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Thème

Citations sur la beauté

Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone…

« Citons les exemples des maires de Flo­rence et de Vérone en Ita­lie qui ont déci­dé de pro­hi­ber les échoppes de kebab et les enseignes McDonald’s dans leur centre his­to­rique pour pré­ser­ver la beau­té archi­tec­tu­rale et pri­vi­lé­gier la cui­sine ita­lienne et les pro­duits locaux. Comme ces maires, il est néces­saire de com­prendre que la liber­té, notam­ment éco­no­mique, n’est pas abso­lue et qu’elle doit se voir oppo­ser les limites, légi­times, des peuples qui défendent leur iden­ti­té. »

Thi­bault Mercier
Dis­cri­mi­ner, c’est dis­tin­guer nous et les autres, entre­tien accor­dé à Élé­ments, 29 décembre 2023

Une métaphysique, quelle qu’elle fût, me perdrait…

« Une méta­phy­sique, quelle qu’elle fût, me per­drait, déran­ge­rait fata­le­ment l’é­qui­libre que le livre a héroï­que­ment main­te­nu entre toutes les puis­sances et ordres : voix du pas­sé, âme du pays, ambi­tion mys­tique, ordre hiérarchique. »

Mau­rice Barrès
Mes Cahiers, tome 10, 1913– 1914, Plon, 1936

Mais il faut remarquer aussi que l’homme naît original…

« Mais il faut remar­quer aus­si que l’homme naît ori­gi­nal, et qu’il sub­siste un devoir de le main­te­nir dans cet état. Il existe, à côté de la for­ma­tion et du dres­sage par les ins­ti­tu­tions, un rap­port immé­diat au monde, et c’est de lui que nous vient notre force pro­fonde. L’œil doit conser­ver la force, ne serait-ce que le temps d’un bat­te­ment de pau­pière, de voir les œuvres de la terre comme au pre­mier jour, c’est-à-dire dans leur splen­deur divine. Il est des époques – et des états peut-être – où ce don est répar­ti par­mi les hommes comme la rosée sur les feuilles. Il en est d’autres, par contre, où s’é­va­nouit cet éther doré qui baigne les images, et les choses ne sub­sistent plus que sous les formes où nous les com­pre­nons. La vision immé­diate, qu’on nom­me­ra si l’on veut poé­sie, peut alors acqué­rir la valeur immense d’une source qui jaillit du désert. »

Ernst Jün­ger
Le cœur aven­tu­reux (Das aben­teuer­liche Herz), 1938, trad. Hen­ri Tho­mas, Gal­li­mard, 1942

Les historiens ont cherché l’explication du miracle hellénique…

« Jusqu’à ce jour, les his­to­riens ont cher­ché l’explication du miracle hel­lé­nique dans le pays et dans la race des Hel­lènes. Ces deux fac­teurs en furent certes les condi­tions indis­pen­sables. Si l’Europe semble une rami­fi­ca­tion de l’Asie, la Grèce, ter­mi­née par le Pélo­pon­nèse et entou­rée de ses îles, semble la branche la plus déli­cate et le bou­quet fleu­ri de l’Europe. Golfes et caps, val­lées ombreuses et som­mets nus, toutes les figures de la mon­tagne et de la mer s’y pro­filent et s’y emboîtent dans une har­mo­nie savante, avec une sobrié­té pleine de richesse. On dirait les cimes abruptes et nei­geuses de la Thes­sa­lie sculp­tées par les Titans. N’ont-elles pas été taillées pour être le trône des Olym­piens, et les grottes tapis­sées de lierre du Cithé­ron pour recou­vrir les amours des dieux épris des femmes de la terre, et les bois de myrte et les sources de l’Arcadie pour abri­ter les dryades et les nymphes ? »

Édouard Schu­ré
Le Miracle hel­lé­nique, in Revue des Deux Mondes, tome 7, 1912

La beauté ne doit rien au hasard…

« La beau­té ne doit rien au hasard. Même la beau­té d’une race ou d’une famille, la grâce et la per­fec­tion de toutes ses atti­tudes, il a aus­si fal­lu les acqué­rir avec effort : c’est, comme le génie, le résul­tat final du tra­vail accu­mu­lé des géné­ra­tions. Il faut avoir fait de grands sacri­fices au bon goût, il faut avoir fait bien des choses et renon­cé à bien des choses en son nom. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder Wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, in Diva­ga­tions d’un inac­tuel, #39, trad. Jean-Claude Héme­ry, édi­tions Gal­li­mard, 1974, coll. Folio essais, 2023

