« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
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Auteur : Jean Raspail
Éditeur : éditions Robert Laffont (1979, rééd. 4 octobre 2007)
Présentation de l’éditeur : Maintenant, ils roulent vers le nord. Ils ont quitté la Ville juste à temps, avant que l’invasion sournoise venue du sud, et dont ils ont été les seuls à percevoir la nature, ne recouvre la cité de son uniformité implacable. Trente-cinq compagnons de hasard qu’un même instinct de liberté a réunis dans cet antique train jaune et or, relique d’une époque glorieuse de l’histoire du Septentrion. Autour de Kandall, de Clara de Hutte et du narrateur Jean Rudeau, il y a des femmes, des enfants, cinq dragons, quatre hussards, deux mécaniciens, un vieux montreur de marionnettes, un prêtre, quelques autres encore. Trente-cinq : les hommes du refus.
Ils roulent vers le nord, à travers forêts et steppes. À travers l’espace et le temps qui s’étirent.
Un jour, ils comprennent qu’ils sont poursuivis. Qui les poursuit ? Et pourquoi ? Jusqu’à quand brillera au-dessus d’eux l’étoile qui semble les protéger ? Échappe-t-on aux masses humaines, aux milliers de milliers, à la multitude anonyme ?
« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« En mon nom, en votre nom, je prends possession de Septentrion. Il n’y a de vraie conquête que lorsqu’on sort de ses frontières palpables et impalpables sans esprit de retour. Pour n’avoir pu le comprendre, semblables à tous les hommes de ce temps, ceux qui nous ont précédés ici ont misérablement reflué au sein de la masse protectrice. Dieu merci ! nous autres, nous n’en sommes plus là. Et maintenant, allons fêter cela ! »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« Aussi vais-je écouter Kandall lorsque le soir il réunit les enfants dans son wagon et leur raconte des histoires. Invente-t-il ? A‑t-il vécu tout cela ? Les peuplades qu’il ressuscite pour les regarder mourir ont-elles jamais existé ? Qu’importe. Les enfants l’écoutent avec des yeux immenses car Kandall sait transformer la mort en un commencement et ses récits vont bien au-delà de la tristesse. J’imagine qu’il nous racontera un jour, peut-être demain, comment est mort le peuple du train qui voulait mourir seul…»
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« Les signes s’accumulaient, sans que nous en percevions, tout au nord du pays, loin de la capitale et de ses clochers dorés, les exactes conséquences.
Nous comprenions vaguement comment, sans savoir réellement pourquoi. Tout allait vite, avec des modifications tangibles dans notre vie de tous les jours, mais rien n’était net. Tout changeait dans le flou, comme si une sorte de guimauve envahissante, poisseuse et tenace, transfusée dans les artères vivantes du pays, gelait le cœur et les âmes, et aussi les rouages de l’Etat, les activités de la nation, pétrifiant jusqu’au corps profond de la population. Dans quel but ? »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« […] Les légions de nos vieilles légendes accourues à l’appel de leur dernier empereur païen. À sa mort en Asie, elles furent acculées à la fuite, disparaissant dans le néant à tous les points cardinaux, la chrétienté rameutée aboyant férocement à leurs trousses. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007