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Le livre
Sparte et les Sudistes

Sparte et les Sudistes

Auteur : Mau­rice Bardèche
Édi­teur : édi­tions Les Sept cou­leurs (1969)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : « Ce que j’appelle Sparte, c’est la patrie où les hommes sont consi­dé­rés en rai­son de leurs qua­li­tés viriles qui sont mises au-des­sus de toutes les autres. Ce que j’appelle les Sudistes, ce sont les hommes qui s’efforcent de vivre selon la nature des choses qu’ils ne pré­tendent cor­ri­ger qu’en y ajou­tant de la poli­tesse et de la générosité. »

Voi­là expli­qué, par l’auteur lui-même, le titre a prio­ri obs­cur de cet ouvrage. Sparte est une idée, c’est une atti­tude devant la vie, le refus de la médio­cri­té, la recon­nais­sance de l’inégalité des hommes devant l’épreuve, le mépris de la mort ; c’est une image que l’on se fait de l’humain et qui doit ser­vir de guide. Mais tous ne sont pas des héros, tous ne peuvent pas être des héros, et les Spar­tiates sont là pour les défendre, pour être aus­si des modèles qui, à l’instar des saints pour les chré­tiens, donnent la direc­tion à suivre sans jamais juger ceux qui n’ont ni leur noblesse ni leur cou­rage. Car l’humanité ne peut être toute spar­tiate ; elle a besoin du bon­heur de vivre qu’incarnent les Sudistes, « cette part de l’espèce humaine qui veut […] res­pi­rer quelque chose qui ne soit pas fre­la­té, fabri­qué, un air propre, tel qu’il était au com­men­ce­ment du monde ». Les Sudistes sont ces êtres lumi­neux qui ont fécon­dé l’histoire : on les ren­contre chez les Gibe­lins, auprès des Albi­geois, à Byzance… Ils sont tous ceux qui sentent une contra­dic­tion pro­fonde entre le mode de vie qu’on tente de leur impo­ser et leur ins­tinct. Le Sudiste est celui qui ne veut être ni « le triste insecte appe­lé tra­vailleur » ni le Yan­kee qui a triom­phé, et avec lui le roi dol­lar, « la socié­té de consom­ma­tion, la publi­ci­té, le confor­misme, la mono­to­nie, et les longues, les immenses plaines de l’ennui et de l’absurdité ».

Nous sommes cha­cun, un peu plus ou un peu moins, Spar­tiate ou Sudiste au gré des cir­cons­tances : « Que le Spar­tiate en nous réponde donc à l’heure du péril, et même qu’il veille tou­jours en cha­cun de nous […], mais qu’il sache qu’il n’est là que pour pro­té­ger le Sudiste en nous, pour lui per­mettre d’être ».

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Découvrez 19 citations extraites du livre

Le progrès pose des définitions...

« Le ratio­na­lisme pro­gres­siste s’accommode de tout. Il ignore la nature des choses comme il ignore l’instinct. Le « pro­grès » pose des défi­ni­tions. Il ne voit pas l’animal et ses lois. Et tout peut sor­tir des défi­ni­tions. L’élasticité morale du monde moderne est infi­nie, ses formes d’expression également. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Conscience, fille de Dieu...

« Conscience, ins­tinct non pas divin mais géné­ro­si­té du cœur, fille de la rage, paroles et fumées qui s’élèvent du sang, fier­té qui sort des naseaux furieux, tu es la source de toute pure­té et de toute intran­si­geance, de toi pro­cèdent tout cou­rage et toute révolte. Tu es la petite Anti­gone qui se lève devant le prince injuste. Tu es la main qui panse les bles­sures, tu es la sœur bien-aimée qui se penche sur le front des morts sacri­fiés. Tu es la conso­la­trice et la cer­ti­tude. Tu es la source fraîche à laquelle vont boire les vain­cus. Tu es la dou­ceur et le refuge et tu es aus­si la déesse qui ne plie pas sous le fouet des hommes. Tu marches devant la mort et sur les genoux, sur tes genoux d’enfant pure, nous cachons notre tête bles­sée à l’heure où s’approche la Mois­son­neuse sans regard. Conscience, fille de Dieu, nous dérou­le­rons éter­nel­le­ment devant tes pas le tapis qui mène jusqu’à nos âmes. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Un mouvement de tout l’être...

