« Conscience, instinct non pas divin mais générosité du cœur, fille de la rage, paroles et fumées qui s’élèvent du sang, fierté qui sort des naseaux furieux, tu es la source de toute pureté et de toute intransigeance, de toi procèdent tout courage et toute révolte. Tu es la petite Antigone qui se lève devant le prince injuste. Tu es la main qui panse les blessures, tu es la sœur bien-aimée qui se penche sur le front des morts sacrifiés. Tu es la consolatrice et la certitude. Tu es la source fraîche à laquelle vont boire les vaincus. Tu es la douceur et le refuge et tu es aussi la déesse qui ne plie pas sous le fouet des hommes. Tu marches devant la mort et sur les genoux, sur tes genoux d’enfant pure, nous cachons notre tête blessée à l’heure où s’approche la Moissonneuse sans regard. Conscience, fille de Dieu, nous déroulerons éternellement devant tes pas le tapis qui mène jusqu’à nos âmes. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, éditions Les Sept Couleurs, éditions Kontre Kulture, 2019