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L’esthétique n’est pas un supplément gratuit…

« L’esthétique n’est pas un sup­plé­ment gra­tuit (…). Tout au contraire, elle est la véri­té des dis­cours, des phi­lo­so­phies, et même des spi­ri­tua­li­tés. Voyez la mal­heu­reuse Église catho­lique, qui a pro­duit des siècles durant quelques-unes et peut-être la plu­part des œuvres artis­tiques, musi­cales, archi­tec­tu­rales et, dans une moindre mesure, lit­té­raires, de notre civi­li­sa­tion ; et consi­dé­rez les tristes ban­de­roles et les niaises affi­chettes dont en son épui­se­ment concep­tuel et mora­li­sa­teur, laï­ci­sant, à l’heure où elle met tant d’ardeur à tra­hir l’Europe qui l’a long­temps si bien ser­vie, elle enlai­dit métho­di­que­ment les superbes édi­fices que nos pères ont bâti. Le style c’est l’homme : la beau­té dit, sinon tou­jours le degré de véri­té, du moins le niveau de qua­li­té et de hau­teur de la pensée. »

Renaud Camus
Forum de la Dis­si­dence, 3 décembre 2022

La formation de l’âme ! C’est la grande affaire…

« La vieille église vous inté­resse pour ce qu’elle apporte à la for­ma­tion de l’âme. La for­ma­tion de l’âme ! C’est la grande affaire, une affaire qui importe à chaque indi­vi­du et à la civi­li­sa­tion. Cha­cun de nous trouve dans l’é­glise son maxi­mum de ren­de­ment de l’âme. L’en­semble de nos églises et de nos monu­ments d’archi­tec­ture reli­gieuse consti­tue un tré­sor national. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

Les catholiques modernes haïssent l’Art…

« Les catho­liques modernes haïssent l’Art d’une haine sau­vage, atroce, inex­pli­cable. Sans doute, il n’est pas beau­coup aimé, ce pauvre art, dans la socié­té contem­po­raine et je m’extermine à le répé­ter. Mais les excep­tions heu­reuses, devraient, semble-t-il, se ren­con­trer dans ce lignage de la grande Cou­veuse des intel­li­gences à qui le monde est rede­vable de ses plus écla­tants chefs‑d’œuvre.
Or, c’est exac­te­ment le contraire. Par­tout ailleurs, c’est le simple mépris du Beau, chez les catho­liques seuls, c’est l’exécration. On dirait que ces âmes médiocres, en aban­don­nant les héroïsmes anciens pour les ver­tus rai­son­nables et tem­pé­rées que d’accommodants pas­teurs cer­ti­fient suf­fi­santes, ont rem­pla­cé, du même coup, la détes­ta­tion sur­an­née du mal par l’unique hor­reur de ce miroir de leur misère que tout pos­tu­la­teur d’idéal leur pré­sente implacablement. »

Léon Bloy
Un bre­lan d’excommuniés, Albert Savine édi­teur, 1889

Le spectacle d’une Église, naguère surélevée au pinacle…

« Nous assis­tons en France, et depuis long­temps déjà, à un spec­tacle si extra­or­di­naire que les mal­heu­reux appe­lés à conti­nuer notre race imbé­cile n’y croi­ront pas. Cepen­dant, nous y sommes assez habi­tués, nous autres, pour avoir per­du la facul­té d’en être surpris.
C’est le spec­tacle d’une Église, naguère sur­éle­vée au pinacle des constel­la­tions et cathé­drant sur le front des séra­phins, tel­le­ment tom­bée, apla­tie, caduque, si pro­di­gieu­se­ment déchue, si invrai­sem­bla­ble­ment alié­née et aban­don­née qu’elle n’est plus capable de dis­tin­guer ceux qui la vénèrent de ceux qui la contaminent. »

Léon Bloy
Un bre­lan d’excommuniés, Albert Savine édi­teur, 1889

La voix lointaine des muses grecques est encore entendue…

« Aux plus mau­vais jours, au milieu du fra­cas des villes qui tombent et des temples qui s’écroulent, la voix loin­taine des muses grecques est encore enten­due. Ain­si, au sor­tir des cata­combes, le culte nou­veau, loin de sup­pri­mer les fêtes antiques, les tourne à son usage. Par exemple, on avait retar­dé la fête de la Visi­ta­tion afin que les pay­sans d’Enna, en Sicile, pussent appor­ter à l’autel du Christ les épis mûrs dont ils avaient cou­ron­né jusque-là les sta­tues de Cérès. Grâce à une tran­si­tion habi­le­ment ména­gée, les ambar­vales s’étaient chan­gées en cette pompe rus­tique nom­mée la pro­ces­sion des roga­tions. Les murs des vieilles basi­liques conquises et consa­crées par la foi chré­tienne se cou­vraient de mosaïques où brille çà et là un rayon d’élégance et de noblesse. Par­fois sévère jusqu’à la dure­té envers les repré­sen­ta­tions qui tra­his­saient la plus légère pal­pi­ta­tion de la chair, l’église avait des retours de jus­tice et des heures de pro­tec­tion pour les restes d’un pas­sé qu’elle n’était pas tenue de défendre. »

Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868

La maison commune des morts et des vivants…

« Par­tout on sent que la vieille église est la mai­son com­mune des morts et des vivants, qui joint le pas­sé au pré­sent et à l’avenir. Dans cette dure et triste Bre­tagne, obsé­dée par la mer, image de l’infini maté­riel, qui enfante et dévore, gouffre de vie et de néant, le moindre clo­cher qui se dresse der­rière un coteau évoque un autre infi­ni, celui de l’âme, où rien ne se perd, où tout se réa­lise et s’accomplit. »

Édouard Schu­ré
Les légendes de la Bre­tagne et le génie cel­tique, in Pay­sages his­to­riques de France, Revue des Deux Mondes, tome 106, 1891

Quand les clochers seront effondrés et les statues saintes exilées…

« Quand les clo­chers seront effon­drés et les sta­tues saintes exi­lées auprès des Dianes et des Mer­cures gal­lo-romains dans les salles pous­sié­reuses de nos musées dépar­te­men­taux, une géné­ra­tion sur­gi­ra, qui vou­dra rele­ver les temples de l’âme dans nos vil­lages fran­çais. Nos églises sont au pre­mier rang de nos richesses de civi­li­sa­tion. Nous les avons reçues de nos aïeux, nous devons les trans­mettre à nos fils, nous n’avons pas à nous lais­ser étour­dir par ceux qui les déclarent inutiles. Il n’est pas pos­sible que de si grandes choses, qui inté­ressent l’histoire et l’âme de la France, soient sacri­fiées igno­ble­ment. Les églises appar­tiennent au catho­li­cisme et à la France. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

Le curé ressemblait au maire…

« Le curé res­sem­blait au maire, sauf qu’il n’a­vait pas de mous­taches. C’é­tait en effet, de par la fonc­tion, son frère jumeau. C’est ain­si que fonc­tionne le monde : dans chaque vil­lage, dans chaque cam­pe­ment, il y a un sor­cier et un chef. Ils se détestent, mais sont com­plices, et les bonnes gens ont bien besoin d’eux. »

Pierre Drieu la Rochelle
La Comé­die de Char­le­roi, 1934, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’Imaginaire, 1996

Où manque la force, le droit disparaît…

« Où manque la force, le droit dis­pa­raît ; où appa­raît la force, le droit com­mence de rayon­ner. Le droit des églises à res­ter catho­liques est essen­tiel­le­ment dans la puis­sance, dans la per­sis­tance de l’i­dée qui est en elles. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

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