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Citations sur le soleil
Décembre ! le mois noir ! les courtes journées…
« Décembre ! le mois noir ! les courtes journées. De huit heures du matin à quatre heures du soir, le soleil n’est qu’une lueur de veilleuse, très pâle, très lointaine, perdue dans un espace de brume. L’astre se devine plus qu’il ne se voit ; il refuse la chaleur et presque la clarté. Le globe terrestre semble voguer à l’aventure, égaré dans un océan atmosphérique. On croirait, sous les ciels bas, osciller sur une route incertaine, tâtonner tout au long des journées sans soleil et des nuits sans étoiles. »
Gustave Geffroy
Images du jour et de la nuit, Éditions Bernard Grasset, 1924, cité par Gérard Leroy dans Nos Racines. Fêtes et Traditions d’Europe au fil des saisons, Éditions VersiPellis, 2021
L’automne, l’automne merveilleux…
Notre-Dame est une cathédrale du Christ mais…
« Notre-Dame est une cathédrale du Christ mais, chevet au levant et tours au couchant, elle est également un temple solaire. Chaque jour, Paris changeait. Le ciel imprimait d’imperceptible nuances sur la ville. Paris prend mieux la lumière d’orage que la clarté d’azur. »
Sylvain Tesson
Notre-Dame de Paris, Ô reine de douleur, Éditions des Équateurs, 2019
Isao aspira profondément et ferma les yeux…
« Isao aspira profondément et ferma les yeux en se caressant doucement l’estomac de la main gauche. Saisissant le couteau de la droite, il en appuya la pointe contre son corps et la guida vers le bon endroit du bout des doigts de l’autre main. Puis, d’un coup puissant du bras, il se plongea le couteau dans l’estomac.
À l’instant où la lame tranchait dans les chairs, le disque éclatant du soleil qui montait explosa derrière ses paupières. »
Yukio Mishima
Chevaux échappés, 1969, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard 1980, coll. Quarto, 2004
Il grognait son incantation vers les étoiles…
« Un primate déroula vers les cimes des arbres les vingt-quatre os de ses vertèbres mobiles et les quatorze os soudés de sa face aveuglée par le soleil. La nuit venue, pieds écartés, jambes tremblantes encore, les bras levés sous les rumeurs riveraines, il grognait son incantation vers les étoiles et s’exerçait au tutoiement de ses dieux. »
Jean-François Gautier
La sente s’efface, éditions Le temps qu’il fait, 1996
Car il n’est rien qui puisse me satisfaire…
« Car il n’est rien qui puisse me satisfaire ;
La nouveauté, sur terre, est si tôt défraîchie ;
Je me sens aspiré sans cesse vers le haut, plus détaché,
Proche de plus en plus de la splendeur solaire. »
Yukio Mishima
Poème Icare in Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1973, éditions Gallimard, coll. Folio, 1993
Le sang s’écoule, l’existence est détruite…
« Le sang s’écoule, l’existence est détruite et les sens anéantis accréditent pour la première fois l’existence conçue comme un tout, comblant l’espace logique entre voir et exister… C’est cela, la mort.
Voilà comment j’appris que l’heureux sentiment d’exister éprouvé un moment au coucher du soleil dans une vie de soldat ne pouvait être finalement accrédité que par la mort. »
Yukio Mishima
Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1973, éditions Gallimard, coll. Folio, 1993
S’il était vrai que mon moi fût ma demeure…
« S’il était vrai que mon moi fût ma demeure, mon corps figurait en ce cas un verger à l’entour. Il m’était loisible soit de cultiver à plein ce verger, soit de le laisser envahir par la mauvaise herbe. Libre à moi de choisir, mais cette liberté n’allait pas de soi autant qu’on pourrait le croire. Bien des gens, à la vérité, vont jusqu’à baptiser “destinée” les vergers de leur demeure.
Un beau jour, il me vint à l’esprit de cultiver mon verger de toutes mes forces. À cette fin, j’utilisai le soleil et l’acier. »
Yukio Mishima
Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1973, éditions Gallimard, coll. Folio, 1993
Le soleil fut désormais mon compagnon…
« C’est en 1952, sur le pont du navire où j’accomplis mon premier voyage à l’étranger, que j’échangeai avec le soleil la poignée de main de la réconciliation. Depuis ce jour, je suis devenu incapable de lui fausser compagnie. Le soleil fut désormais mon compagnon sur la grand-route de ma vie. Petit à petit, ma peau a bruni sous son hâle, signe que j’appartenais désormais à l’autre race. »
Yukio Mishima
Le soleil et l’acier, 1968, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1973, éditions Gallimard, coll. Folio, 1993
C’est facile d’exiger que tout change…
« Les jeunes qui se sont révoltés se sont trompés de révolte – c’est facile d’exiger que tout change alors qu’on n’est pas prêt à changer soi-même. La couleur du ciel, ce n’est pas un problème extérieur mais une affaire intérieure. À quoi bon le soleil si les cœurs ne sont pas prêts à l’accueillir ? »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
Sybille pense qu’il faut cesser de s’accrocher au passé…
« Sybille pense qu’il faut cesser de s’accrocher au passé, mais Clarisse croit au contraire que rien n’est irréparable, qu’il suffit de retisser la toile pour retrouver les harmonies oubliées, de ravauder l’étoffe ancienne pour que le soleil revienne. »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
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