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Citations sur la pureté

Des préoccupations le plus souvent bassement matérielles…

« Les textes sacrés” de l’islam sont […] la démons­tra­tion de pré­oc­cu­pa­tions le plus sou­vent bas­se­ment maté­rielles. Com­ment se par­ta­ger le butin résul­tant des attaques de cara­vanes […], com­ment par­ta­ger l’héritage entre filles et gar­çons, quelles tor­tures fait-on subir au voleur (ampu­ta­tion main ou pied…) à l’apostat, à l’homosexuel, à la femme adul­tère (la taille des cailloux pour la lapi­da­tion est même pré­ci­sée), les pres­crip­tions tatillonnes de pure­té rituelle (notam­ment après les besoins natu­rels, les rela­tions sexuelles, les mens­trues etc.). »

Alain de Peretti
L’islam sans voile, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Car­touches, 2021

Nous devons être jeunes et nouveaux…

« La jeu­nesse, comme l’étranger, nous boute hors des atmo­sphères chaudes et des lieux connus. Sa ver­tu n’est pas de chan­ger le monde : le chan­ge­ment peut être recul, et le nou­veau n’est pas tou­jours du neuf. Elle est d’être la jeu­nesse, c’est-à-dire cette pure­té inté­rieure, cette bonne grâce, cette frai­cheur et cette abon­dance que l’on voit plus par­ti­cu­liè­re­ment dans les choses qui viennent de naître. Nous devons être jeunes et nou­veaux, non parce que l’être est mou­ve­ment, mais parce que la durée maté­rielle momi­fie, et qu’il n’est qu’un moyen de res­ter purs, de bonne grâce, frais et féconds, qui est de renaître tou­jours. Para­doxes du monde : comme l’abandon conso­lide la per­sonne, c’est le per­pé­tuel renou­veau qui sau­ve­garde les richesses éter­nelles. Une direc­tion, un contour, voi­là la véri­té : mais à l’intérieur un voyage inépuisable. »

Emma­nuel Mounier
« Pour une réha­bi­li­ta­tion de la com­mu­nau­té », in Kri­sis n°16, juin 1994

Si nous continuons à regarder sans rien faire…

« Si nous conti­nuons à regar­der sans rien faire, ciel et terre ne se rejoin­dront jamais. Pour que ciel et terre se rejoignent, il faut un acte pur, déci­sif. Afin d’accomplir une action aus­si réso­lue, il faut ris­quer sa vie, sans du tout son­ger pour soi-même à gagner ou à perdre. Il faut se trans­for­mer en dra­gon, déchaî­ner l’ouragan et, déchi­rant les nuées sombres amon­ce­lées, s’élever dans le ciel bleu azur. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

La pureté, une idée qui rappelait les fleurs…

« La pure­té, une idée qui rap­pe­lait les fleurs (…), c’était quelque chose qui les reliait direc­te­ment à l’idée du sang, à l’idée des sabres s’abattant sur les hommes d’iniquité, à l’idée de lames échar­pant l’épaule et fai­sant gicler le sang alen­tour. Et à l’idée du sep­pu­ku. Dès l’instant qu’un samou­raï tom­bait comme fleurs de ceri­sier”, son cadavre macu­lé de sang deve­nait aus­si­tôt comme d’odorantes fleurs de ceri­sier. L’idée de pure­té pou­vait donc se trans­for­mer en une chose contraire avec une promp­ti­tude arbi­traire. Aus­si, la pure­té était-elle étoffe de poé­sie. »

Yukio Mishi­ma
Che­vaux échap­pés, 1969, trad. Tan­guy Kenec’hdu, édi­tions Gal­li­mard 1980, coll. Quar­to, 2004

L’âme qui s’éveille ainsi, un instant…

« L’âme qui s’éveille ain­si, un ins­tant, pour se perdre bien­tôt après par l’empire de la force, s’éveille pure et intacte ; il n’y appa­raît aucun sen­ti­ment ambi­gu, com­pli­qué ou trouble ; seuls le cou­rage et l’amour y ont place. Par­fois un homme trouve ain­si son âme en déli­bé­rant avec lui-même, quand il s’essaye, comme Hec­tor devant Troie, sans secours des dieux ou des hommes, à faire tout seul face au des­tin. »

Simone Weil
L’Iliade ou le poème de la force, dans la revue « Les Cahiers du sud », 1940 – 1941, Édi­tions de l’éclat, coll. Éclats, 2014

Je les ai vus, Monsieur le Ministre…

« – Je les ai vus, Mon­sieur le Ministre. Le frère, la sœur et trois gar­çons avec des visages d’ancien temps.
– Que vou­lez-vous dire par là ?
– Le REGARD. Chez les ado­les­cents d’au­jourd’­hui, on ne trouve plus de regards comme cela, heureusement.
– Pré­ci­sez, je vous prie.
– Je n’aime pas ce mot mais je n’en trouve pas d’autre. La PURETÉ. Ces trois-là res­semblent à l’autre. Une lim­pi­di­té de regard à vous dégoû­ter à jamais d’être né. »

Jean Ras­pail
Sire, Édi­tions de Fal­lois, 1991

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