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Thème

Citations sur l'opinion publique

Qui se risque à citer Goethe…

« Qui se risque à citer Goethe et son « Il est en l’homme un appé­tit de ser­vir » craint déjà de se rendre ridi­cule, alors qu’on vit dans un monde où la cri­tique égra­tigne par prin­cipe le devoir de loyau­té aux valeurs supra-sub­jec­tives. Quand on dit que le ser­vice des ins­ti­tu­tions est une « alié­na­tion », on est certes dans le vrai, mais cette alié­na­tion est la liber­té même, la dis­tance qu’on met entre soi et soi, et qui repousse ce qui s’est dépo­sé plus ou moins par hasard dans la tête et le cœur, lorsqu’on les livre assez long­temps aux mani­pu­la­teurs d’opi­nion. On peut s’estimer tenu de res­pec­ter les opi­nions des autres, mais en avoir soi-même est un vice, car c’est par elles que cer­tains milieux bien iden­ti­fiables légi­ti­ment le déli­te­ment des ins­ti­tu­tions, pour mieux conver­tir la socié­té en un amas de particularismes. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

La presse ne retient que les formules à sensation…

« La presse est le lieu pri­vi­lé­gié où se mani­festent cette hâte et cette super­fi­cia­li­té qui sont la mala­die men­tale du XXe siècle. Aller au cœur des pro­blèmes lui est contre-indi­qué, cela n’est pas dans sa nature, elle ne retient que les for­mules à sen­sa­tion. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Le journaliste et son journal sont-ils vraiment responsables…

« Le jour­na­liste et son jour­nal sont-ils vrai­ment res­pon­sables devant leurs lec­teurs ou devant l’Histoire ? Quand il leur est arri­vé, en don­nant une infor­ma­tion fausse ou des conclu­sions erro­nées, d’induire en erreur l’opinion publique ou même de faire faire un faux pas à l’État tout entier – les a‑t-on jamais vus l’un ou l’autre battre publi­que­ment leur coulpe ? Non, bien sûr, car cela aurait nui à la vente. Dans une affaire pareille, l’État peut lais­ser des plumes – le jour­na­liste, lui, s’en tire tou­jours. Vous pou­vez parier qu’il va main­te­nant, avec un aplomb renou­ve­lé, écrire le contraire de ce qu’il affir­mait auparavant. »

Alexandre Sol­je­nit­syne
Le déclin du cou­rage, dis­cours à l’université de Har­vard du 8 juin 1978, trad. Gene­viève et José Johan­net, édi­tions Les Belles Lettres, 2014

Les bruyants défenseurs des lois dites contre les discriminations…

« Il n’y a pas plus fausse appré­cia­tion de la réa­li­té que celle entre­te­nue par les bruyants défen­seurs des lois dites contre les dis­cri­mi­na­tions”. Que ce soit nos grandes plumes, toutes issues du même moule, par­fois des mêmes jour­naux qui, jour après jour dans les années 1930, ont ten­té d’aveu­gler le pays face aux périls crois­sants qu’il aurait fal­lu affronter. »

Enoch Powell
Dis­cours des fleuves de sang, allo­cu­tion du 20 avril 1968 à Bir­min­gham, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, 2019

L’idée d’une démocratie terminale…

« C’est ain­si que s’est impo­sé en quelques décen­nies l’idée d’une démo­cra­tie ter­mi­nale, fon­dée sur les réac­tions à chaud d’opi­nions son­da­gières et l’exhibition per­ma­nente des stig­mates du Bien” qui doit se pro­pa­ger coûte que coûte à tous les aspects, y com­pris les plus intimes, de la vie humaine. Nous sen­tons qu’il y a quelque chose de tota­li­taire là-dedans mais cha­cun s’y résigne et la pro­pa­ga­tion Illu­mi­niste du Bien” est désor­mais consi­dé­rée comme un moindre mal. »

Oli­vier Bardolle
Petit trai­té des ver­tus réac­tion­naires, L’Éditeur, 2010

Un journaliste n’est pas un enfant de chœur…

« Voi­ci donc un livre qui est une mau­vaise action. […] D’autre part, je demeure convain­cu qu’un jour­na­liste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à pré­cé­der les pro­ces­sions, la main plon­gée dans une cor­beille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plai­sir, non plus de faire du tort, il est de por­ter la plume dans la plaie. […] Que pou­vait-on jeter sur un tel tableau ? Un voile ou un peu de lumière. À d’autres le voile ! »

Albert Londres
Terre d’ébène, 1929 (avant-pro­pos), Édi­tions du Rocher, coll. Motifs, 2008

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