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Thème

Citations sur l'esclavage

Parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude…

« Un État tota­li­taire vrai­ment effi­cient” serait celui dans lequel le tout-puis­sant comi­té exé­cu­tif des chefs poli­tique et leur armée de direc­teurs auraient la haute main sur une popu­la­tion d’es­claves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur ser­vi­tude. »

Aldous Hux­ley
Le meilleur des mondes (Brave New World), 1932, trad. Jules Cas­tier, Pocket édi­tions, 2017

Notre folie est plus discrète, mais plus profonde…

« Monde d’impuissants ! On feint de dénon­cer l’érotisme moderne, mais nous sommes loin des luxueuses orgies de Rome, où une socié­té déchaî­née, ivre de la chute, allait au moins jusqu’au bout de ses folies et de ses vices. Notre folie est plus dis­crète, mais plus pro­fonde. Un homme capable de res­ter durant des heures à plier et déplier une jambe ou à tapo­ter une machine à sous me paraît fina­le­ment dans un état de démence beau­coup plus avan­cé qu’un débau­ché ou un ivrogne. Ceux-là cherchent au moins des remèdes, des tech­niques de béatitudes. »

Jean-René Hugue­nin
Une autre jeu­nesse, édi­tions du Seuil, 1965, Points édi­tions, coll. Signa­tures, 2012

Le con, c’était la bête qui tend la croupe au fer rouge…

« Le con, dans ma ter­mi­no­lo­gie féo­dale, c’é­tait celui qui se pré­pa­rait à l’in­té­gra­tion sans être rava­gé par la fureur. C’é­tait la bête qui tend la croupe au fer rouge. C’é­tait le mor­ceau de sucre heu­reux de se fondre dans la mélasse sociale. C’é­tait le gars à qui le père Tou­bib ou avo­cat pas­sait le flam­beau et qui, au lieu de l’é­cra­ser sous sa semelle et de l’é­teindre, le recueillait comme un Graal. »

Jean Cau
L’a­go­nie de la vieille, édi­tions de La Table ronde, coll. La table Ronde de com­bat, Les brû­lots n°15, 1970

Les inventions techniques d’aujourd’hui…

« Les inven­tions tech­niques d’aujourd’hui sont l’instrument d’une extra­or­di­naire domi­na­tion sur les masses. […] Le choix entre la liber­té et l’asservissement n’est pas don­né dans la tech­nique en tant que telle. Celle-ci peut être révo­lu­tion­naire ou réac­tion­naire, elle peut ser­vir la liber­té ou l’oppression, la cen­tra­li­sa­tion ou la décentralisation. »

Carl Schmitt
La notion de poli­tique (Der Begriff des Poli­ti­schen), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1972, trad. Marie-Louise Stein­hau­ser, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Champs clas­siques, 2009

Conformes à la nature humaine immémoriale…

« Conformes à la nature humaine immé­mo­riale, ces valeurs archaïques refusent l’erreur de l’émancipation de l’individu, com­mise par la phi­lo­so­phie des Lumières, qui abou­tit à l’esseulement de cet indi­vi­du et à la bar­ba­rie sociale. Ces valeurs archaïques sont justes au sens des anciens Grecs parce qu’elles prennent l’homme pour ce qu’il est, un zoon poli­ti­kon (« ani­mal social et orga­nique insé­ré dans la cité com­mu­nau­taire »), et non pour ce qu’il n’est pas, un atome asexué et iso­lé muni de pseu­do droits” uni­ver­sels et imprescriptibles. »

Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Tech­no-science et retour aux valeurs ances­trales, édi­tions L’Æncre, 1998 et 2011, édi­tions L’Æncre/La Nou­velle Librai­rie, coll. Ago­ra, 2023

Évoquant Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley…

« Évo­quant Le Meilleur des mondes d’Aldous Hux­ley, Lorenz redou­tait l’avènement d’une socié­té dans laquelle tous les hommes seraient ame­nés, par un condi­tion­ne­ment” appro­prié com­men­çant au ber­ceau à vou­loir tout ce que les irré­pro­chables doc­trines du sys­tème prescrivent”. »

Yves Chris­ten
Kon­rad Lorenz. Un bio­lo­giste au che­vet de la civi­li­sa­tion, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

D’un côté, dans les institutions, les finalités de la vie sont appréhendées…

« D’un côté, dans les ins­ti­tu­tions, les fina­li­tés de la vie sont appré­hen­dées et pour­sui­vies en com­mun, de l’autre, les humains s’orientent vers des sen­ti­ments et des actes pré­cis, har­mo­ni­sés entre eux, avec le béné­fice inap­pré­ciable d’une sta­bi­li­sa­tion éten­due à la vie inté­rieure, qui leur évite d’être contraints à tout bout de champ à des com­pli­ca­tions affec­tives ou de pénibles déci­sions de prin­cipe. Ce déles­tage a des réper­cus­sions pro­duc­tives, car la bien­fai­sante absence d’interrogations qui s’installe lorsque l’individu est por­té, inté­rieu­re­ment et exté­rieu­re­ment, par un écha­fau­dage de règles, libère des éner­gies qui s’orientent vers le haut. Elles se trouvent ain­si enca­drées, on leur donne libre cours dans le sens de l’état de choses exis­tant, où elles peuvent s’épanouir. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Qui se risque à citer Goethe…

« Qui se risque à citer Goethe et son « Il est en l’homme un appé­tit de ser­vir » craint déjà de se rendre ridi­cule, alors qu’on vit dans un monde où la cri­tique égra­tigne par prin­cipe le devoir de loyau­té aux valeurs supra-sub­jec­tives. Quand on dit que le ser­vice des ins­ti­tu­tions est une « alié­na­tion », on est certes dans le vrai, mais cette alié­na­tion est la liber­té même, la dis­tance qu’on met entre soi et soi, et qui repousse ce qui s’est dépo­sé plus ou moins par hasard dans la tête et le cœur, lorsqu’on les livre assez long­temps aux mani­pu­la­teurs d’opi­nion. On peut s’estimer tenu de res­pec­ter les opi­nions des autres, mais en avoir soi-même est un vice, car c’est par elles que cer­tains milieux bien iden­ti­fiables légi­ti­ment le déli­te­ment des ins­ti­tu­tions, pour mieux conver­tir la socié­té en un amas de particularismes. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

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