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Citations sur la beauté

La beauté ne doit rien au hasard…

« La beau­té ne doit rien au hasard. Même la beau­té d’une race ou d’une famille, la grâce et la per­fec­tion de toutes ses atti­tudes, il a aus­si fal­lu les acqué­rir avec effort : c’est, comme le génie, le résul­tat final du tra­vail accu­mu­lé des géné­ra­tions. Il faut avoir fait de grands sacri­fices au bon goût, il faut avoir fait bien des choses et renon­cé à bien des choses en son nom. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder Wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, in Diva­ga­tions d’un inac­tuel, #39, trad. Jean-Claude Héme­ry, édi­tions Gal­li­mard, 1974, coll. Folio essais, 2023

Une civilisation évolue sans cesse et ne se fige que dans la mort…

« Tel un orga­nisme vivant, une civi­li­sa­tion évo­lue sans cesse et ne se fige que dans la mort. Entre res­pect de la tra­di­tion d’une part, et néces­si­té d’in­no­va­tion d’une autre, il s’a­git, comme sou­vent chez Saint-Exu­pé­ry, de conci­lier les contraires et de ne jamais oublier qu’une civi­li­sa­tion de musée est une civi­li­sa­tion morte. Je crois pro­fon­dé­ment qu’une civi­li­sa­tion repose plus sur la créa­tion elle-même que sur le des­tin des objets créés. L’art de la danse ne laisse point de traces qui puissent enri­chir les col­lec­tions, et cepen­dant une civi­li­sa­tion peut repo­ser sur la qua­li­té de ses dan­seurs. Il ne s’a­git jamais, en fin de compte, que d’une marche vers la per­fec­tion.” »

Phi­lippe de Laitre
Saint-Exu­pé­ry. Au-delà du Petit Prince, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Les idées à l’endroit, 2024

Nous qui étions de vieux connaisseurs et admirateurs de l’Europe ancienne…

« Nous qui étions de vieux connais­seurs et admi­ra­teurs de l’Eu­rope ancienne, de la vraie musique, de la vraie poé­sie d’au­tre­fois, consti­tuions-nous sim­ple­ment une ridi­cule petite mino­ri­té de névro­sés à l’es­prit com­pli­qué, que l’on oublie­rait et que l’on raille­rait demain ? Ce que nous appe­lions Culture”, esprit, âme ; ce que nous qua­li­fiions de beau, de sacré, ne repré­sen­tait-il qu’une réa­li­té fan­to­ma­tique, dis­pa­rue depuis long­temps déjà ? Étions-nous les seuls, nous pauvres fous, à croire encore cette réa­li­té authen­tique et vivante ? Était-il pos­sible qu’elle n’eût jamais vrai­ment exis­té ? Était-il pos­sible que ce que nous autres, pauvres fous, nous nous effor­cions d’at­teindre n’eût jamais été qu’une illusion ? »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1975, trad. Alexan­dra Cade, édi­tions Le Livre de poche, coll. Biblio, 2022

Tout ce que la nature a d’étrange et de grandiose…

« Nos monts Car­pathes ne res­semblent point aux mon­tagnes civi­li­sées de votre Occi­dent. Tout ce que la nature a d’é­trange et de gran­diose s’y pré­sente aux regards dans sa plus com­plète majes­té. Leurs cimes ora­geuses se perdent dans les nues, cou­vertes de neiges éter­nelles ; leurs immenses forêts de sapins se penchent sur le miroir poli de lacs pareils à des mers ; et ces lacs, jamais une nacelle ne les a sillon­nés, jamais le filet d’un pêcheur n’a trou­blé leur cris­tal, pro­fond comme l’a­zur du ciel ; la voix humaine y reten­tit à peine de temps en temps, fai­sant entendre un chant mol­dave auquel répondent les cris des ani­maux sau­vages : chant et cris vont éveiller quelque écho soli­taire, tout éton­né qu’une rumeur quel­conque lui ait appris sa propre exis­tence. Pen­dant bien des milles, on voyage sous les voûtes sombres de bois cou­pés par ces mer­veilles inat­ten­dues que la soli­tude nous révèle à chaque pas, et qui font pas­ser notre esprit de l’é­ton­ne­ment à l’ad­mi­ra­tion. Là le dan­ger est par­tout, et se com­pose de mille dan­gers dif­fé­rents ; mais on n’a pas le temps d’a­voir peur, tant ces dan­gers sont sublimes. Tan­tôt ce sont des cas­cades impro­vi­sées par la fonte des glaces, qui, bon­dis­sant de rochers en rochers, enva­hissent tout à coup l’é­troit sen­tier que vous sui­viez, sen­tier tra­cé par le pas­sage de la bête fauve et du chas­seur qui la pour­suit ; tan­tôt ce sont des arbres minés par le temps qui se détachent du sol et tombent avec un fra­cas ter­rible qui semble être celui d’un trem­ble­ment de terre ; tan­tôt enfin ce sont les oura­gans qui vous enve­loppent de nuages au milieu des­quels on voit jaillir, s’al­lon­ger et se tordre l’é­clair, pareil à un ser­pent de feu. »

