« Les hommes du Moyen Age n’étaient pas assez vertueux pour dédaigner l’argent, mais ils méprisaient les hommes d’argent. »
Georges Bernanos
Les grands cimetières sous la lune, Librairie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977
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« Les hommes du Moyen Age n’étaient pas assez vertueux pour dédaigner l’argent, mais ils méprisaient les hommes d’argent. »
Georges Bernanos
Les grands cimetières sous la lune, Librairie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977
« La renaissance n’a été ni la condamnation pure et simple du moyen âge, ni un complet retour à l’antiquité. On doit y voir une alliance féconde d’où est sorti le monde moderne. »
Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868
« Au milieu du golfe, d’un gris chatoyant ou d’un violet sombre selon la marée, se dresse comme un château fantastique, sur un récif noir et pointu, le Mont-Saint-Michel, que les gens du moyen âge appelaient la merveille de l’Occident. Vu à cette distance, voilé de brume et comme perdu dans la mer, il ressemble plutôt à un menhir colossal qu’à une construction humaine. L’estuaire du Couësnon, qui sépare la Bretagne de la Normandie, trace maintenant son lit sablonneux à gauche du Mont. Autrefois, il passait à droite. Aussi, Bretons et Normands se sont-ils disputé le rocher porteur du sanctuaire et séjour de l’archange protecteur de la France. »
Édouard Schuré
Le Mont-Saint-Michel et son histoire, in Paysages historiques de France, Revue des Deux Mondes, tome 100, 1890
« Notre temps présente tous les caractères du Bas empire expirant : en première ligne, dislocation de la famille et dénatalité ; dégradation foudroyante des mœurs ; infiltrations barbares. Et, parallèlement, nébuleuse de « noyaux de santé » (Gustave Thibon), pierre d’attente du monde qui naît, timides indices d’un « retour au réel », ébauche de ce Nouveau Moyen Âge prophétisé il y a plus de soixante ans par Nicolas Berdiaeff. »
Raymond Delatouche
Le paysan révolté : entretiens avec Raymond Delatouche, éditions Mame, coll. Trajectoires, 1993
« La volonté de restaurer le passé, quand bien même elle peut être touchante, est fondamentalement impolitique : cela n’arrivera pas, et s’accrocher à ce rêve est vain. En revanche, les valeurs héritées du passé, les structures mentales, les manières de penser l’homme et la société qui ont été propres au monde féodal peuvent nous inspirer. »
Guillaume Travers
Entretien au site La Droite de demain, 15 février 2021
« Sur le champ de bataille d’Azincourt, la noblesse féodale, imbue d’idéal chevaleresque, a été battue à plate couture par une Angleterre déjà mercantile, qui s’embarrasse fort peu de courtoisie. La France ne se relèvera qu’avec Louis XI, le roi des marchands. »
Pierre Gripari
Critique et autocritique, éditions L’Âge d’Homme, 1981
« L’Europe est née d’une catastrophe.
Avant elle, il y avait l’Empire romain, empire méditerranéen, donc maritime et non continental. Bien avant sa chute, il s’était divisé, déjà, en deux parties culturellement distinctes : l’Empire d’Orient qui parlait grec, et l’Empire d’Occident qui parlait latin — l’un et l’autre rongés en dedans par la lèpre chrétienne.
Lors des grandes invasions du Ve siècle, l’Empire d’Orient résiste, et il résistera pendant tout le moyen-âge. Mais l’Occident s’effondre et se voit contraint d’adopter une attitude “collaboratrice”, en s’efforçant de maintenir une certaine continuité culturelle. Le schisme entre catholiques et orthodoxes n’est pas autre chose que le reflet de cette séparation politique. »
Pierre Gripari
Critique et autocritique, éditions L’Âge d’Homme, 1981
« L’économie médiévale se caractérise (…) par un esprit spécifique : le refus de valoriser la richesse pour elle-même, et la réticence à l’idée de profit. (…) Le Moyen Âge perpétue la vision, héritée des peuples indo-européens, d’un ordre social organisé autour de trois fonctions : une première fonction sacerdotale (relative au sacré), une deuxième fonction guerrière, et une troisième fonction “économique”, relative à la production et à la fécondité. (…) À cet ordonnancement fonctionnel de la société correspond une hiérarchie nette des valeurs : la richesse, associée à la troisième fonction, est peu de chose à côté des valeurs sacrées et guerrières, associées aux deux premières fonctions. Ainsi, les figures tutélaires du Moyen Âge sont le saint (première fonction) et le chevalier (deuxième fonction), non le riche. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2020
« Les Anciens et les médiévaux habitaient un cosmos, c’est-à-dire, au sens premier du terme grec, un ensemble ordonné et harmonieux, où il revenait à l’homme de jouer sa propre partie. Les Modernes se trouvent placés dans un univers “sans qualités” – “démoralisé”, pour reprendre l’expression de Rémi Brague – qu’ils sont appelés à exploiter pour satisfaire leurs désirs. À l’exploitation de la nature, les Verts entendent substituer sa protection : on prétend tout changer, mais le paradigme gestionnaire demeure. »
Olivier Rey
L’écologie ne se résume pas à la trottinette et aux éoliennes, entretien au Figaro, propos recueillis par Alexandre Devecchio, 10 juillet 2020
« Les Français courageux et fidèles à l’image de l’idée qu’ils ont de leur pays – celui du baptême de Clovis, celui de la justice de Saint-Louis, celui des quinze siècles de gloire et d’honneur – […] doivent retrouver l’esprit de Bouvines. Si l’oriflamme de saint Denis n’est plus élevée pour précéder les combattants, son esprit doit être là. Vivant. »
Louis Alphonse de Bourbon
« Les Français doivent retrouver l’esprit de Bouvines », Valeurs Actuelles, 12 avril 2020
« Une image s’impose que j’ai eue ailleurs l’occasion d’évoquer. N’est-il pas surprenant en effet, de penser qu’aux temps féodaux la Reine est couronnée comme le Roi, généralement à Reims, parfois dans d’autres cathédrales du domaine royal (à Sens pour Marguerite de Provence), mais toujours par les mains de l’Archevêque de Reims ? Autrement dit, on attribue au couronnement de la reine autant de valeur qu’à celui du Roi. »
Régine Pernoud
Pour en finir avec le Moyen Âge, éditions du Seuil, 1977