Thème
Citations sur la beauté
Notre-Dame est une cathédrale du Christ mais…
« Notre-Dame est une cathédrale du Christ mais, chevet au levant et tours au couchant, elle est également un temple solaire. Chaque jour, Paris changeait. Le ciel imprimait d’imperceptible nuances sur la ville. Paris prend mieux la lumière d’orage que la clarté d’azur. »
Sylvain Tesson
Notre-Dame de Paris, Ô reine de douleur, Éditions des Équateurs, 2019
Inverser rapidement le processus des déconstructeurs…
« Si, aujourd’hui, il n’est guère envisageable d’inverser rapidement le processus des déconstructeurs, du moins est-il possible de faire ce salutaire pas de côté, vers un ailleurs où transcender nos héritages. »
Anne-Laure Blanc
Pour un renouveau artistique : l’exigence de la beauté in Pour un réveil européen, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2020
De là cette chaleur et cette bousculade vers la culture…
« De là cette chaleur et cette bousculade vers la culture, ce zèle pour une réforme philosophique de l’éducation et de l’ensemble des formes sociales et politiques de l’humanité, qui font de l’époque de l’Aufklärung si souvent dépréciée une époque si digne d’être honorée. Un témoignage impérissable de cet esprit, nous le possédons dans l’hymne magnifique « À la joie » que l’on doit à Schiller et à Beethoven. Nous ne pouvons plus entendre cet hymne aujourd’hui qu’avec douleur. On ne peut imaginer contraste plus grand que celui de la situation de ce temps avec notre situation présente. »
Edmund Husserl
La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (Die krisis der europaischen wissenschaften und die transzendentale phaenomenologie), 1954, trad. Gérard Granel, éditions Gallimard, coll. Tel, 1989
Ce qui est gratuit n’a pas de valeur à leurs yeux…
Plus ils se rapprochaient du faîte de la montagne sacrée…
« Plus ils se rapprochaient du faîte de la montagne sacrée et plus chaque arbrisseau, chaque arbre semblait posséder sa propre nature divine comme si, tout naturellement, il était lui-même devenu un dieu.
Lorsque, par exemple le vent attrapait les extrémités des grands chênes, dispersant leurs fleurs en nuée jaune pâle qui planait ensuite à travers la solitude forestière de la montagne, Honda sentait en lui que ce tableau éclatait d’esprit divin, comme une brusque décharge électrique. »
Yukio Mishima
Chevaux échappés, 1969, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard 1980, coll. Quarto, 2004
Il y avait dans son application quelque chose de somptueux et de théâtral…
« Devant le grand miroir de la pièce à quatre nattes et demie elle se regarda. Les taches de sang formaient, sur la moitié inférieure de son kimono blanc, un dessin hardi et violent. Lorsqu’elle s’assit devant le miroir elle sentit sur ses cuisses quelque chose de froid et d’humide ; c’était le sang de son mari. Elle frissonna. Puis elle prit à loisir le temps de s’apprêter. (…) Ce n’était plus se maquiller pour plaire à son mari. C’était se maquiller pour le monde qu’elle allait laisser derrière elle ; il y avait dans son application quelque chose de somptueux et de théâtral. Lorsqu’elle se leva, la natte devant le miroir était trempée de sang. Elle n’allait pas s’en soucier. »
Yukio Mishima
Patriotisme, 1961, in La mort en été, trad. Geoffrey W. Sargent puis Dominique Aury, éditions Gallimard 1983, coll. Folio, 1988
Elle aussi, Reiko, considérait passionnément son mari…
« Elle aussi, Reiko, considérait passionnément son mari, qui si vite allait mourir, et se disait qu’elle n’avait jamais vu rien au monde d’aussi beau. Le lieutenant avait toujours bien porté l’uniforme, mais aujourd’hui, regardant la mort en face, les sourcils droits et les lèvres bien serrées, il offrait peut-être le plus superbe exemple possible de beauté masculine. »
Yukio Mishima
Patriotisme, 1961, in La mort en été, trad. Geoffrey W. Sargent puis Dominique Aury, éditions Gallimard 1983, coll. Folio, 1988
Une beauté exempte absolument de toute corrosion…
« (…) Je conclus que si le pouvoir corrosif des mots avait quelque fonction créatrice, c’est dans la beauté formelle de ce « corps idéal » qu’il devait trouver un modèle, et que l’idéal, dans les arts du verbe, devait reposer uniquement sur l’imitation de cette beauté physique, en d’autres termes, sur la poursuite d’une beauté exempte absolument de toute corrosion. »
Yukio Mishima
Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1973, éditions Gallimard, coll. Folio, 1993
Il y avait certainement quelque chose d’insolite dans l’éclat de ce printemps…
« Jamais la munificence inépuisable et l’extravagance inutile de la Nature n’avaient déployé une beauté aussi fantastique. Je me demandais avec inquiétude si la Nature n’en était pas venue à reconquérir la terre à son bénéfice. Il y avait certainement quelque chose d’insolite dans l’éclat de ce printemps. »
Yukio Mishima
Confession d’un masque, 1949, trad. Renée Villoteau, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1971, éditions Gallimard, coll. Folio, 1983
Le paysage de neige ressemblait dans un certain sens à une forteresse en ruine…
« Le paysage de neige ressemblait dans un certain sens à une forteresse en ruine : cette fantasmagorie était baignée dans la lumière et la splendeur sans bornes qui n’existent que dans les ruines des châteaux anciens. »
Yukio Mishima
Confession d’un masque, 1949, trad. Renée Villoteau, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1971, éditions Gallimard, coll. Folio, 1983
Avec ou sans arme…
« Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources nécessaires : la forêt enchantée, le silence, les mystères du sang sauvage, l’ancien compagnonnage clanique. Avec l’enfantement, la mort et les semailles, la chasse est peut-être le dernier rite primordial à échapper partiellement aux défigurations et manipulations d’une mortelle démesure. »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006