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Citations sur la Grèce antique

Les historiens ont cherché l’explication du miracle hellénique…

« Jusqu’à ce jour, les his­to­riens ont cher­ché l’explication du miracle hel­lé­nique dans le pays et dans la race des Hel­lènes. Ces deux fac­teurs en furent certes les condi­tions indis­pen­sables. Si l’Europe semble une rami­fi­ca­tion de l’Asie, la Grèce, ter­mi­née par le Pélo­pon­nèse et entou­rée de ses îles, semble la branche la plus déli­cate et le bou­quet fleu­ri de l’Europe. Golfes et caps, val­lées ombreuses et som­mets nus, toutes les figures de la mon­tagne et de la mer s’y pro­filent et s’y emboîtent dans une har­mo­nie savante, avec une sobrié­té pleine de richesse. On dirait les cimes abruptes et nei­geuses de la Thes­sa­lie sculp­tées par les Titans. N’ont-elles pas été taillées pour être le trône des Olym­piens, et les grottes tapis­sées de lierre du Cithé­ron pour recou­vrir les amours des dieux épris des femmes de la terre, et les bois de myrte et les sources de l’Arcadie pour abri­ter les dryades et les nymphes ? »

Édouard Schu­ré
Le Miracle hel­lé­nique, in Revue des Deux Mondes, tome 7, 1912

Le rôle de la Grèce dans l’évolution humaine…

« Le rôle de la Grèce dans l’évolution humaine se résume en l’idée maî­tresse qu’elle a fait reluire sur le monde. Cette idée peut se for­mu­ler ain­si : L’œuvre hel­lé­nique fut la plus par­faite réa­li­sa­tion du Divin dans l’Humain sous la forme du Beau. »

Édouard Schu­ré
Le Miracle hel­lé­nique, in Revue des Deux Mondes, tome 7, 1912

L’unité de langue ne suppose pas forcément l’unité politique…

« L’u­ni­té de langue ne sup­pose pas for­cé­ment l’u­ni­té poli­tique ; elle sup­pose en tout cas une sen­sible uni­té de civi­li­sa­tion : qu’on songe à la Grèce d’a­vant Alexandre, qui n’a jamais for­mé un État, mais qui, mal­gré les dif­fé­rences de dia­lectes et de mœurs, a eu constam­ment conscience et volon­té de par­ler grec”, de vivre grec”. »

Georges Dumé­zil
Jupi­ter Mars Qui­ri­nus. Essai sur la concep­tion Indo-Euro­péenne de la socié­té et sur les ori­gines de Rome, tome 1, édi­tions Gal­li­mard, coll. La mon­tagne Sainte-Gene­viève, 1941

Ce qui est éprouvé en Europe depuis la renaissance des lettres…

« Or ce qui est éprou­vé en Europe depuis la renais­sance des lettres, c’est que les années de la pre­mière jeu­nesse étaient consa­crées à l’é­tude des auteurs grecs et latins ; car pour sen­tir et pour imi­ter ensuite le beau, il faut, dans la lit­té­ra­ture comme dans les arts, consul­ter l’antique, et cette étude n’ap­prend pas seule­ment à bien par­ler, mais à bien pen­ser, parce qu’en lisant les anciens on n’ap­prend pas seule­ment ce qu’il y a de plus élo­quem­ment écrit, mais ce qu’il y a de plus sage­ment pen­sé ».

Joseph de Maistre
Quatre cha­pitres sur la Rus­sie, Œuvres Com­plètes, tome VIII, Vitte et Per­rus­sel, 1884

Je t’avais conseillé d’étudier l’histoire…

« Mon cher gar­çon, je t’avais conseillé d’étudier l’histoire, dont les leçons valent mieux que la rhé­to­rique des jour­naux et les rai­son­ne­ments a prio­ri des phi­lo­sophes. On te parle à tout pro­pos de démo­cra­tie, il serait bon de savoir ce qu’entendaient par là ceux qui ont inven­té le mot et la chose. Les grandes monar­chies de l’Europe doivent la civi­li­sa­tion dont elles sont si fières à la petite répu­blique d’Athènes, imper­cep­tible sur la carte du monde. Or, les citoyens de cette petite com­mune sou­ri­raient de pitié en vous enten­dant par­ler de votre démo­cra­tie. Ils ne se seraient pas crus libres pour avoir mis tous les cinq ou six ans dans une boîte le nom d’un des dépu­tés char­gés d’approuver l’impôt. »

