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Citations sur l'architecture

Une baie démesurée s’étendait devant moi…

« Une baie déme­su­rée s’étendait devant moi, à perte de vue, entre deux côtes écar­tées se per­dant au loin dans les brumes ; et au milieu de cette immense baie jaune, sous un ciel d’or et de clar­té, s’élevait sombre et poin­tu un mont étrange, au milieu des sables. Le soleil venait de dis­pa­raître, et sur l’horizon encore flam­boyant se des­si­nait le pro­fil de ce fan­tas­tique rocher qui porte sur son som­met un fan­tas­tique monu­ment.
(…) Après plu­sieurs heures de marche, j’atteignis l’énorme bloc de pierres qui porte la petite cité domi­née par la grande église. Ayant gra­vi la rue étroite et rapide, j’entrai dans la plus admi­rable demeure gothique construite pour Dieu sur la terre, vaste comme une ville, pleine de salles basses écra­sées sous des voûtes et de hautes gale­ries que sou­tiennent de frêles colonnes. J’entrai dans ce gigan­tesque bijou de gra­nit, aus­si léger qu’une den­telle, cou­vert de tours, de sveltes clo­che­tons, où montent des esca­liers tor­dus, et qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des nuits, leurs têtes bizarres héris­sées de chi­mères, de diables, de bêtes fan­tas­tiques, de fleurs mons­trueuses, et reliés l’un à l’autre par de fines arches ouvra­gées. »

Guy de Maupassant
Le Hor­la, 1886, édi­tions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967

L’esthétique n’est pas un supplément gratuit…

« L’esthétique n’est pas un sup­plé­ment gra­tuit (…). Tout au contraire, elle est la véri­té des dis­cours, des phi­lo­so­phies, et même des spi­ri­tua­li­tés. Voyez la mal­heu­reuse Église catho­lique, qui a pro­duit des siècles durant quelques-unes et peut-être la plu­part des œuvres artis­tiques, musi­cales, archi­tec­tu­rales et, dans une moindre mesure, lit­té­raires, de notre civi­li­sa­tion ; et consi­dé­rez les tristes ban­de­roles et les niaises affi­chettes dont en son épui­se­ment concep­tuel et mora­li­sa­teur, laï­ci­sant, à l’heure où elle met tant d’ardeur à tra­hir l’Europe qui l’a long­temps si bien ser­vie, elle enlai­dit métho­di­que­ment les superbes édi­fices que nos pères ont bâti. Le style c’est l’homme : la beau­té dit, sinon tou­jours le degré de véri­té, du moins le niveau de qua­li­té et de hau­teur de la pensée. »

Renaud Camus
Forum de la Dis­si­dence, 3 décembre 2022

La formation de l’âme ! C’est la grande affaire…

« La vieille église vous inté­resse pour ce qu’elle apporte à la for­ma­tion de l’âme. La for­ma­tion de l’âme ! C’est la grande affaire, une affaire qui importe à chaque indi­vi­du et à la civi­li­sa­tion. Cha­cun de nous trouve dans l’é­glise son maxi­mum de ren­de­ment de l’âme. L’en­semble de nos églises et de nos monu­ments d’archi­tec­ture reli­gieuse consti­tue un tré­sor national. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

Un château fantastique, sur un récif noir et pointu, le Mont-Saint-Michel…

« Au milieu du golfe, d’un gris cha­toyant ou d’un vio­let sombre selon la marée, se dresse comme un châ­teau fan­tas­tique, sur un récif noir et poin­tu, le Mont-Saint-Michel, que les gens du moyen âge appe­laient la mer­veille de l’Occident. Vu à cette dis­tance, voi­lé de brume et comme per­du dans la mer, il res­semble plu­tôt à un men­hir colos­sal qu’à une construc­tion humaine. L’estuaire du Couës­non, qui sépare la Bre­tagne de la Nor­man­die, trace main­te­nant son lit sablon­neux à gauche du Mont. Autre­fois, il pas­sait à droite. Aus­si, Bre­tons et Nor­mands se sont-ils dis­pu­té le rocher por­teur du sanc­tuaire et séjour de l’archange pro­tec­teur de la France. »

Édouard Schu­ré
Le Mont-Saint-Michel et son his­toire, in Pay­sages his­to­riques de France, Revue des Deux Mondes, tome 100, 1890

Le plus important est d’avoir sous nos yeux…

« Disons tout de suite, par paren­thèse, que je sais qu’il y a un pro­blème démo­gra­phique à résoudre, et qu’il faut loger les gens. Mais qu’on ne me dise pas que c’est le plus impor­tant ; le plus impor­tant est d’a­voir sous nos yeux un monde dont l’as­pect ne nous fasse pas vomir. On doit pou­voir construire de belles mai­sons. Les géné­ra­tions qui nous ont pré­cé­dés l’ont fait ; sommes-nous donc si imbé­ciles, si inca­pables, que nous ne sachions plus le faire… »

Jean Gio­no
Les ter­rasses de l’île d’Elbe, 1976, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

Les vestiges de l’époque médiévale…

« Il se trouve qu’en France notam­ment, en dépit de van­da­lismes plus graves, plus métho­diques que par­tout ailleurs, les ves­tiges de l’é­poque médié­vale res­tent plus nom­breux que ceux de toutes les autres époques réunies. Impos­sible de cir­cu­ler chez nous sans voir poin­ter un clo­cher, qui suf­fit à évo­quer le XIIe ou le XIIIe siècle. Impos­sible de gra­vir un som­met sans trou­ver une petite cha­pelle dont on se demande sou­vent par quel miracle elle a pu pous­ser dans un coin aus­si sau­vage, aus­si éloigné. »

Régine Per­noud
Pour en finir avec le Moyen Âge, édi­tions du Seuil, 1977

Le chant grégorien, les églises romanes…

« Le chant gré­go­rien, les églises romanes, l’Iliade, l’invention de la géo­mé­trie, n’ont pas été, chez les êtres à tra­vers les­quels ces choses sont pas­sées pour venir jusqu’à nous, des occa­sions d’épanouissement.
La science, l’art, la lit­té­ra­ture, la phi­lo­so­phie qui sont seule­ment des formes d’épanouissement de la per­sonne, consti­tuent un domaine où s’accomplissent des réus­sites écla­tantes, glo­rieuses, qui font vivre des noms pen­dant des mil­liers d’années. Mais au-des­sus de ce domaine, loin au-des­sus, sépa­ré de lui par un abîme, en est un autre où sont situées les choses de tout pre­mier ordre. Celles-là sont essen­tiel­le­ment anonymes. »

Simone Weil
La per­sonne et le sacré, 1943, édi­tions Gal­li­mard, coll. Espoir, 1957, R&N Édi­tions, 2016

Tout ce qui avait été construit de beau dans l’histoire de Paris a été défiguré…

« Tout ce qui avait été construit de beau dans l’his­toire de Paris a été défi­gu­ré. On a trou­vé le moyen de bâtir des tours qui gâchent la moindre pers­pec­tive. Quand on est devant l’École mili­taire (Louis XV) ou les Inva­lides (Louis XIV), on aper­çoit der­rière la hideuse tour Mont­par­nasse qui nous guette. Sans peuple et avec des règle­ments urba­nistes hideux, je crois qu’on peut dire que Paris, c’est foutu. »

Alain Pau­card
Du Paris d’Au­diard au Paris de Dela­noë, par Alain Pau­card, entre­tien au Figa­ro, par Eugé­nie Bas­tié, 11 juillet 2014

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