« Ce sont les climats froids et rudes qui trempent les âmes et enfantent les civilisations. »
Jean Raspail
Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, éditions Albin Michel, 1981
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.
« Ce sont les climats froids et rudes qui trempent les âmes et enfantent les civilisations. »
Jean Raspail
Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, éditions Albin Michel, 1981
« Par opposition à certaines civilisations orientales, la civilisation européenne est d’essence individuelle. Elle est inséparable de l’homme. Son souci majeur a toujours été d’assurer son épanouissement spirituel, moral et matériel, de garantir et de protéger sa vie et ses libertés. Le christianisme n’est pas le seul à avoir contribué à cette évolution. Il a amplifié et prolongé en Europe l’appel de civilisations antérieures et particulièrement des civilisations celtiques. Les droits de l’homme, le libéralisme et la démocratie ne sont que la traduction moderne sur le plan politique et juridique de ce souci majeur de notre civilisation. »
Yann Fouéré
L’Europe aux cent drapeaux, Presses d’Europe, 1968
« Un esprit malicieux a défini l’Amérique comme un pays qui a passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation. On pourrait, avec plus de justesse, appliquer la formule aux villes du Nouveau Monde : elles vont de la fraîcheur à la décrépitude sans s’arrêter à l’ancienneté. »
Claude Lévi-Strauss
Tristes Tropiques, éditions Plon, coll. Terre Humaine, 1955, réédition, 1993, éditions Pocket, 2001
« La tradition telle que je l’entends n’est pas le passé, mais au contraire ce qui ne passe pas et qui revient toujours sous des formes différentes. Elle désigne l’essence d’une civilisation sur la très longue durée ce qui résiste au temps et survit aux influences perturbatrices de religions, de modes ou d’idéologie importées. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013, réédition La Nouvelle Librairie, 2022
« Le plus grand ennemi de l’Europe, c’était elle-même ; son excès de civilisation a causé un rétrécissement de sa volonté créatrice. La société intellectuelle du XIXe siècle a desséché l’âme des patries en les tournant vers un rationalisme excessif. Profondément, les patries sont devenues des idées et ont perdu tout attachement charnel avec la vie. Elles se sont cristallisées dans des structures pérennes. Et, comme si l’apogée d’une culture se confondait avec le point de chute, les voici basculant de plus en plus hors de l’existence. »
Jeremy Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
« Drieu retiendra de la guerre la nécessité des vertus viriles qui font la valeur et l’énergie des civilisations. »
Jeremy Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
« Tel un organisme vivant, une civilisation évolue sans cesse et ne se fige que dans la mort. Entre respect de la tradition d’une part, et nécessité d’innovation d’une autre, il s’agit, comme souvent chez Saint-Exupéry, de concilier les contraires et de ne jamais oublier qu’une civilisation de musée est une civilisation morte. “Je crois profondément qu’une civilisation repose plus sur la création elle-même que sur le destin des objets créés. L’art de la danse ne laisse point de traces qui puissent enrichir les collections, et cependant une civilisation peut reposer sur la qualité de ses danseurs. Il ne s’agit jamais, en fin de compte, que d’une marche vers la perfection.” »
Philippe de Laitre
Saint-Exupéry. Au-delà du Petit Prince, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Les idées à l’endroit, 2024
« Nous qui étions de vieux connaisseurs et admirateurs de l’Europe ancienne, de la vraie musique, de la vraie poésie d’autrefois, constituions-nous simplement une ridicule petite minorité de névrosés à l’esprit compliqué, que l’on oublierait et que l’on raillerait demain ? Ce que nous appelions “Culture”, esprit, âme ; ce que nous qualifiions de beau, de sacré, ne représentait-il qu’une réalité fantomatique, disparue depuis longtemps déjà ? Étions-nous les seuls, nous pauvres fous, à croire encore cette réalité authentique et vivante ? Était-il possible qu’elle n’eût jamais vraiment existé ? Était-il possible que ce que nous autres, pauvres fous, nous nous efforcions d’atteindre n’eût jamais été qu’une illusion ? »
