« Sartre hait la génération et les généalogies, les pères, les mères et les enfants, comme le lui commande le néant visqueux auquel il voue un culte. »
Rémi Soulié
Racination, éditions Pierre Guillaume de Roux, 2018
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Sartre hait la génération et les généalogies, les pères, les mères et les enfants, comme le lui commande le néant visqueux auquel il voue un culte. »
Rémi Soulié
Racination, éditions Pierre Guillaume de Roux, 2018
« Autrefois, les jeunes gens étaient obligés d’étudier ; ils n’avaient pas envie de passer pour des ignares, ils se donnaient du mal, bon gré mal gré. Aujourd’hui, il leur suffit de dire : fariboles, tout n’est que fariboles ! et le tour est joué […] les voilà tout d’un coup promus nihilistes. »
Ivan Tourgueniev
Pères et fils, 1862, in Romans et nouvelles complets, tome II, trad. Françoise Flamant, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1982
« Non, certes, armé de l’expérience du pays du socialisme réalisé, de toute façon je ne proposerai pas une alternative socialiste. Que tout socialisme en général comme dans toutes ses nuances aboutit à l’anéantissement universel de l’essence spirituelle de l’homme et au nivellement de l’humanité dans la mort. »
Alexandre Soljenitsyne
Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2019
« Quand plus personne ne risque rien, plus personne ne prend de risque. »
François Bousquet
Courage ! manuel de guérilla culturelle, La Nouvelle Librairie éditions, 2019
« Il ne suffit pas à l’homme de ne pas souffrir, il a besoin de donner, de se donner. Celui qui n’a rien à donner, le pur consommateur, celui-là est un pauvre type, un être déséquilibré. »
Pierre Gripari
Cité dans Gripari mode d’emploi (Alain Paucard), Éditions L’Âge d’Homme, 1985
« Les systèmes qui reposent sur des principes arbitraires, conçus en dehors ou même à l’encontre des réalités et de l’expérience, n’engendrent que le néant. »
Jacques Bainville
Réflexions sur la politique, édition posthume, Plon, 1941
« Les théories de Hobbes sont à l’origine de toutes les théories de la table rase qui, sous des formes diverses, se succèdent en Occident depuis trois cents ans. L’humanité, ses sociétés, ses générations successives sont des tabulas rasas, des tablettes de cire sur lesquelles le temps a écrit des histoires, des conceptions du monde et des pratiques sociales. On pourrait, en chauffant un peu la tablette, faire fondre la cire qui redeviendrait lisse, “rase” et donc vierge, et l’on pourrait donc écrire dessus, en toute liberté, un nouveau droit, de nouvelles sociétés, un homme nouveau. “Du passé faisons table rase”, dit l’Internationale. Ces théories sont l’origine du constructivisme politique, de la théorie des constitutions politiques modernes et de la prétention à rompre avec une nature et des héritages. Dans le temps présent, la table rase sous-tend l’idéologie immigrationniste puisque rien, dans cette conception, n’empêche de voir des individus allogènes s’agréger librement et de plein droit au contrat social, perpétuellement “ouvert” sur un avenir à construire ensemble par accord mutuel. »
Lionel Rondouin
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, Philippe Conrad dir., édition Institut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018
« Face à la décadence, trois genres de réaction révèlent un type d’homme : les uns, la majorité, acceptent sans broncher de ne pas voir ce qui les tue et frémissent ou ricanent si d’aventure un éveillé tente de leur ouvrir les yeux. Cynisme ou perversion, une minorité jouit des décadences comme s’il était possible de ne pas être englouti par la montée des eaux d’égout. Une autre minorité, les purs, refuse les fatalités trompeuses ; elle prend les armes et combat. »
Christopher Gérard
Préface au Chant des alouettes de Thibaud Cassel, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2017
« Qui était sorti vainqueur de cette fausse guerre [la guerre froide, NDLR] ? Les États-Unis, bien entendu, et l’économie de marché. Mais aussi la religion de l’Humanité, une, uniforme et universelle. Une religion commune aux deux adversaires de la veille. Et ce n’était pas leur seule affinité. Que voulaient les communistes d’autrefois ? Ils voulaient la mise en commun des richesses de l’humanité et une gestion rationnelle assurant à tous abondance et paix. Ils voulaient aussi la création d’un homme nouveau, capable de désirer ces bienfaits, un homme rationnel et universel, délivré de toutes ces entraves que sont des racines, une nature et une culture. Ils voulaient enfin assouvir leur haine des hommes concrets, porteurs de différences, leur haine également de la vieille Europe, multiple et tragique. Et l’Occident américain, que veut-il ? Eh bien, la même chose. La différence porte sur les méthodes. Récusant la planification par la contrainte, le système américain voit dans le marché le facteur principal de la rationalité et des changements. […]
Le communisme de marché, autre nom du mondialisme, ne partage pas seulement avec son ex-frère ennemi soviétique la vision radieuse du but final. Pour changer le monde, lui aussi doit changer l’homme, fabriquer l’homo œconomicus de l’avenir, le zombi, l’homme du nihilisme, vidé de son contenu, possédé par l’esprit du marché et de l’Humanité universelle. Le zombi se multiplie sous nos yeux. Il est heureux “puisque l’esprit du marché lui souffle que le bonheur consiste à satisfaire tous ses désirs”. Et ses désirs étant ceux du marché ne sont suscités que pour être satisfaits. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
« Parce qu’Homère est la source même de la tradition européenne. Il répond au trouble immense dans lequel les Européens ont été jetés. Le trouble est partout, dans la politique, la religion, la morale commune, l’éducation, le travail, l’idée que les Européens se font d’eux-mêmes. Rien ne tient debout, sinon une sorte de nihilisme grossier, l’appétit des jouisseurs et des prédateurs, grimés de discours moralisateurs. Tout est faux et corrompu. Les religions elles-mêmes offrent les discours les plus contradictoires et les plus démoralisants. Comment s’y retrouver ? Pour échapper au conflit des pensées et des actes, les Européens n’ont pas d’autre choix que de faire retour à ce qui leur appartient en propre, à la source intacte, indiscutable, incorruptible de leur civilisation. Pour reprendre le mot de la grande helléniste qu’était Jacqueline de Romilly, il faut en revenir à l’essentiel, à Homère, au tout à fait pur. Si l’on cherche les catégories de l’action, de la connaissance, de la beauté, de l’excellence et de la sagesse tragique, tout est déjà présent dans l’Iliade et l’Odyssée, à condition de libérer ces textes magnifiques des bibliothèques poussiéreuses où on les a fossilisés. »
Dominique Venner
Le Choc de l’Histoire, éditions Via Romana, 2011