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Citations sur la fête
S’amuser signifie être d’accord…
« C’est dans le divertissement, dans l’amusement, dans l’avachissement ludique, que les digues de la raison cèdent et que le cerveau se rend disponible pour les grandes multinationales, qu’en somme la régression se substitue à la sublimation : “s’amuser signifie être d’accord”. »
Baptiste Rappin
Tu es déjà mort ! Les leçons dogmatiques de Ken le survivant, Les éditions Ovadia, coll. Les carrefours de l’être, 2019
Je prends possession de Septentrion…
« En mon nom, en votre nom, je prends possession de Septentrion. Il n’y a de vraie conquête que lorsqu’on sort de ses frontières palpables et impalpables sans esprit de retour. Pour n’avoir pu le comprendre, semblables à tous les hommes de ce temps, ceux qui nous ont précédés ici ont misérablement reflué au sein de la masse protectrice. Dieu merci ! nous autres, nous n’en sommes plus là. Et maintenant, allons fêter cela ! »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
La liberté à laquelle aspire l’homme moderne…
« La liberté à laquelle aspire l’homme moderne n’est pas celle de l’homme libre, mais celle de l’esclave un jour de fête. »
Nicolás Gómez Dávila
Le Réactionnaire authentique (El reaccionario auténtico), 1995, trad. Michel Bibard, Éditions du Rocher/Anatolia, 2005
On reconnaît les grandes époques à ceci…
« On reconnaît les grandes époques à ceci, que la puissance de l’esprit y est visible et son action toujours présente. Il en était ainsi de ce pays ; dans le déroulement des saisons, dans le service des dieux et dans la vie humaine, aucune fête n’était concevable sans poésie. Mais le poète avait surtout durant les fêtes des morts, après la consécration du cadavre, la fonction de juge des morts. C’est à lui qu’il appartenait de jeter sur l’existence du disparu le regard des dieux et de la célébrer dans le poème comme le plongeur dégage la perle hors du coquillage. Dès les origines il existait deux degrés dans l’honneur funèbre, dont le plus usité était l’élégeion. L’élégéion était comme l’offrande qu’il convenait d’apporter à une vie honnêtement passée dans l’amertume et la joie mêlées, telle qu’elle nous est échue à nous autres hommes. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
La fête [est] comme le jeu du mythe…
« La fête [est] comme le jeu du mythe. « Sacralisation des premiers temps » (Caillois), elle est à ce titre restitution de « la situation limite où l’ordre est né du désordre, où le chaos et le cosmos se trouvent encore contigus » (Gusdorf). Elle autorise par là, l’espace d’un moment, toutes les formes de transgression, quand le corps exprime l’esprit, quand l’excès même restitue la norme, quand le déchaînement ritualisé des forces élémentaires permet de mieux assurer encore l’équilibre bienfaisant de la mise en ordre initiale. Tout échange est alors possible, sous le masque, parce que la fête est l’un des lieux du don. « D’un point de vue dynamique, observe Georges Gusdorf, le schéma de la fête correspond à une circulation indéfiniment accrue, circulation de biens matériels, mais aussi de sentiments, circulation animée par une grâce d’ouverture de chacun à chacun, de générosité et d’échange ». »
Alain de Benoist
L’empire intérieur, éditions Fata Morgana, 1995
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