Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations sur l'État

Le libéralisme bourgeois n’a jamais été radical…

« Le libé­ra­lisme bour­geois n’a jamais été radi­cal au sens poli­tique du terme. Cepen­dant il va de soi que ses néga­tions de l’État et du poli­tique, ses neu­tra­li­sa­tions, ses dépo­li­ti­sa­tions et les liber­tés qu’il pro­clame ont éga­le­ment un sens poli­tique défi­ni et son pou­voir poli­tique. […] Il s’est bor­né à vou­loir impo­ser des obli­ga­tions éthiques à la poli­tique et à la sou­mettre à l’économie. […] Il s’ensuit la consta­ta­tion curieuse et sans doute inquié­tante […] qui pos­tulent un homme cor­rom­pu, c’est-à-dire un être dan­ge­reux et dyna­mique, par­fai­te­ment problématique. »

Carl Schmitt
La notion de poli­tique (Der Begriff des Poli­ti­schen), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1972, trad. Marie-Louise Stein­hau­ser, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Champs clas­siques, 2009

C’est la guerre civile qui décidera…

« Tous les États connaissent sous une forme quel­conque, plus ou moins sévère ou clé­mente, ce que le droit public dans les démo­cra­ties grecques connais­sait comme dési­gna­tion offi­cielle d’hos­tis. […] Ce sont toutes les formes intra-éta­tiques de dési­gna­tion offi­cielle de l’ennemi public : ban­nis­se­ment, ostra­cisme, pros­crip­tion, mise hors la loi. Cette dési­gna­tion est, selon le com­por­te­ment de celui qui a été décla­ré enne­mi de l’État, le signal de la guerre civile, c’est-à-dire de la dés­in­té­gra­tion de l’État en tant qu’unité poli­tique orga­ni­sée. […] C’est la guerre civile qui déci­de­ra alors du sort ulté­rieur de cet État. Cela n’est pas moins vrai, mais bien au contraire encore plus évident pour un État de droit de carac­tère bour­geois. »

Carl Schmitt
La notion de poli­tique (Der Begriff des Poli­ti­schen), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1972, trad. Marie-Louise Stein­hau­ser, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Champs clas­siques, 2009

L’État dispose du jus belli…

« L’État, uni­té essen­tiel­le­ment poli­tique, dis­pose du jus bel­li, c’est-à-dire de la pos­si­bi­li­té effec­tive de dési­gner l’ennemi, le cas échéant, par une déci­sion qui lui soit propre, et de le com­battre. […] Le jus bel­li implique qu’il en soit dis­po­sé ain­si : il repré­sente cette double pos­si­bi­li­té, celle d’exiger de ses natio­naux qu’ils soient prêts à mou­rir et à don­ner la mort, celle de tuer des êtres humains qui se trouvent dans le camp enne­mi. Mais la tâche d’un État nor­mal est avant tout de réa­li­ser une paci­fi­ca­tion com­plète à l’intérieur des limites de l’État et de son ter­ri­toire, à faire régner « la tran­quilli­té, la sécu­ri­té et l’ordre. »

Carl Schmitt
La notion de poli­tique (Der Begriff des Poli­ti­schen), 1927, édi­tions Cal­mann-Lévy, 1972, trad. Marie-Louise Stein­hau­ser, édi­tions Flam­ma­rion, coll. Champs clas­siques, 2009

L’État nous a abandonné il y a bien longtemps…

« Seuls les der­niers Euro­péens se cram­ponnent encore à l’idéal d’un État-pro­vi­dence et pater­na­liste et le défendent coûte que coûte contre ses enne­mis en se dépas­sant mutuel­le­ment à pro­po­ser des pro­jets de réforme. Or, c’est un leurre : l’État nous a aban­don­né il y a bien long­temps déjà à notre sort, car la plu­part des hommes poli­tiques qui le dirigent – grâce à nos voix – ne font que l’instrumentaliser à leurs fins, suçant tous les jours un peu plus sa moelle afin de repor­ter les grands pro­blèmes sociaux du jour au lendemain. »

David Engels
Que faire ? Vivre avec le déclin de l’Europe, Blue Tiger Media, 2019

La famille a produit une morale intime élevée…

« La famille a pro­duit une morale intime éle­vée, propre à toute ampli­fi­ca­tion, indis­pen­sable à la san­té psy­chique au long de l’existence entière ; mais tout ce qui touche à la gran­deur : l’État, la reli­gion, les arts, les sciences, s’est édi­fié en dehors de sa sphère, même l’économie n’a pris ses véri­tables dimen­sions qu’une fois déga­gée de ses liens. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Les utopies éthico-politiques démontrent, par leur théâtre d’ombres…

« Les uto­pies éthi­co-poli­tiques démontrent, par leur théâtre d’ombres, ou par l’allure paro­dique de leurs concré­ti­sa­tions, que la réa­li­té est rebelle à l’éthique pure” – cela fait par­tie des véri­tés de base. Un tel sys­tème idéal doit se gar­der une porte secrète par où le réel puisse entrer et sor­tir, ou bien se conten­ter d’un pres­tige de façade, voile rhé­to­rique jeté sur des inté­rêts fort tan­gibles ; à moins que l’idéal ne ronge une réa­li­té sociale qui lui est fon­ciè­re­ment étrangère. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Qui se risque à citer Goethe…

« Qui se risque à citer Goethe et son « Il est en l’homme un appé­tit de ser­vir » craint déjà de se rendre ridi­cule, alors qu’on vit dans un monde où la cri­tique égra­tigne par prin­cipe le devoir de loyau­té aux valeurs supra-sub­jec­tives. Quand on dit que le ser­vice des ins­ti­tu­tions est une « alié­na­tion », on est certes dans le vrai, mais cette alié­na­tion est la liber­té même, la dis­tance qu’on met entre soi et soi, et qui repousse ce qui s’est dépo­sé plus ou moins par hasard dans la tête et le cœur, lorsqu’on les livre assez long­temps aux mani­pu­la­teurs d’opi­nion. On peut s’estimer tenu de res­pec­ter les opi­nions des autres, mais en avoir soi-même est un vice, car c’est par elles que cer­tains milieux bien iden­ti­fiables légi­ti­ment le déli­te­ment des ins­ti­tu­tions, pour mieux conver­tir la socié­té en un amas de particularismes. »

Arnold Geh­len
Morale et hyper­mo­rale, trad. Fran­çois Pon­cet, Paris, Kri­sis, 2023

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?