Louis Ménard
Le Gou­ver­ne­ment gra­tuit, in Rêve­ries d’un païen mys­tique, Georges Crès et Cie édi­teurs, 1911

La voix lointaine des muses grecques est encore entendue…

« Aux plus mau­vais jours, au milieu du fra­cas des villes qui tombent et des temples qui s’écroulent, la voix loin­taine des muses grecques est encore enten­due. Ain­si, au sor­tir des cata­combes, le culte nou­veau, loin de sup­pri­mer les fêtes antiques, les tourne à son usage. Par exemple, on avait retar­dé la fête de la Visi­ta­tion afin que les pay­sans d’Enna, en Sicile, pussent appor­ter à l’autel du Christ les épis mûrs dont ils avaient cou­ron­né jusque-là les sta­tues de Cérès. Grâce à une tran­si­tion habi­le­ment ména­gée, les ambar­vales s’étaient chan­gées en cette pompe rus­tique nom­mée la pro­ces­sion des roga­tions. Les murs des vieilles basi­liques conquises et consa­crées par la foi chré­tienne se cou­vraient de mosaïques où brille çà et là un rayon d’élégance et de noblesse. Par­fois sévère jusqu’à la dure­té envers les repré­sen­ta­tions qui tra­his­saient la plus légère pal­pi­ta­tion de la chair, l’église avait des retours de jus­tice et des heures de pro­tec­tion pour les restes d’un pas­sé qu’elle n’était pas tenue de défendre. »

Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868

Les philosophes grecs n’approuvaient pas la démocratie…

« L’autre jour à la Chambre, M. Eden a expri­mé sa dou­leur face aux évé­ne­ments en Grèce, la patrie de la démo­cra­tie”. Est-il igno­rant ou de mau­vaise foi ? δημοχρατία n’était pas, en grec, un terme posi­tif, mais presque l’équivalent de loi de rue” ; et il a omis de signa­ler que les phi­lo­sophes grecs (et la Grèce est bien davan­tage la patrie de la phi­lo­so­phie) n’approuvaient pas la démo­cra­tie. Et les grands États grecs, en par­ti­cu­lier Athènes à l’époque de son apo­gée artis­tique et poli­tique, étaient plu­tôt des dic­ta­tures, si elles n’étaient pas des monar­chies mili­taires comme Sparte ! Et la Grèce moderne a aus­si peu de rap­port avec l’ancienne Hel­lade que nous en avons, nous, avec la Bre­tagne d’avant Julius Agricola. »

John Ronald Reuel Tolkien
Lettres (1981), n°94, édi­té par Hum­phrey Car­pen­ter et Chris­to­pher Tol­kien, trad. Del­phine Mar­tin et Vincent Fer­ré, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 2005

Pour ma part, je loue donc aussi Agésilas…

« Pour ma part, je loue donc aus­si Agé­si­las d’avoir, pour gar­der l’agrément des Grecs, dédai­gné l’hospitalité du Roi. Et j’admire aus­si qu’il ait pen­sé que ce n’était pas, entre eux deux, celui qui avait le plus de richesses et gou­ver­nait le plus de monde qui devait s’enorgueillir le plus, mais celui qui était le meilleur com­man­dant aux meilleurs. »

Xéno­phon
Agé­si­las, trad. Michel Case­vitz, édi­tions Les Belles Lettres, 2008

La racine, puisque c’est bien d’elle dont il est question…

« La racine, puisque c’est bien d’elle dont il est ques­tion, est la même d’éthos (cou­tume) et èthos (demeure). Pas d’éthique que ne s’enracine dans une mai­son. Chez Homère, le plu­riel ta èthéa désigne les lieux où habitent trou­peaux et ber­gers, leur séjour – le mot s’apparente donc à ho nomos, ori­gi­nel­le­ment la pâture, le pâtu­rage – et au sin­gu­lier, chez Hésiode et Héro­dote, l’habi­ta­tion des hommes, la sûre­té de la place où l’on est. »

Rémi Sou­lié
Raci­na­tion, édi­tions Pierre Guillaume de Roux, 2018

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