, comme toute activité humaine, la politique possède des présupposés, c’est-à-dire des conditions constitutives qui font qu’elle est ce qu’elle est, et non pas autre chose. Freund en retient trois : la relation du commandement et de l’obéissance, la relation du public et du privé, enfin la relation de l’ami et de l’ennemi. Cette dernière relation est déterminante, car il n’y a de politique que là où il y a possibilité d’un ennemi. Si, comme le dit Clausewitz, la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens, c’est que le politique est intrinsèquement conflictuel. Il en résulte qu’un monde sans frontières serait un monde d’où le politique aurait disparu. C’est en ce sens qu’un État mondial est une absurdité. »
Alain de Benoist
Entretien avec Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire, 12 septembre 2014