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Des contrefaçons de virilité n’ont jamais fait la virilité…

« Des contre­fa­çons de viri­li­té n’ont jamais fait la viri­li­té. La viri­li­té s’éprouve sur les champs de bataille, dans la rue, l’arène, le dur com­bat de la vie, pas au saut à l’élastique, ni devant une glace qui ren­voie à Nar­cisse l’image d’un tau­reau fumant, alors qu’il sait au fond de lui n’être qu’un bœuf impuissant. »

Fran­çois Bousquet
Cou­rage ! Manuel de gué­rilla cultu­relle, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, 2019

Lorsqu’on recherche et qu’on découvre les véritables causes du combat…

« Lors­qu’on recherche et qu’on découvre les véri­tables causes du com­bat, on honore l’héroïsme, on l’honore par­tout, et tout d’abord chez l’ennemi. C’est pour­quoi, après une guerre, la récon­ci­lia­tion devrait d’abord se faire entre adver­saires com­bat­tants. J’écris en tant que guer­rier, ce qui n’est peut-être pas d’actualité. Mais pour­quoi donc, nous, com­bat­tants, ne cher­che­rions-nous pas à nous ren­con­trer et à nous accor­der sur notre propre ter­rain, celui du cou­rage viril ? Nous ne ris­que­rons pas une décep­tion plus grande que celle qu’éprouvent chaque jour, dans leur propre domaine, les hommes d’État, les artistes, les savants et même les mys­tiques. N’avons-nous pas ser­ré la main qui venait de nous lan­cer une gre­nade, alors que ceux de l’arrière s’enfonçaient tou­jours plus pro­fon­dé­ment dans les brous­sailles de leur haine ? N’avons-nous pas plan­té des croix sur les tombes de nos ennemis ? »

Ernst Jün­ger
La Guerre notre Mère (Der Kampf als inneres Erleb­nis), 1922, trad. Jean Dahel, édi­tions Albin Michel, 1934

Ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine…

« Mais en véri­té, ils avaient été des hommes qui connais­saient la peine, les pri­va­tions, la vio­lence, la débauche — mais ne connais­saient point la peur et n’é­prou­vaient aucun élan de méchan­ce­té en leur cœur. Des hommes dif­fi­ciles à diri­ger, mais faciles à ins­pi­rer, des hommes sans voix — mais suf­fi­sam­ment virils pour mépri­ser dans leur cœur les voix sen­ti­men­tales qui se lamen­taient sur la dure­té de leur des­tin. C’é­tait un des­tin et c’é­tait le leur ; cette capa­ci­té de le sup­por­ter leur sem­blait le pri­vi­lège des élus ! Leur géné­ra­tion vivait muette et indis­pen­sable, sans connaître les dou­ceurs de l’af­fec­tion ou le refuge du foyer — et mou­rait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éter­nels enfants de la mer mys­té­rieuse. Leurs suc­ces­seurs sont les fils adultes d’une terre insa­tis­faite. Ils sont moins dépra­vés mais moins inno­cents ; moins irré­vé­ren­cieux mais peut-être aus­si moins croyants ; et s’ils ont appris à par­ler, ils ont aus­si appris à gémir. »

Joseph Conrad
Le nègre du Nar­cisse, 1913, trad. Robert d’Hu­mières, édi­tions Gal­li­mard, coll. L’i­ma­gi­naire, 2007

Tout homme est désormais un « porc » en puissance…

« L’introduction des concepts de gros­so­pho­bie, de vali­disme (qui serait un rejet des per­sonnes han­di­ca­pées ou non valides) ou encore de spé­cisme (qui dénonce la supé­rio­ri­té de l’homme sur l’animal) pour­rait de prime abord faire sou­rire, mais ce serait oublier les ligues de ver­tu qui com­mencent déjà à vou­loir faire recon­naître et sanc­tion­ner ces racismes” sur le plan juri­dique. La gros­so­pho­bie” – mot entré au dic­tion­naire en mai 2018 – a d’ailleurs déjà fait l’objet d’une cam­pagne offi­cielle de sen­si­bi­li­sa­tion par la Mai­rie de Paris. Au final, on remarque que le féti­chisme de la non-dis­cri­mi­na­tion est for­te­ment empreint d’une sorte de mar­xisme cultu­rel qui tend à ana­ly­ser sys­té­ma­ti­que­ment les rap­ports humains ou sociaux en termes de domi­nants-domi­nés ou de bour­reaux-vic­times et qui sou­tient que l’Occident serait essen­tiel­le­ment défi­ni par une struc­ture patriar­cale, homo­phobe, raciste et sexiste qu’il fau­drait faire tom­ber urgem­ment. Toute dif­fé­rence consi­dé­rée, à tort ou à rai­son, comme supé­rieure est dès lors oppres­sante” et doit être gom­mée. Tout homme est désor­mais un porc” en puis­sance, un Blanc est néces­sai­re­ment un colo­ni­sa­teur escla­va­giste”, émettre un juge­ment de pré­fé­rence esthé­tique sur la min­ceur d’une femme devient gros­so­phobe”, etc. La hié­rar­chie, l’élitisme ou encore la recherche du Beau et du Bien sont balayés par cette tyran­nie de la fai­blesse où la vic­time est glo­ri­fiée (on lui donne même la Légion d’honneur) et où le beau et le fort deviennent d’insupportables oppresseurs. »

Thi­bault Mercier
Athé­na à la borne. Dis­cri­mi­ner ou dis­pa­raître ?, Pierre-Guillaume de Roux édi­teur, 2019

