« L’oisiveté, pour l’homme, est une prison. »
Pierre Gripari
Les derniers jours de l’éternel, éditions L’Âge d’Homme, 1990
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« L’oisiveté, pour l’homme, est une prison. »
Pierre Gripari
Les derniers jours de l’éternel, éditions L’Âge d’Homme, 1990
« La menace qui pèse sur le monde est celle d’une organisation totalitaire et concentrationnaire universelle qui ferait, tôt ou tard, (…) de l’homme libre une espèce de monstre réputé dangereux pour la collectivité tout entière (…). »
Georges Bernanos
La liberté, pour quoi faire ?, 1947, éditions Gallimard, coll. Folio Essais, 1995
« Les inventions techniques d’aujourd’hui sont l’instrument d’une extraordinaire domination sur les masses. […] Le choix entre la liberté et l’asservissement n’est pas donné dans la technique en tant que telle. Celle-ci peut être révolutionnaire ou réactionnaire, elle peut servir la liberté ou l’oppression, la centralisation ou la décentralisation. »
Carl Schmitt
La notion de politique (Der Begriff des Politischen), 1927, éditions Calmann-Lévy, 1972, trad. Marie-Louise Steinhauser, éditions Flammarion, coll. Champs classiques, 2009
« Conformes à la nature humaine immémoriale, ces valeurs archaïques refusent l’erreur de l’émancipation de l’individu, commise par la philosophie des Lumières, qui aboutit à l’esseulement de cet individu et à la barbarie sociale. Ces valeurs archaïques sont justes au sens des anciens Grecs parce qu’elles prennent l’homme pour ce qu’il est, un zoon politikon (« animal social et organique inséré dans la cité communautaire »), et non pour ce qu’il n’est pas, un atome asexué et isolé muni de pseudo “droits” universels et imprescriptibles. »
Guillaume Faye
L’Archéofuturisme. Techno-science et retour aux valeurs ancestrales, éditions L’Æncre, 1998 et 2011, éditions L’Æncre/La Nouvelle Librairie, coll. Agora, 2023
« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera. »
Pierre Drieu la Rochelle
Mesure de la France, 1922, éditions Pardès, 2017
« Évoquant Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, Lorenz redoutait l’avènement d’une société dans laquelle “tous les hommes seraient amenés, par un “conditionnement” approprié commençant au berceau à vouloir tout ce que les irréprochables doctrines du système prescrivent”. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« D’un côté, dans les institutions, les finalités de la vie sont appréhendées et poursuivies en commun, de l’autre, les humains s’orientent vers des sentiments et des actes précis, harmonisés entre eux, avec le bénéfice inappréciable d’une stabilisation étendue à la vie intérieure, qui leur évite d’être contraints à tout bout de champ à des complications affectives ou de pénibles décisions de principe. Ce délestage a des répercussions productives, car la bienfaisante absence d’interrogations qui s’installe lorsque l’individu est porté, intérieurement et extérieurement, par un échafaudage de règles, libère des énergies qui s’orientent vers le haut. Elles se trouvent ainsi encadrées, on leur donne libre cours dans le sens de l’état de choses existant, où elles peuvent s’épanouir. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« Qui se risque à citer Goethe et son « Il est en l’homme un appétit de servir » craint déjà de se rendre ridicule, alors qu’on vit dans un monde où la critique égratigne par principe le devoir de loyauté aux valeurs supra-subjectives. Quand on dit que le service des institutions est une « aliénation », on est certes dans le vrai, mais cette aliénation est la liberté même, la distance qu’on met entre soi et soi, et qui repousse ce qui s’est déposé plus ou moins par hasard dans la tête et le cœur, lorsqu’on les livre assez longtemps aux manipulateurs d’opinion. On peut s’estimer tenu de respecter les opinions des autres, mais en avoir soi-même est un vice, car c’est par elles que certains milieux bien identifiables légitiment le délitement des institutions, pour mieux convertir la société en un amas de particularismes. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« On sait qu’en tout temps le service d’une communauté organisée a possédé l’incomparable valeur d’une réponse effective au problème du sens, au-delà même du devoir. Se laisser consumer par les institutions ouvre à chacun une voie vers la dignité, et qui fait son devoir possède un motif que nul autre ne saurait battre en brèche. Il n’y a pas de « toute morale est renoncement, et rien d’autre », comme le pensait Oswald Spengler […], mais les institutions sont en droit de poser leurs exigences, car elles nous font tenir debout ; laissés à leur naturel, les hommes ne savent que se relativiser l’un l’autre à l’infini. »
Arnold Gehlen
Morale et hypermorale, trad. François Poncet, Paris, Krisis, 2023
« Il y a aujourd’hui des nations entières qui ne sont faites que de morts. Des centaines de millions de cadavres. Et ils travaillent, construisent, inventent, se donnent un mal terrible, sont heureux et contents. Mais ce sont de pauvres morts. À l’exception d’une microscopique minorité qui leur fait faire ce qu’elle veut, aimer ce qu’elle veut, croire en ce qu’elle veut. Comme les zombis des Antilles, les cadavres ressuscités par les sorciers et envoyés travailler aux champs. »
Dino Buzzati
Chez le médecin, in Les nuits difficiles, nouvelles, 1971, trad. Michel Sager, éditions Robert Laffont, coll. Pavillon, 1972
« Éteints, nivelés, asservis. Ils désirent tous la même chose, ils font le même discours, ils pensent tous la même chose, exactement la même. Ignoble civilisation de masse. »
Dino Buzzati
Chez le médecin, in Les nuits difficiles, nouvelles, 1971, trad. Michel Sager, éditions Robert Laffont, coll. Pavillon, 1972