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Citations sur la civilisation

Un pays qui a passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation…

« Un esprit mali­cieux a défi­ni l’Amérique comme un pays qui a pas­sé de la bar­ba­rie à la déca­dence sans connaitre la civi­li­sa­tion. On pour­rait, avec plus de jus­tesse, appli­quer la for­mule aux villes du Nou­veau Monde : elles vont de la fraî­cheur à la décré­pi­tude sans s’arrêter à l’ancienneté. »

Claude Lévi-Strauss
Tristes Tro­piques, édi­tions Plon, coll. Terre Humaine, 1955, réédi­tion, 1993, édi­tions Pocket, 2001

La tradition telle que je l’entends n’est pas le passé…

« La tra­di­tion telle que je l’entends n’est pas le pas­sé, mais au contraire ce qui ne passe pas et qui revient tou­jours sous des formes dif­fé­rentes. Elle désigne l’essence d’une civi­li­sa­tion sur la très longue durée ce qui résiste au temps et sur­vit aux influences per­tur­ba­trices de reli­gions, de modes ou d’idéologie importées. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident. Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre-Guillaume de Roux, 2013, réédi­tion La Nou­velle Librai­rie, 2022

Le plus grand ennemi de l’Europe, c’était elle-même…

« Le plus grand enne­mi de l’Europe, c’était elle-même ; son excès de civi­li­sa­tion a cau­sé un rétré­cis­se­ment de sa volon­té créa­trice. La socié­té intel­lec­tuelle du XIXe siècle a des­sé­ché l’âme des patries en les tour­nant vers un ratio­na­lisme exces­sif. Pro­fon­dé­ment, les patries sont deve­nues des idées et ont per­du tout atta­che­ment char­nel avec la vie. Elles se sont cris­tal­li­sées dans des struc­tures pérennes. Et, comme si l’apogée d’une culture se confon­dait avec le point de chute, les voi­ci bas­cu­lant de plus en plus hors de l’existence. »

Jere­my Baneton
Pierre Drieu la Rochelle. Le rêve ou l’action, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2024

Une civilisation évolue sans cesse et ne se fige que dans la mort…

« Tel un orga­nisme vivant, une civi­li­sa­tion évo­lue sans cesse et ne se fige que dans la mort. Entre res­pect de la tra­di­tion d’une part, et néces­si­té d’in­no­va­tion d’une autre, il s’a­git, comme sou­vent chez Saint-Exu­pé­ry, de conci­lier les contraires et de ne jamais oublier qu’une civi­li­sa­tion de musée est une civi­li­sa­tion morte. Je crois pro­fon­dé­ment qu’une civi­li­sa­tion repose plus sur la créa­tion elle-même que sur le des­tin des objets créés. L’art de la danse ne laisse point de traces qui puissent enri­chir les col­lec­tions, et cepen­dant une civi­li­sa­tion peut repo­ser sur la qua­li­té de ses dan­seurs. Il ne s’a­git jamais, en fin de compte, que d’une marche vers la per­fec­tion.” »

Phi­lippe de Laitre
Saint-Exu­pé­ry. Au-delà du Petit Prince, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Les idées à l’endroit, 2024

Nous qui étions de vieux connaisseurs et admirateurs de l’Europe ancienne…

« Nous qui étions de vieux connais­seurs et admi­ra­teurs de l’Eu­rope ancienne, de la vraie musique, de la vraie poé­sie d’au­tre­fois, consti­tuions-nous sim­ple­ment une ridi­cule petite mino­ri­té de névro­sés à l’es­prit com­pli­qué, que l’on oublie­rait et que l’on raille­rait demain ? Ce que nous appe­lions Culture”, esprit, âme ; ce que nous qua­li­fiions de beau, de sacré, ne repré­sen­tait-il qu’une réa­li­té fan­to­ma­tique, dis­pa­rue depuis long­temps déjà ? Étions-nous les seuls, nous pauvres fous, à croire encore cette réa­li­té authen­tique et vivante ? Était-il pos­sible qu’elle n’eût jamais vrai­ment exis­té ? Était-il pos­sible que ce que nous autres, pauvres fous, nous nous effor­cions d’at­teindre n’eût jamais été qu’une illusion ? »

Her­mann Hesse
Le loup des steppes (Der Step­pen­wolf), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1975, trad. Alexan­dra Cade, édi­tions Le Livre de poche, coll. Biblio, 2022