Le temps du dernier homme est arrivé…

« Le temps du der­nier homme est arri­vé. C’est l’esprit qui nie tout. C’est la déri­sion qui se répand par­tout. C’est l’instant qui prime. Ce sont les para­dis arti­fi­ciels qu’on pro­meut. C’est la culture de mort qu’on met en avant. C’est la viri­li­té qu’on dénigre. C’est la fémi­ni­té qu’on dégrade. C’est la déam­bu­la­tion tou­ris­tique pri­vé de sens.
Qu’est-ce que le der­nier homme ? Un pré­sen­ta­teur de télé­vi­sion qui ricane entre deux shoots ! C’est le petit que pour­raient faire ensemble Yann Bar­thès et Cyril Hanou­na. »

Jean-Yves Le Gallou
Après le der­nier homme, l’Européen de demain !, allo­cu­tion au qua­trième col­loque de l’Institut Iliade, Paris, Mai­son de la Chi­mie, 18 mars 2017

L’Europe est le nom de notre tradition, un murmure…

« L’Europe est le nom de notre tra­di­tion, un mur­mure des temps anciens et du futur. Notre tra­di­tion est une façon de se conduire et de conduire notre vie qui n’appartient qu’à nous. Elle nous est révé­lée par les poèmes d’Homère et par nos grandes légendes, celles de la Table Ronde ou des Nibe­lun­gen. Elle nous est révé­lée aus­si par le tré­sor des contes. Sous des appa­rences dif­fé­rentes, nos contes tissent la trame d’un même héri­tage de part et d’autre du Rhin, des Alpes et des Pyré­nées. Retrou­vés en Alle­magne par les frères Grimm et en France par Charles Per­rault, sans avoir l’air de rien, ils sont l’un de nos biens les plus pré­cieux. Ils ne se voilent d’obscurité que si l’on ne fait pas l’effort de les décou­vrir. Jadis, leur trans­mis­sion se fai­sait à la veillée, par le récit des Anciens. Se jouant du temps qui passe, ils conti­nuent de dire le retrait sal­va­teur dans la forêt, les forces de la nature, la soli­tude et la com­mu­nau­té, les rites de pas­sage de l’enfance à l’âge adulte, la ren­contre de la jeune fille et du che­va­lier, l’ordre du monde. Les contes sont le grand livre de notre tra­di­tion. Leur fonc­tion est de léguer la sagesse ances­trale de la com­mu­nau­té. Même quand on y ren­contre des elfes ou des fées auprès des sources et au coin des bois, ils sont le contraire des « contes de fées ». Sous l’apparence du diver­tis­se­ment, ils enseignent des leçons de vie. Ils disent les secrets qui feront que les demoi­selles devien­dront femmes et les gar­çons des hommes. Les contes disent les menaces à sur­mon­ter (le Chat bot­té), les limites à ne pas fran­chir (Barbe bleue), la ruse ter­ras­sant la force bru­tale (le Petit Pou­cet), la ran­çon de l’étourderie (le Petit Cha­pe­ron Rouge), le prix du ser­ment (Gri­sé­li­dis), l’effort sou­te­nu triom­phant d’une nature ingrate (Riquet à la houppe), les périls cou­rus par la jeune fille et la viri­li­té dévoyée (Peau d’âne). Les contes disent encore le cou­rage, l’espoir et la constance des jeunes filles triom­phant des épreuves (Cen­drillon). Ils disent aus­si la vigueur, l’audace, la vaillance et les rup­tures par quoi les gar­çons sont ce qu’ils sont (Per­ce­val). Les contes montrent qu’en s’appuyant sur les forces de la nature, la femme main­tient ou res­taure l’ordre du monde et de la com­mu­nau­té (Blanche Neige). Ces secrets sont nôtres, on pour­rait par­fois les croire per­dus alors qu’ils ne sont qu’assoupis. Comme dans le conte de la Belle au bois dor­mant, ils se réveille­ront. Ils se réveille­ront sous l’ardeur de l’amour que nous leur porterons. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, 2002

Et voilà qu’ils pleuraient de joie en caressant leurs sabres !

« Et voi­là qu’ils pleu­raient de joie en cares­sant leurs sabres ! Leurs armes oubliées, rouillées, avi­lies, mais qui leur appa­rurent comme une viri­li­té per­due, car seules elles per­mettent à l’homme de créer le monde. Et ce fut le signal de la rébel­lion, laquelle fut belle comme un incendie !
Et tous, ils mou­rurent en hommes ! »

Antoine de Saint-Exupéry
Cita­delle, édi­tions Gal­li­mard, 1948

Élevés dans une ère de sécurité, nous avions tous la nostalgie…

« Éle­vés dans une ère de sécu­ri­té, nous avions tous la nos­tal­gie de l’inhabituel, des grands périls. La guerre nous avait donc sai­sis comme une ivresse. C’est sous une pluie de fleurs que nous étions par­tis, gri­sés de roses et de sang. Nul doute que la guerre ne nous offrît la gran­deur, la force, la gra­vi­té. Elle nous appa­rais­sait comme l’action virile : de joyeux com­bats de tirailleurs, dans les prés où le sang tom­bait en rosée sur les fleurs. Pas de plus belle mort au monde… Ah sur­tout, ne pas res­ter chez soi, être admis à cette communion ! »

Ernst Jün­ger
Orages d’acier (In Stahl­ge­wit­tern), 1920, Trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

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