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Le livre
Le soleil et l'acier

Le soleil et l'acier

Auteur : Yukio Mishi­ma
Édi­teur : édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Le soleil et l’a­cier est la seule confi­dence que nous ait lais­sée Yukio Mishi­ma sur sa for­ma­tion : com­ment il a décou­vert, tar­di­ve­ment, la vie du corps, et par elle une vie nou­velle de l’es­prit. Il éta­blit une étrange oppo­si­tion entre le pou­voir cor­ro­sif du lan­gage et le pou­voir construc­tif du soleil et de l’a­cier. En même temps, c’est pour offrir à la mort, bien suprême et suprême ten­ta­tion, un objet digne d’elle qu’il s’as­treint à l’as­cèse d’un entraî­ne­ment phy­sique. Cette démarche essen­tiel­le­ment roman­tique n’a rien à voir avec le prin­cipe grec d’une âme saine dans un corps sain, mais débouche sur le sui­cide rituel, qui fut en effet accom­pli par Mishi­ma, en public, en novembre 1970.
Le soleil et l’a­cier consti­tue un tes­ta­ment spi­ri­tuel qui éclaire d’un jour inso­lite toute l’œuvre du grand écri­vain japonais.

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Découvrez 8 citations extraites du livre

Car il n’est rien qui puisse me satisfaire...

« Car il n’est rien qui puisse me satisfaire ;
La nou­veau­té, sur terre, est si tôt défraîchie ;
Je me sens aspi­ré sans cesse vers le haut, plus détaché,
Proche de plus en plus de la splen­deur solaire. »

Yukio Mishi­ma
Poème Icare in Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Le sang s’écoule, l’existence est détruite...

« Le sang s’écoule, l’existence est détruite et les sens anéan­tis accré­ditent pour la pre­mière fois l’existence conçue comme un tout, com­blant l’espace logique entre voir et exis­ter… C’est cela, la mort.
Voi­là com­ment j’appris que l’heureux sen­ti­ment d’exister éprou­vé un moment au cou­cher du soleil dans une vie de sol­dat ne pou­vait être fina­le­ment accré­di­té que par la mort. »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

S’il était vrai que mon moi fût ma demeure...

« S’il était vrai que mon moi fût ma demeure, mon corps figu­rait en ce cas un ver­ger à l’entour. Il m’était loi­sible soit de culti­ver à plein ce ver­ger, soit de le lais­ser enva­hir par la mau­vaise herbe. Libre à moi de choi­sir, mais cette liber­té n’allait pas de soi autant qu’on pour­rait le croire. Bien des gens, à la véri­té, vont jusqu’à bap­ti­ser des­ti­née” les ver­gers de leur demeure.
Un beau jour, il me vint à l’esprit de culti­ver mon ver­ger de toutes mes forces. À cette fin, j’utilisai le soleil et l’acier. »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Le besoin où j’étais d’éduquer mon corps...

« Le besoin où j’étais d’éduquer mon corps aurait pu être pré­vu dès l’instant où je res­sen­tis l’attirance des don­nées pro­fondes de la sur­face. Je savais que la seule chose qui pou­vait for­ti­fier une telle idée c’était le muscle. Qui accorde la moindre atten­tion à un théo­ri­cien d’éducation phy­sique décrépit ? »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Le soleil fut désormais mon compagnon...

« C’est en 1952, sur le pont du navire où j’accomplis mon pre­mier voyage à l’étranger, que j’échangeai avec le soleil la poi­gnée de main de la récon­ci­lia­tion. Depuis ce jour, je suis deve­nu inca­pable de lui faus­ser com­pa­gnie. Le soleil fut désor­mais mon com­pa­gnon sur la grand-route de ma vie. Petit à petit, ma peau a bru­ni sous son hâle, signe que j’appartenais désor­mais à l’autre race. »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Les conditions nécessaires pour devenir un héros...

« Si le concept du héros est d’ordre phy­sique, alors, tout comme Alexandre le Grand acquit la sta­ture héroïque en pre­nant Achille pour modèle, les condi­tions néces­saires pour deve­nir un héros doivent être à la fois de ban­nir l’originalité et de res­ter fidèle à un modèle classique. »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

Une beauté exempte absolument de toute corrosion...

« (…) Je conclus que si le pou­voir cor­ro­sif des mots avait quelque fonc­tion créa­trice, c’est dans la beau­té for­melle de ce « corps idéal » qu’il devait trou­ver un modèle, et que l’idéal, dans les arts du verbe, devait repo­ser uni­que­ment sur l’imitation de cette beau­té phy­sique, en d’autres termes, sur la pour­suite d’une beau­té exempte abso­lu­ment de toute corrosion. »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

C’était le moment ou jamais de ressusciter le vieil idéal japonais...

« Au cours de la période d’après-guerre, où étaient ren­ver­sées toutes les valeurs conve­nues, j’avais sou­vent pen­sé et fait part à autrui que c’était le moment ou jamais de res­sus­ci­ter le vieil idéal japo­nais, où se com­bi­naient les lettres et les arts guer­riers, l’art et l’action ? »

Yukio Mishi­ma
Le soleil et l’a­cier, 1968, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard, coll. Du monde entier, 1973, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1993

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