Une civilisation évolue sans cesse et ne se fige que dans la mort…

« Tel un orga­nisme vivant, une civi­li­sa­tion évo­lue sans cesse et ne se fige que dans la mort. Entre res­pect de la tra­di­tion d’une part, et néces­si­té d’in­no­va­tion d’une autre, il s’a­git, comme sou­vent chez Saint-Exu­pé­ry, de conci­lier les contraires et de ne jamais oublier qu’une civi­li­sa­tion de musée est une civi­li­sa­tion morte. Je crois pro­fon­dé­ment qu’une civi­li­sa­tion repose plus sur la créa­tion elle-même que sur le des­tin des objets créés. L’art de la danse ne laisse point de traces qui puissent enri­chir les col­lec­tions, et cepen­dant une civi­li­sa­tion peut repo­ser sur la qua­li­té de ses dan­seurs. Il ne s’a­git jamais, en fin de compte, que d’une marche vers la per­fec­tion.” »

Phi­lippe de Laitre
Saint-Exu­pé­ry. Au-delà du Petit Prince, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Les idées à l’endroit, 2024

Nous qui étions de vieux connaisseurs et admirateurs de l’Europe ancienne…

« Nous qui étions de vieux connais­seurs et admi­ra­teurs de l’Eu­rope ancienne, de la vraie musique, de la vraie poé­sie d’au­tre­fois, consti­tuions-nous sim­ple­ment une ridi­cule petite mino­ri­té de névro­sés à l’es­prit com­pli­qué, que l’on oublie­rait et que l’on raille­rait demain ? Ce que nous appe­lions Culture”, esprit, âme ; ce que nous qua­li­fiions de beau, de sacré, ne repré­sen­tait-il qu’une réa­li­té fan­to­ma­tique, dis­pa­rue depuis long­temps déjà ? Étions-nous les seuls, nous pauvres fous, à croire encore cette réa­li­té authen­tique et vivante ? Était-il pos­sible qu’elle n’eût jamais vrai­ment exis­té ? Était-il pos­sible que ce que nous autres, pauvres fous, nous nous effor­cions d’at­teindre n’eût jamais été qu’une illusion ? »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1975, trad. Alexan­dra Cade, édi­tions Le Livre de poche, coll. Biblio, 2022

Tout ce que la nature a d’étrange et de grandiose…

« Nos monts Car­pathes ne res­semblent point aux mon­tagnes civi­li­sées de votre Occi­dent. Tout ce que la nature a d’é­trange et de gran­diose s’y pré­sente aux regards dans sa plus com­plète majes­té. Leurs cimes ora­geuses se perdent dans les nues, cou­vertes de neiges éter­nelles ; leurs immenses forêts de sapins se penchent sur le miroir poli de lacs pareils à des mers ; et ces lacs, jamais une nacelle ne les a sillon­nés, jamais le filet d’un pêcheur n’a trou­blé leur cris­tal, pro­fond comme l’a­zur du ciel ; la voix humaine y reten­tit à peine de temps en temps, fai­sant entendre un chant mol­dave auquel répondent les cris des ani­maux sau­vages : chant et cris vont éveiller quelque écho soli­taire, tout éton­né qu’une rumeur quel­conque lui ait appris sa propre exis­tence. Pen­dant bien des milles, on voyage sous les voûtes sombres de bois cou­pés par ces mer­veilles inat­ten­dues que la soli­tude nous révèle à chaque pas, et qui font pas­ser notre esprit de l’é­ton­ne­ment à l’ad­mi­ra­tion. Là le dan­ger est par­tout, et se com­pose de mille dan­gers dif­fé­rents ; mais on n’a pas le temps d’a­voir peur, tant ces dan­gers sont sublimes. Tan­tôt ce sont des cas­cades impro­vi­sées par la fonte des glaces, qui, bon­dis­sant de rochers en rochers, enva­hissent tout à coup l’é­troit sen­tier que vous sui­viez, sen­tier tra­cé par le pas­sage de la bête fauve et du chas­seur qui la pour­suit ; tan­tôt ce sont des arbres minés par le temps qui se détachent du sol et tombent avec un fra­cas ter­rible qui semble être celui d’un trem­ble­ment de terre ; tan­tôt enfin ce sont les oura­gans qui vous enve­loppent de nuages au milieu des­quels on voit jaillir, s’al­lon­ger et se tordre l’é­clair, pareil à un ser­pent de feu. »

Alexandre Dumas
La dame pâle, 1849, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 2020

Une baie démesurée s’étendait devant moi…

« Une baie déme­su­rée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écar­tées se per­dant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clar­té, s’élevait sombre et poin­tu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de dis­pa­raître, et sur l’horizon encore flam­boyant se des­si­nait le pro­fil de ce fan­tas­tique rocher qui porte sur son som­met un fan­tas­tique monu­ment.
(…) Après plu­sieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité domi­née par la grande église. Ayant gra­vi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admi­rable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écra­sées sous des voûtes et de hautes gale­ries que sou­tiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigan­tesque bijou de gra­nit, aus­si léger qu’une den­telle, cou­vert de tours, de sveltes clo­che­tons, où montent des esca­liers tor­dus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres héris­sées de chi­mères, de diables, de bêtes fan­tas­tiques, de fleurs mons­trueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvra­gées. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

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