« Il y a chez les hommes une sorte de pen­sée qui engage l’être tout entier. A cer­tains moments, nous sen­tons bien que ce n’est plus le cer­veau seul qui décide, mais quelque chose en nous de plus pro­fond. C’est un mou­ve­ment de tout l’être qui nous dicte le refus ou qui accepte. Cette pen­sée ins­tinc­tive som­meille chez l’homme. Elle est végé­ta­tive, elle est lente, elle se mani­feste par le malaise et l’inquiétude et il faut du temps pour qu’elle devienne claire : tan­dis que la pen­sée gré­gaire qui s’exprime dans les jour­naux et dans les dis­cours des aca­dé­mi­ciens mène une danse allègre et fait entendre par­tout ses flûtes et ses grelots. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Fonctionnel est un mot sublime...

« Ils sont fonc­tion­nels, disent les tech­ni­ciens. Fonc­tion­nel est un mot sublime qui signi­fie tou­jours que vous ne comp­tez pas et que vous pou­vez constam­ment être rem­pla­cé par la même uni­té humaine propre à rem­plir les mêmes fonctions. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Un objet parmi d’autres...

« Fonc­tion­nel signi­fie qu’on vous traite comme un objet par­mi d’autres, mais aus­si que l’objet que vous êtes pose des pro­blèmes qu’on doit résoudre par des solu­tions simples et éco­no­miques. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Nos libertés sont des chaînes...

« Nos liber­tés ne sont que des chaînes plus ou moins longues qui nous attachent à la niche. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Le vieil ordre des valeurs maintenait au cœur des hommes...

« Les monar­chies avaient déjà empli d’une autre cire les alvéoles de la féo­da­li­té, mais les alvéoles exis­taient tou­jours, elles for­maient le gâteau d’où le miel débor­dait : ain­si la morale mili­taire res­tait l’ar­ma­ture sur laquelle un per­son­nage nou­veau, le gen­til­homme, fai­sait repo­ser des manières qui parais­saient très éloi­gnées de l’es­prit féo­dal, mais qui se rap­por­taient au même code. Les inon­da­tions, les raz-de-marée de l’his­toire pas­saient sur ce ter­rain humain sans en détruire de relief : les falaises et les crêtes tom­baient, mais, après ces ébou­le­ments, le vieil ordre des valeurs main­te­nait au cœur des hommes ses col­lines et ses étagements. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

La primauté du soldat se retrouve partout...

« La pri­mau­té du sol­dat se retrouve par­tout chez les Aztèques comme à Sparte. Les mar­chands s’y enri­chissent hon­teu­se­ment et en cachette. Leurs enfants ne peuvent se marier qu’entre eux : tan­dis que, dans le cor­tège du triomphe, le sol­dat marche à côté de l’Em­pe­reur, n’ayant que ses lau­riers et sa charrue. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

Comme le marxisme, la démocratie tient qu'il existe une vérité morale...

« Nous en sommes arri­vés, sans nous en rendre compte, à un régime où il n’est pas per­mis de pen­ser incor­rec­te­ment, et où il n’est pas per­mis non plus de vivre incor­rec­te­ment. Comme le mar­xisme, la démo­cra­tie tient qu’il existe une véri­té morale parce qu’elle croit comme le mar­xisme à un pro­grès de l’hu­ma­ni­té et par consé­quent à un sens de l’histoire. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

Il imite la voix de la conscience et des pénitents l'accompagnent...

« (…) nous avons sui­vi le joueur de flûte et il nous mène à tra­vers les décors qu’il a construits sur notre che­min. Il imite la voix de la conscience et des péni­tents l’ac­com­pagnent, se fla­gellent et gémissent sons leur cagoule. Et le chant de la conscience uni­ver­selle, les vêpres de la conscience uni­ver­selle, s’é­lèvent comme la nuée du taber­nacle en tête de la pro­ces­sion : leur faux-bour­don emplit le ciel, les haut-par­leurs dans les nues le réper­cutent comme un requiem déses­pé­ré, il s’é­lève entre les façades comme le chant immense de tous les hommes. Et les psaumes de ce mise­rere ne nous disent qu’une chose, qui est de tuer en nous la voix qui ne veut pas se taire, de tuer en nous la colère intrai­table, de tuer en nous la bête indo­cile qui refuse le joug et le trou­peau : et elle invite à res­pec­ter les maîtres”. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

L'homme moderne est invité à ne plus avoir de vilains réflexes...

« (…) L’homme moderne, non seule­ment est invi­té à ne plus avoir de vilains réflexes, les­quels n’ex­priment pas autre chose que sa négli­geable per­son­na­li­té, mais qu’en outre, en tant que frag­ment et com­po­sant de la conscience col­lec­tive, il est tenu de s’as­so­cier à des croi­sades dont il est, au fond de lui-même, l’adversaire. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, édi­tions Les Sept Cou­leurs, 1969

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