Alexandre Dumas
La dame pâle, 1849, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 2020

Une baie démesurée s’étendait devant moi…

« Une baie déme­su­rée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écar­tées se per­dant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clar­té, s’élevait sombre et poin­tu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de dis­pa­raître, et sur l’horizon encore flam­boyant se des­si­nait le pro­fil de ce fan­tas­tique rocher qui porte sur son som­met un fan­tas­tique monu­ment.
(…) Après plu­sieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité domi­née par la grande église. Ayant gra­vi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admi­rable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écra­sées sous des voûtes et de hautes gale­ries que sou­tiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigan­tesque bijou de gra­nit, aus­si léger qu’une den­telle, cou­vert de tours, de sveltes clo­che­tons, où montent des esca­liers tor­dus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres héris­sées de chi­mères, de diables, de bêtes fan­tas­tiques, de fleurs mons­trueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvra­gées. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

L’esthétique n’est pas un supplément gratuit…

« L’esthétique n’est pas un sup­plé­ment gra­tuit (…). Tout au contraire, elle est la véri­té des dis­cours, des phi­lo­so­phies, et même des spi­ri­tua­li­tés. Voyez la mal­heu­reuse Église catho­lique, qui a pro­duit des siècles durant quelques-unes et peut-être la plu­part des œuvres artis­tiques, musi­cales, archi­tec­tu­rales et, dans une moindre mesure, lit­té­raires, de notre civi­li­sa­tion ; et consi­dé­rez les tristes ban­de­roles et les niaises affi­chettes dont en son épui­se­ment concep­tuel et mora­li­sa­teur, laï­ci­sant, à l’heure où elle met tant d’ardeur à tra­hir l’Europe qui l’a long­temps si bien ser­vie, elle enlai­dit métho­di­que­ment les superbes édi­fices que nos pères ont bâti. Le style c’est l’homme : la beau­té dit, sinon tou­jours le degré de véri­té, du moins le niveau de qua­li­té et de hau­teur de la pensée. »

Renaud Camus
Forum de la Dis­si­dence, 3 décembre 2022

Le rôle de la Grèce dans l’évolution humaine…

« Le rôle de la Grèce dans l’évolution humaine se résume en l’idée maî­tresse qu’elle a fait reluire sur le monde. Cette idée peut se for­mu­ler ain­si : L’œuvre hel­lé­nique fut la plus par­faite réa­li­sa­tion du Divin dans l’Humain sous la forme du Beau. »

Édouard Schu­ré
Le Miracle hel­lé­nique, in Revue des Deux Mondes, tome 7, 1912

Tout ce récit n’est que l’instant où le problème de la vie…

« Tout ce récit n’est que l’instant où le pro­blème de la vie se pré­sente à moi avec une grande clar­té. Puisqu’on a dit qu’il ne faut pas aimer en paroles mais en œuvres, après l’élan de l’âme, après la ten­dresse du cœur, le véri­table amour serait d’agir.
Toi seul, ô mon maître, m’ayant for­ti­fié dans cette agi­ta­tion sou­vent dou­lou­reuse d’où je t’implore, tu sau­rais m’en entre­te­nir le bien­fait, et je te sup­plie que par une suprême tutelle, tu me choi­sisses le sen­tier où s’accomplira ma destinée.
Toi seul, ô maître, si tu existes quelque part, axiome, reli­gion ou prince des hommes. »

Mau­rice Barrès
Le Culte du Moi. Sous l’œil des Bar­bares, Éd. Émile-Paul, Paris, 1910

Il faut se refuser à la médiocrité des barbares…

« Lorsque le monde pour­rit, peut-on vrai­ment exclure l’individu, alors que celui-ci, par la soli­di­té intem­po­relle qu’il désire, per­met de sau­ve­gar­der la part de beau­té per­son­nelle qu’un Moi peut conser­ver et vou­loir par-des­sus la masse ? Le fameux ne pas subir” de Bar­rès prend dès lors tout son sens : il faut se refu­ser à la médio­cri­té des bar­bares, il faut main­te­nir sa noblesse au-delà des visées de la masse. »

Jere­my Baneton
Mau­rice Bar­rès. Le prince de la jeu­nesse, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

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