« (…) la Révolution, cette large ornière de sang qui a coupé en deux l’histoire de France (…). »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
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« (…) la Révolution, cette large ornière de sang qui a coupé en deux l’histoire de France (…). »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« (…) Ils voyageaient à cheval, à la manière des ancêtres, qui laissaient aux femmes les molles délices de la voiture, et ne s’estimaient que sur ce trône vivant du dos d’un cheval où l’homme est vraiment lui-même, d’où il peut combattre et commander. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« Il appartenait à cette espèce d’organisation que Tacite, dont le mépris a tout simplifié et qui ne voit dans le monde que des maîtres et des esclaves, appelle les âmes faites pour commander. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« Il était chasseur. Il avait la patience de l’affût. Comme tous les hommes, même les plus bouillants, qui sont organisés pour la guerre, il avait la force de l’attente immobile, la puissance de comprimer les battements et les élans d’un cœur persévérant et d’une volonté infatigable. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« C’était un Polonais du temps de Sobieski. Il en eût porté héroïquement le carquois d’or. Sa violence, qui ressemblait à certains coups de vent dans les steppes, paraissait excessive et même un peu folle dans un pays de sens rassis, de ce bon sens normand, tout-puissant et calme, que l’on peut appeler stator, comme Jupiter ! (…) Il avait besoin de sentir battre sur ses sveltes jambes d’Hippolyte le sabre courbe avec lequel ses pères maternels coupaient la figure des Pachas, et il n’y sentait jamais que le fouettement de sa cravache, rêveuse ou forcenée. De double race militaire, il aspirait l’odeur des combats dans le tonique parfum des bois et la poudre de son fusil de chasse, mais il pouvait croire qu’il ne la respirerait jamais mieux. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Un prêtre marié, 1865, éditions Gallimard, coll. Le Livre de poche, 1964
« Les plus beaux noms portés par les hommes furent les noms donnés par leurs ennemis. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Cité par Léon Bloy en page de titre dans Le Mendiant ingrat (journal de l’auteur) 1892 – 1895, deuxième édition, 1898
« Qui ne sait le charme des landes ?… Il n’y a peut-être que les paysages maritimes, la mer et ses grèves, qui aient un caractère aussi expressif et qui vous émeuvent davantage. Elles sont comme les lambeaux, laissés sur le sol, d’une poésie primitive et sauvage que la main et la herse de l’homme ont déchirée. Haillons sacrés qui disparaîtront au premier jour sous le souffle de l’industrialisme moderne ; car notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que de l’âme humaine. »
Jules Barbey d’Aurevilly
L’Ensorcelée, 1852, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 1977
« Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied ; pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la Civilisation et du Progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions comme celles qui vont faire le sujet de cette histoire, si la sagesse de notre temps veut bien nous permettre de la raconter. »
Jules Barbey d’Aurevilly
L’Ensorcelée, 1852, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 1977