Hermann Hesse
Le loup des steppes (Der Steppenwolf), 1927, éditions Calmann-Lévy, 1975, trad. Alexandra Cade, éditions Le Livre de poche, coll. Biblio, 2022
« Une civilisation est un héritage de croyances, de coutumes et de connaissances, lentement acquises au cours des siècles, difficiles parfois à justifier par la logique, mais qui se justifient d’elles-mêmes, comme des chemins, s’ils conduisent quelque part, puisqu’elles ouvrent à l’homme son étendue intérieure. »
Antoine de Saint-Exupéry
in Pilote de Guerre, cité par Philippe de Laitre in Saint-Exupéry. Au-delà du Petit Prince, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Les idées à l’endroit, 2024
« Et je pose que la France est d’abord une identité. L’ôter, la pervertir, c’est, à la lettre, l’aliéner car les peuples qui ne savent plus qui ils sont deviennent fous et sont, dès lors, prêts à se ruer derrière l’homme ou dans le système qui leur redonnera, même dans le sang et le feu, cette identité. Celle-ci est forcément composite, s’agissant d’un pays comme la France qui s’est constitué au fil des siècles par une sorte de travail amoureux d’ébénisterie. Avec agrégats, ajouts, fusions, accords, emboîtages, soudures.… »
Jean Cau
Pourquoi la France, éditions de La Table Ronde, 1975
« Mais quelle Europe ? C’est pourtant en réfléchissant sur l’Europe que nous pourrions accéder au plus haut point de vue d’où nous serait dévoilé dans “tout ce qui se passe” un unique enjeu. Je ne parle pas de l’Europe des marchés ou de l’Europe des masses. Je parle des traditions fondamentales de l’esprit européen. Je parle du réveil de la vieille mentalité européenne, toujours présente en nous portant. Car l’homme est ceci et cela, mais d’abord du temps lié. Je parle de la vieille recréation, sous des formes nouvelles, du vieil esprit de l’Europe, prométhéen et aristocratique. Prométhéen : la volonté de puissance de l’homme sur la nature. Aristocratique : reconnaître et cultiver dans les hommes leur capacité à se distinguer les uns des autres. Vieil esprit pour lequel chiffrer n’est pas tout, et pour lequel le nombre n’est pas le chef. Vieil esprit pour lequel il y a quelque chose au-dessus du social, de l’économique, du quantitatif : la faculté délicate, les hautes énergies intimes qu’il faut pour sentir et pour célébrer la qualité. Vieil esprit immortel qui voit dans les plus profonds enracinements la condition de la plus haute élévation, dans la disparité des natures humaines la condition de l’humanité organique, dans la diversité des cultures la condition de la culture. Je dis que notre fonds est à repenser. Ressaisir le passé de l’Europe, notre héritage, et l’adapter au nouveau millénaire qui approche. Rien ne me paraît plus important que la réflexion sur ce qu’il y a de spécifique dans l’esprit européen. Il y a bien, pour moi, un unique enjeu. Recréer le monde mental européen qui s’oppose à la fois au communisme et à l’américanisme. Et en refaire le premier parce qu’il fut le primordial. »
Louis Pauwels
Comment devient-on ce que l’on est ?, éditions Stock, 1978
« (…) comme des millions de mes contemporains, je n’ai plus de boussole morale depuis qu’on me jure de tous côtés que Dieu n’existe pas ou n’est plus qu’un alibi de ceci ou de cela. Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? Comment voulez-vous que je me soumette à l’ordre si rien ne le fonde et que j’admire le chaos si rien n’en sort ? Comment voulez-vous que j’admire soit la statuaire nazie et la peinture stalinienne, soit les déjections de l’art contemporain ? En fait, je serais très heureux qu’il existât une norme (afin de m’offrir – comme tout le monde — les plaisirs de la violer) mais sur quoi la bâtir ? Malraux a certainement dû dire, en cherchant bien, qu’une civilisation meurt lorsque meurent ses Dieux. »
Jean Cau
L’agonie de la vieille, éditions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de combat, Les brûlots n°15, 1970