« L’ennui avec les droits de l’homme est que nul ne saurait en jouer qu’au détriment de certains hommes. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014
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Auteur : Michel Villey
Éditeur : Presses Universitaires de France, coll. Quadrige (2014)
Présentation de l’éditeur : « Ô médicament admirable ! – propre à tout guérir, jusqu’aux maladies que lui-même a produites ! Maniés par Hobbes, les droits de l’homme sont une arme contre l’anarchie, pour l’instauration de l’absolutisme ; par Locke, un remède à l’absolutisme, pour l’instauration du libéralisme ; quand se révélèrent les méfaits du libéralisme, ils furent la justification des régimes totalitaires et des hôpitaux psychiatriques. Mais en Occident, notre ultime recours contre l’État absolu ; et s’ils étaient pris au sérieux, ils nous ramèneraient à l’anarchie… »
La politique contemporaine fait sans cesse référence aux droits de l’homme. Et s’il s’agissait d’une expression mal formée, d’une idée mal pensée ? Telle est l’hypothèse paradoxale de ce livre, dont l’objet est une critique de cette notion. L’auteur part du droit romain, qui visait un rapport entre des hommes à l’intérieur d’un groupe social. Mais lorsqu’on en extrait une définition des devoirs envers tous les hommes et que l’on en déduit un droit universel, égal pour tous, il y a confusion entre morale subjective et droit, estime Michel Villey ; parce qu’à l’époque moderne, des théologiens ou philosophes non juristes y ont introduit l’idée d’un « droit de l’homme » au singulier. Ce livre est une invitation à repenser l’histoire et la philosophie du droit, la différence entre la pensée juridique des Anciens et celle des Modernes.
« L’ennui avec les droits de l’homme est que nul ne saurait en jouer qu’au détriment de certains hommes. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014
« Mais les droits de l’homme ne sont pas pour n’importe quel individu. Les droits de l’homme sont aménagés pour le profit d’une classe sociale, du côté de laquelle Locke est engagé ; la classe des riches. La critique de Marx est fondée. Les droits de l’homme de 1789 servirent la destruction de la monarchie, mais lui substituèrent une oligarchie. Ils ont signifié la domination politique de la classe bourgeoise ; dans l’économie du capitalisme. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014
« L’état de nature revêt la fonction d’une hypothèse scientifique. L’état de nature est fait d’une poussière d’hommes isolés, et la société, les instituions seront nécessairement reconstruites à partir des hommes. Renversement de la philosophie d’Aristote. Car Aristote observe dans la “nature” des hommes enserrés dans des groupes sociaux ; l’homme est naturellement politique. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014
« Les droits de l’homme ont pour source première une théologie chrétienne. Mais une théologie déviée. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014
« Cette science du droit n’est pas concentrée sur l’individu. Elle ne fait pas de robinsonnades. Héritière de la philosophie réaliste de l’Antiquité, elle envisage l’individu tel qu’il est, situé dans un groupe. Le droit est relation aux autres, avec qui nous communiquons par l’intermédiaire du partage des choses extérieures. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014
« C’est un thème éminemment grec que celui du droit. Aristote est le premier philosophe du droit au sens strict. Les stoïciens s’occupèrent surtout de morale. Platon avait les yeux tournés vers le ciel. Aristote regarde vers la terre. Tant en Grèce que pour les Romains, l’idée de droit est solidaire de celle de justice. Jus dérive de justitia. »
Michel Villey
Le droit et les droits de l’homme, Presses Universitaires de France, coll. Quadrige, 2014