« Le gigantisme est un signe évident de sénilité, de fin de cycle. »
Raymond Delatouche
La chrétienté médiévale, un modèle de développement, éditions Téqui, 1989
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Le gigantisme est un signe évident de sénilité, de fin de cycle. »
Raymond Delatouche
La chrétienté médiévale, un modèle de développement, éditions Téqui, 1989
« Disons tout de suite, par parenthèse, que je sais qu’il y a un problème démographique à résoudre, et qu’il faut loger les gens. Mais qu’on ne me dise pas que c’est le plus important ; le plus important est d’avoir sous nos yeux un monde dont l’aspect ne nous fasse pas vomir. On doit pouvoir construire de belles maisons. Les générations qui nous ont précédés l’ont fait ; sommes-nous donc si imbéciles, si incapables, que nous ne sachions plus le faire… »
Jean Giono
Les terrasses de l’île d’Elbe, 1976, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 2017
« Il se trouve qu’en France notamment, en dépit de vandalismes plus graves, plus méthodiques que partout ailleurs, les vestiges de l’époque médiévale restent plus nombreux que ceux de toutes les autres époques réunies. Impossible de circuler chez nous sans voir pointer un clocher, qui suffit à évoquer le XIIe ou le XIIIe siècle. Impossible de gravir un sommet sans trouver une petite chapelle dont on se demande souvent par quel miracle elle a pu pousser dans un coin aussi sauvage, aussi éloigné. »
Régine Pernoud
Pour en finir avec le Moyen Âge, éditions du Seuil, 1977
« Le chant grégorien, les églises romanes, l’Iliade, l’invention de la géométrie, n’ont pas été, chez les êtres à travers lesquels ces choses sont passées pour venir jusqu’à nous, des occasions d’épanouissement.
La science, l’art, la littérature, la philosophie qui sont seulement des formes d’épanouissement de la personne, constituent un domaine où s’accomplissent des réussites éclatantes, glorieuses, qui font vivre des noms pendant des milliers d’années. Mais au-dessus de ce domaine, loin au-dessus, séparé de lui par un abîme, en est un autre où sont situées les choses de tout premier ordre. Celles-là sont essentiellement anonymes. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Tout ce qui avait été construit de beau dans l’histoire de Paris a été défiguré. On a trouvé le moyen de bâtir des tours qui gâchent la moindre perspective. Quand on est devant l’École militaire (Louis XV) ou les Invalides (Louis XIV), on aperçoit derrière la hideuse tour Montparnasse qui nous guette. Sans peuple et avec des règlements urbanistes hideux, je crois qu’on peut dire que Paris, c’est foutu. »
Alain Paucard
Du Paris d’Audiard au Paris de Delanoë, par Alain Paucard, entretien au Figaro, par Eugénie Bastié, 11 juillet 2014
« Pour toutes ces pierres, pour tous ces aigles et pour toutes ces croix, pour la mémoire de l’héroïsme et du génie de nos pères, pour notre terre menacée d’esclavage et le souvenir d’un grand passé, la lutte ne sera jamais vaine. »
Jean de Brem
Le testament d’un Européen, éditions de La Table Ronde, 1964
« L’architecte a introduit dans le circuit des entrepreneurs qui introduisent des fournisseurs, des sociétés anonymes ne tardent pas à apparaître, et voilà constituée une de ces “Grandes Compagnies”, une de ces invasions de barbares venus de l’intérieur, sous les pas desquelles l’herbe ne pousse plus. Tout est détruit, rasé, raclé ; quelqu’un s’insurge, défend un bel hôtel, un assemblage de pierres admirable, une porte monumentale, on l’abat sous les sarcasmes avec l’arme totale, l’imparable, celle à laquelle le primaire ne résiste pas : la nécessité de marcher avec son temps, et, s’il insiste, avec le mot “progrès” qui est la bombe atomique des raisonnements imbéciles. »
Jean Giono
Les terrasses de l’île d’Elbe, 1976, éditions Gallimard, coll. L’Imaginaire, 2017
« Toutefois le mal est fait. Le paysage est détruit. On habite désormais dans un site inharmonique. Cette cacophonie, si elle est insupportable aux âmes sensibles, installe dans les âmes insensibles le besoin d’aller plus outre dans ces fausses voies où elles espèrent trouver une sorte de contentement qu’elles avaient, qu’elles n’ont plus. C’est ainsi qu’après toute une contrée, tout un pays peut s’enlaidir, et de plus en plus car, à l’origine de cette laideur, il y a quelqu’un qui pense profit au lieu de penser architecture. Tout une population est mal à l’aise, sans savoir pourquoi. »
Jean Giono
La Chasse au bonheur, éditions Gallimard, 1988
« “La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon”.
C’est l’ultime message que nous a laissé Dominique Venner et nous ressentons clairement aujourd’hui l’importance que revêt le troisième élément de ce triptyque fondateur. Au moment où le fanatisme islamique détruit méthodiquement le patrimoine archéologique et artistique oriental et où le prétendu “art contemporain” impose partout sa laideur et ses provocations dérisoires, il est devenu impossible de faire l’économie d’une réflexion sur le rapport que les Européens ont, au fil du temps, entretenu avec la beauté.
Celle des paysages où se manifeste, de Delphes à Brocéliande, le souffle de l’esprit, celle des sanctuaires où, de Vézelay à Chartres, ils ont affirmé leur foi, celle des palais où le beau a légitimé le pouvoir… Dans ses diverses manifestations, l’art européen s’est imposé, contre la tentation iconoclaste venue d’Orient, comme le reflet de la vie, comme le moyen d’exprimer la transcendance que recèle le monde. »
Philippe Conrad
La beauté comme horizon, allocution au deuxième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 25 avril 2015
« À chaque fois que j’entre sous le vieux porche [d’une cathédrale], marqué par les vicissitudes de la pierre souffrante, décapitée, je ressens en moi charnellement, qui vibre, toute une France des hautes nefs immémoriales, une foule chantante, un grouillement d’âmes simples, un hymne à l’unité profonde de la symphonie millénaire, l’accord parfait du burin sur la pierre et du souffle de l’esprit. C’est une grande émotion que cette présence de l’œuvre vive, une respiration qui ne s’étaient pas. Des ombres qui se lèvent le long des colonnes. Des géants. Des gisants de géants. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016