Une civilisation est un héritage de croyances…

« Une civi­li­sa­tion est un héri­tage de croyances, de cou­tumes et de connais­sances, len­te­ment acquises au cours des siècles, dif­fi­ciles par­fois à jus­ti­fier par la logique, mais qui se jus­ti­fient d’elles-mêmes, comme des che­mins, s’ils conduisent quelque part, puisqu’elles ouvrent à l’homme son éten­due intérieure. »

Antoine de Saint-Exupéry
in Pilote de Guerre, cité par Phi­lippe de Laitre in Saint-Exu­pé­ry. Au-delà du Petit Prince, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Les idées à l’endroit, 2024

Et je pose que la France est d’abord une identité…

« Et je pose que la France est d’a­bord une iden­ti­té. L’ô­ter, la per­ver­tir, c’est, à la lettre, l’a­lié­ner car les peuples qui ne savent plus qui ils sont deviennent fous et sont, dès lors, prêts à se ruer der­rière l’homme ou dans le sys­tème qui leur redon­ne­ra, même dans le sang et le feu, cette iden­ti­té. Celle-ci est for­cé­ment com­po­site, s’a­gis­sant d’un pays comme la France qui s’est consti­tué au fil des siècles par une sorte de tra­vail amou­reux d’é­bé­nis­te­rie. Avec agré­gats, ajouts, fusions, accords, emboî­tages, soudures.… »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

Mais quelle Europe ? C’est pourtant en réfléchissant sur l’Europe…

« Mais quelle Europe ? C’est pour­tant en réflé­chis­sant sur l’Europe que nous pour­rions accé­der au plus haut point de vue d’où nous serait dévoi­lé dans tout ce qui se passe” un unique enjeu. Je ne parle pas de l’Europe des mar­chés ou de l’Europe des masses. Je parle des tra­di­tions fon­da­men­tales de l’esprit euro­péen. Je parle du réveil de la vieille men­ta­li­té euro­péenne, tou­jours pré­sente en nous por­tant. Car l’homme est ceci et cela, mais d’abord du temps lié. Je parle de la vieille recréa­tion, sous des formes nou­velles, du vieil esprit de l’Europe, pro­mé­théen et aris­to­cra­tique. Pro­mé­théen : la volon­té de puis­sance de l’homme sur la nature. Aris­to­cra­tique : recon­naître et culti­ver dans les hommes leur capa­ci­té à se dis­tin­guer les uns des autres. Vieil esprit pour lequel chif­frer n’est pas tout, et pour lequel le nombre n’est pas le chef. Vieil esprit pour lequel il y a quelque chose au-des­sus du social, de l’économique, du quan­ti­ta­tif : la facul­té déli­cate, les hautes éner­gies intimes qu’il faut pour sen­tir et pour célé­brer la qua­li­té. Vieil esprit immor­tel qui voit dans les plus pro­fonds enra­ci­ne­ments la condi­tion de la plus haute élé­va­tion, dans la dis­pa­ri­té des natures humaines la condi­tion de l’humanité orga­nique, dans la diver­si­té des cultures la condi­tion de la culture. Je dis que notre fonds est à repen­ser. Res­sai­sir le pas­sé de l’Europe, notre héri­tage, et l’adapter au nou­veau mil­lé­naire qui approche. Rien ne me paraît plus impor­tant que la réflexion sur ce qu’il y a de spé­ci­fique dans l’esprit euro­péen. Il y a bien, pour moi, un unique enjeu. Recréer le monde men­tal euro­péen qui s’oppose à la fois au com­mu­nisme et à l’américanisme. Et en refaire le pre­mier parce qu’il fut le primordial. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Je n’ai plus de boussole morale…

« (…) comme des mil­lions de mes contem­po­rains, je n’ai plus de bous­sole morale depuis qu’on me jure de tous côtés que Dieu n’existe pas ou n’est plus qu’un ali­bi de ceci ou de cela. Com­ment vou­lez-vous que je m’y retrouve ? Com­ment vou­lez-vous que je me sou­mette à l’ordre si rien ne le fonde et que j’ad­mire le chaos si rien n’en sort ? Com­ment vou­lez-vous que j’ad­mire soit la sta­tuaire nazie et la pein­ture sta­li­nienne, soit les déjec­tions de l’art contem­po­rain ? En fait, je serais très heu­reux qu’il exis­tât une norme (afin de m’of­frir – comme tout le monde — les plai­sirs de la vio­ler) mais sur quoi la bâtir ? Mal­raux a cer­tai­ne­ment dû dire, en cher­chant bien, qu’une civi­li­sa­tion meurt lorsque meurent ses Dieux. »

Jean Cau
L’a­go­nie de la vieille, édi­tions de La Table ronde, coll. La Table Ronde de com­bat, Les brû­lots n°15, 1970

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