« Les plus beaux noms portés par les hommes furent les noms donnés par leurs ennemis. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Cité par Léon Bloy en page de titre dans Le Mendiant ingrat (journal de l’auteur) 1892 – 1895, deuxième édition, 1898
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« Les plus beaux noms portés par les hommes furent les noms donnés par leurs ennemis. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Cité par Léon Bloy en page de titre dans Le Mendiant ingrat (journal de l’auteur) 1892 – 1895, deuxième édition, 1898
« Le chant grégorien, les églises romanes, l’Iliade, l’invention de la géométrie, n’ont pas été, chez les êtres à travers lesquels ces choses sont passées pour venir jusqu’à nous, des occasions d’épanouissement.
La science, l’art, la littérature, la philosophie qui sont seulement des formes d’épanouissement de la personne, constituent un domaine où s’accomplissent des réussites éclatantes, glorieuses, qui font vivre des noms pendant des milliers d’années. Mais au-dessus de ce domaine, loin au-dessus, séparé de lui par un abîme, en est un autre où sont situées les choses de tout premier ordre. Celles-là sont essentiellement anonymes. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Parmi d’autres, l’histoire de la Russie d’après 1917, continuée jusqu’en 1991, montre avec une force particulière que les défaites sont rarement irrémédiables et que les victoires sont toujours momentanées. Sur un plan supérieur, spirituel et non politique, les défaites sont en partie effacées lorsque les vaincus se sont montrés héroïques. Il se trouvera un enfant pour recueillir la leçon morale des suicidés de Numance, s’émerveiller au souvenir de Julien, de William Wallace, des Chouans et des Vendéens, des fidèles Confédérés, des gardes blancs de Denikine, Koltchak et Wrangel, des réprouvés du Baltikum, et en faire autant de modèles pour se déterminer et se conduire fermement. Victoire, défaite, tout est balayé par le temps. Ce qui subsiste, comme dans Plutarque, ce sont les leçons de maintien données à la postérité par certains hommes face à l’adversité.
L’interprétation des défaites est dépendante de la culture et des “représentations”. L’esprit tragique, présent dans toute la littérature épique européenne depuis Homère, examine les échecs en proportion de leur héroïsme, au point de voir en eux un prétexte à l’éternisation des héros.
Cette idée rappelle que la vision que l’on se fait du passé détermine l’avenir. Il n’y a pas de futur pour qui ne sait d’où il vient, pour qui n’a pas la mémoire de ce qui l’a fait ce qu’il est. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« Les gens qui ne regardent jamais en arrière vers leurs ancêtres ne regarderont jamais en avant vers leur postérité. »
Edmund Burke
Réflexions sur la Révolution de France (Reflections on the Revolution in France), 1790
« L’histoire est créatrice de sens. À l’éphémère de la condition humaine, elle oppose le sentiment d’éternité des générations et des traditions. En sauvant de l’oubli le souvenir des pères, elle engage l’avenir. Elle accomplit un désir de postérité inhérent aux hommes, le désir de survivre à sa propre mort. Ce désir a pour objet la mémoire des générations futures. C’est en espérant y laisser une trace que l’on s’efforce de forger l’avenir. Avec la perpétuation d’une lignée, cela fut l’un des moyens conçus par nos ancêtres pour échapper au sentiment de leur propre finitude. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, 2002
« Les hommes comme les étoiles reçoivent à leur naissance un gisement intérieur. Ils puiseront dedans et convertiront leurs ressources en actes, en paroles, en pensée, en œuvre d’art. Et comme les étoiles, certains hommes se révéleront plus brillants que d’autres. Et comme les étoiles, le souvenir de certains hommes nous parviendra bien après leur mort. »
Sylvain Tesson
Éloge de l’énergie vagabonde, éditions des Equateurs, 2007