« Ce sont les climats froids et rudes qui trempent les âmes et enfantent les civilisations. »
Jean Raspail
Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, éditions Albin Michel, 1981
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« Ce sont les climats froids et rudes qui trempent les âmes et enfantent les civilisations. »
Jean Raspail
Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, éditions Albin Michel, 1981
« Le fer se rouille, faute de s’en servir, l’eau stagnante perd de sa pureté et se glace par le froid. De même, l’inaction sape la vigueur de l’esprit. »
Léonard de Vinci
Carnets, dir. Pascal Brioist, éditions Gallimard, coll. Quarto, 2019
« Longue étape, molle, hésitante. Ce n’est pas à vrai dire une étape, mais la marche errante de gens qui ont perdu leur chemin. Haucourt, puis Malancourt, puis Béthincourt. La route est une rivière de boue. Chaque pas soulève une gerbe d’eau jaune. Petit à petit, la capote devient lourde. On a beau enfoncer le cou dans les épaules : la pluie arrive à s’insinuer et des gouttes froides coulent le long de la peau. Le sac plaque contre les reins. Je reste debout, à chaque halte, n’osant pas même soulever un bras, par crainte d’amorcer de nouvelles gouttières. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« La température chute subitement ? J’abats du bois par ‑35° et lorsque je rentre dans la cabane, la chaleur procure l’effet d’un luxe suprême. Après la froidure, le bruit d’un bouchon de vodka qui saute près d’un poêle suscite infiniment plus de jouissance qu’un séjour palatial au bord du grand canal vénitien. Que les huttes puissent tenir rang de palais, les habitués des suites royales ne le comprendront jamais. Ils n’ont pas connu l’onglet avant le bain moussant. Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Voici 8 000 ans commençait pour nous l’aventure néolithique. Je l’appelais révolution parce que j’y discernais l’apparition d’un état d’esprit nouveau. La volonté y tenait la première place et elle n’allait pas cesser de dominer notre monde, jusqu’à l’avènement des idées suicidaires aujourd’hui à la mode. Passer de la cueillette et de la chasse à l’agriculture et à l’élevage représente un bond en avant prodigieux. En un sens, dans cette plaine nordique si cruelle aux paysans aux prises avec un climat impitoyable, c’était un défi qui rejoignait la légende hellène de Prométhée dérobant le feu aux dieux. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« Je préfère les natures humaines qui ressemblent aux lacs gelés à celles qui ressemblent au marais. Les premières sont dures et froides en surface mais profondes, tourmentées et vivantes en dessous. Les secondes sont douces et spongieuses d’apparence mais leur fond est inerte et imperméable. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Un monde absolument hostile, qui n’est pas fait pour l’homme, et qui l’attire pourtant comme un des derniers défis de notre planète trop civilisée ! Et certes, il faut être très civilisé pour apprécier cette aberration, le choix volontaire de se priver du confort de la vie moderne. Il faut être revenu de beaucoup de choses, avoir épuisé beaucoup de plaisirs, pour goûter les délices de la fatigue, du froid, de la peur, de la souffrance… Mais c’est à ce prix seulement que l’homme à l’âme terne, rassasié de bien-être et de sécurité peut se sentir à nouveau exister. »
Anne-Laure Boch
L’Euphorie des Cimes, Éditions Transboréales, 2011