« L’objectif d’une religion et, par suite, d’une morale, n’est pas de rendre les hommes bons, mais vertueux. »
Valerio Benedetti
Nicolas Machiavel. Le patriote aux vertus romaines, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
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« L’objectif d’une religion et, par suite, d’une morale, n’est pas de rendre les hommes bons, mais vertueux. »
Valerio Benedetti
Nicolas Machiavel. Le patriote aux vertus romaines, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2024
« Je me livre aux immenses mouvements doux de la terre de Lorraine, je contemple ses villages égayés d’arbres à fruits, des petits bois de hêtres, de charmes et de chênes, je m’enivre de sa lumière douce et noble qui met sur les premiers plans des couleurs de mirabelle et, sur les lointains, un mystère d’opale, de jeunesse et de silence. Je distingue dans la prairie les éphémères colchiques violets, dans la plaine les graves villages séculaires et, sur l’horizon, nos déesses, nos vertus lorraines, Prudence, Loyauté, Finesse, qui sont des personnes immortelles. »
Maurice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs
« Je l’ai déjà dit et je serai bien forcé de le dire encore : préférer ce qui est noble à ce qui est ignoble et ce qui est beau à ce qui est hideux ; chercher à comprendre, tenter la conquête de n’importe quoi, en sautant par-dessus bornes et clôtures ; vouloir vivre enfin ; voilà ce qui tombe sous l’anathème. »
Léon Bloy
Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902
« La France a perdu ses mœurs. Non pas que les hommes de notre génération soient, en effet, pires que leurs pères… Quand je dis que la France a perdu ses mœurs, j’entends, qu’elle a cessé de croire à ses principes. Elle n’a plus ni intelligence ni conscience morale, elle a perdu jusqu’à la notion de mœurs. Nous sommes arrivés, de critique en critique, à cette triste conclusion : que le juste et l’injuste, dont nous pensions jadis avoir le discernement, sont termes de convention, vagues, indéterminables ; que tous ces mots : Droit, Devoir, Morale, Vertu, etc., dont la chaire et l’école font tant de bruit, ne servent à couvrir que de pures hypothèses, de vaines utopies, d’indémontrables préjugés ; qu’ainsi la pratique de la vie, dirigée par je ne sais quel respect humain, par des convenances, est au fond arbitraire. »
Pierre-Joseph Proudhon
Cité par Georges Sorel dans Réflexions sur la violence, 1908, coéditions Krisis/La Nouvelle Librairie, 2023
« Qu’il choisisse, s’il veut, d’Auguste ou de Tibère,
Qu’il imite, s’il peut, Germanicus mon père.
Parmi tant de héros je n’ose me placer,
Mais il est des vertus que je lui puis tracer. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
« Aujourd’hui, les histoires du colonialisme, si elles rapportent avec exactitude les atrocités, les excès et les sottises qui jalonnent l’expansion de l’Europe à travers le monde, négligent volontiers les admirables vertus dont d’innombrables Européens ont témoigné au cours des siècles ; elles se refusent à retenir que le lucre et la conquête ne furent pas les seuls moteurs des colonisateurs et que nombre d’entre eux furent mus par des passions follement généreuses qui ont leurs racines dans le besoin effréné de découvrir, de comprendre et d’aider et de se vaincre soi-même, de se surpasser, – tout cela gratuitement – besoin qui est propre à la société européenne, et jusqu’ici, à elle seule. »
Jacques Laurent
Choses vues au Vietnam, éditions de la Table Ronde, 1968, cité par Raphaël Chauvancy dans Qui suis-je ? Jacques Laurent, éditions Pardès, 2009
« La vérité est que la seule qualité indispensable à un homme de pouvoir c’est la capacité de saisir les circonstances. Ne pas prétendre les diriger, mais les saisir d’une main ferme. »
Giuliano da Empoli
Le mage du Kremlin, éditions Gallimard, 2022
« Conscience, instinct non pas divin mais générosité du cœur, fille de la rage, paroles et fumées qui s’élèvent du sang, fierté qui sort des naseaux furieux, tu es la source de toute pureté et de toute intransigeance, de toi procèdent tout courage et toute révolte. Tu es la petite Antigone qui se lève devant le prince injuste. Tu es la main qui panse les blessures, tu es la sœur bien-aimée qui se penche sur le front des morts sacrifiés. Tu es la consolatrice et la certitude. Tu es la source fraîche à laquelle vont boire les vaincus. Tu es la douceur et le refuge et tu es aussi la déesse qui ne plie pas sous le fouet des hommes. Tu marches devant la mort et sur les genoux, sur tes genoux d’enfant pure, nous cachons notre tête blessée à l’heure où s’approche la Moissonneuse sans regard. Conscience, fille de Dieu, nous déroulerons éternellement devant tes pas le tapis qui mène jusqu’à nos âmes. »
Maurice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, éditions Les Sept Couleurs, éditions Kontre Kulture, 2019
« L’honneur du soldat ne se confond pas avec l’obéissance, il peut même s’y opposer. L’honneur du soldat n’est édicté ni par des ennemis ni par des professeurs de vertu dont la fonction est de secourir l’ennemi. Leurs sophismes sournois ont pour but d’atteindre le cœur. »
Dominique Venner
Carnets rebelles – volume I, éditions La Nouvelle Librairie, 2021
« Il vaut la peine d’admirer aussi ce point de l’œuvre de Lycurgue : il est parvenu à imposer dans la cité que la belle mort est préférable à la vie honteuse ; et en effet, si on procédait à un examen précis, on trouverait qu’il en meurt moins parmi les tenants de cette mort que parmi ceux qui ont choisi de s’éloigner du lieu effrayant. A dire vrai, le salut accompagne la vertu pour un temps plus long qu’il n’accompagne la lâcheté ; et en effet, la vertu est plus aisée, plus agréable, plus fertile et plus solide. »
Xénophon
Constitution des Lacédémoniens, trad. Michel Casevitz, éditions Les Belles Lettres, 2008
« La vertu n’est pas un moyen se rapportant à quelque fin dernière. Elle est à elle-même sa propre fin – sa propre récompense. La reconquête intérieure ou reconquête de soi : point de départ de toute quête comme de toute conquête. Établir sur soi un empire souverain. Obéir au Maître qui est en nous, à l’instant même où nous commandons à l’Esclave qui est en nous. »
Alain de Benoist
Pour un réveil européen. Nature – Excellence – Beauté (postface), éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2020
« Ainsi, philosophie antique, mythe et religion s’accordent pour reconnaître à l’homme une origine divine qui implique de sa part des égards, des devoirs : durant son existence terrestre il devra répondre d’elle, en témoigner. Mais il peut tout autant la renier, s’en détourner et se contenter de n’être qu’un mortel […] Il est bon de se souvenir de son ascendance céleste. Non pour s’en vanter, mais afin de recouvrer notre état seigneurial. Tel est le sens du retour, de la patience remontée. Les vertus en constituent les plus solides échelons. »
Jacqueline Kelen
Le jardin des vertus, éditions Salvator, 2019