Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Le livre
L’Ensorcelée

L’Ensorcelée

Auteur : Jules Bar­bey d’Aurevilly
Édi­teur : édi­tions Gal­li­mard, Coll. Folio clas­sique (1977)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : L’Ensorcelée fut d’a­bord publié en feuille­ton sous le titre « la Messe de l’ab­bé de La Croix-Jugan » dans le jour­nal L’As­sem­blée natio­nale du 7 jan­vier au 11 février 1852, puis en volume sous son titre défi­ni­tif chez Cadot, en 1854.
Les len­de­mains de la Chouan­ne­rie. Dans une atmo­sphère de cam­pagne bar­bare où inter­viennent des pâtres jeteurs de sorts et des vieilles femmes han­tées par le sou­ve­nir de leurs débauches, Jeanne Le Har­douey, une aris­to­crate clau­dé­lienne mésal­liée d’âme et de corps à un acqué­reur de biens natio­naux, est « ensor­ce­lée » par un prêtre, l’ab­bé de La Croix-Jugan qui a ten­té de se sui­ci­der par déses­poir de la cause per­due et dont le visage mons­trueux porte la trace des tor­tures que lui ont fait subir les Bleus. « J’ai tâché, disait Bar­bey, de faire du Sha­kes­peare dans un fos­sé du Contentin. »
On trou­ve­ra Jeanne noyée dans un lavoir et Jéhoël de La Croix-Jugan sera tué d’une balle incon­nue au moment où, rele­vé d’in­ter­dit, il célèbre sa pre­mière messe dans l’é­glise de Blan­che­lande. Au lec­teur de décou­vrir le meurtrier.

Acheter chez un libraire indépendant

Découvrez 2 citations extraites du livre

Qui ne sait le charme des landes ?

« Qui ne sait le charme des landes ?… Il n’y a peut-être que les pay­sages mari­times, la mer et ses grèves, qui aient un carac­tère aus­si expres­sif et qui vous émeuvent davan­tage. Elles sont comme les lam­beaux, lais­sés sur le sol, d’une poé­sie pri­mi­tive et sau­vage que la main et la herse de l’homme ont déchi­rée. Haillons sacrés qui dis­pa­raî­tront au pre­mier jour sous le souffle de l’industrialisme moderne ; car notre époque, gros­siè­re­ment maté­ria­liste et uti­li­taire, a pour pré­ten­tion de faire dis­pa­raître toute espèce de friche et de brous­sailles aus­si bien du globe que de l’âme humaine. »

Jules Bar­bey d’Aurevilly
L’En­sor­ce­lée, 1852, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio clas­sique, 1977

Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille...

« Asser­vie aux idées de rap­port, la socié­té, cette vieille ména­gère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne com­prend pas plus les divines igno­rances de l’esprit, cette poé­sie de l’âme qu’elle veut échan­ger contre de mal­heu­reuses connais­sances tou­jours incom­plètes, qu’elle n’admet la poé­sie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inuti­li­té des choses. Pour peu que cet effroyable mou­ve­ment de la pen­sée moderne conti­nue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied ; pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises phy­siques qu’on prend pour de la Civi­li­sa­tion et du Pro­grès, il n’y aura ni ruines, ni men­diants, ni terres vagues, ni super­sti­tions comme celles qui vont faire le sujet de cette his­toire, si la sagesse de notre temps veut bien nous per­mettre de la raconter. »

Jules Bar­bey d’Aurevilly
L’En­sor­ce­lée, 1852, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio clas­sique, 1977

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés