« Oubli, falsification et conservatisme. Tels sont les mauvais usages de l’histoire pour Nietzsche. »
Adriano Scianca
L’Europe, terre de nos enfants, Livr’Arbitres, Actes du XIe colloque annuel de l’Institut Iliade – 2024
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« Oubli, falsification et conservatisme. Tels sont les mauvais usages de l’histoire pour Nietzsche. »
Adriano Scianca
L’Europe, terre de nos enfants, Livr’Arbitres, Actes du XIe colloque annuel de l’Institut Iliade – 2024
« Mistral, comme Ulysse, est attaché au mas (sic) pour que les Sirènes ne l’engloutissent pas, lui et son pays, dans l’indifférenciation de la mort. »
Rémi Soulié
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Les juristes modernes ont non seulement oublié ce que leur art doit au droit romain, mais encore ne le considèrent-ils plus que comme une matière morte, vestige muséal d’une époque à jamais révolue. Pourtant, jamais pareil oubli ne s’est avéré aussi préjudiciable qu’en nos temps, puisqu’au-delà du droit romain, c’est toute notre dépendance essentielle aux choses antiques que nous avons congédiée. »
Aristide Leucate
Aux temps de la justice. En quête des sources pures du droit, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Ceux qui abandonnent leurs dieux sont abandonnés par eux. »
Alain de Benoist
L’exil intérieur. Carnets intimes, Krisis / éditions La Nouvelle Librairie, 2022
« La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu’on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie toute entière. »
Louis-Ferdinand Céline
Voyage au bout de la nuit (1932), éditions Gallimard, coll. « Folio », 1972
« Ne pas mourir est une chose. Vivre en est une autre.
Nous entrons dans une ère où l’homme cultive et multiplie tous les moyens de ne pas mourir (médecine, confort, assurances, distractions) – tout ce qui permet d’étirer ou de supporter l’existence dans le temps, mais non pas de vivre.
Nous voyons poindre l’aurore douteuse et bâtarde d’une civilisation où le souci stérilisant d’échapper à la mort conduira les hommes à l’oubli de la vie. »
Gustave Thibon
Notre regard qui manque à la lumière, 1955, éditions Fayard, 1995
« En lieu et place d’une histoire mettant en perspective de hauts faits, sans pour autant nier les chemins de traverse, on inculque aux Européens un “devoir de mémoire” frelaté et destructeur. “Un devoir de mémoire” dans lequel la continuité de l’histoire européenne et de ses valeurs semble définitivement perdue. »
Jean-Yves Le Gallou
Pour un réveil européen. Nature – Excellence – Beauté, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Iliade, 2020
« La toute-puissance factice de l’homme moderne se fonde sur l’oubli de son passé et du mélange subtil de nature et de culture qui le façonne. »
Laurence Maugest
L’égalitarisme : le génocide de l’humanité, Polémia, 9 juin 2015
« En passant du singulier au pluriel, le trio célèbre, amours, délices et orgues, change de sexe et devient féminin. D’autres se dégradent profondément. Les honneurs ont peu à voir avec l’honneur, les devoirs avec le devoir, les droits avec le droit, les espérances, langage des notaires de Labiche, avec l’espérance qui est la volonté d’espoir quand il n’y a pas d’espoir. Il y a des objets perdus, des soldats perdus, des enfants perdus. Il y a aussi des mots perdus. Quelle peine a frappé le mot courage ? »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000
« Les gens aujourd’hui rendent un culte aux objets, s’oublient derrière les miroirs qui ont remplacé leurs fenêtres. Ils ont mais refusent absolument d’être. »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
« À dire vrai, je ne sais pas très bien qui je prie et pourquoi. Je ne prie pas avec des mots. Je ne sais pas les prières que l’on récite habituellement. Je les ai oubliées depuis longtemps et quand j’ai voulu les réapprendre, je me suis aperçu qu’elles me gênaient. Tandis que silencieusement, sans prononcer la moindre parole, simplement comme ça, en marchant dans la forêt, l’hiver, j’ai l’impression d’être moi-même une prière où se mélangent des sentiments qui d’ordinaire ne m’effleurent pas et que je ne saurais même pas exprimer. J’en suis le premier surpris. Des choses qui en toute autre circonstance me sembleraient bêtes et convenues, comme l’appartenance à une famille, à une religion, à un pays, à une race, le respect de la parole donnée, l’exaltation d’un engagement, l’amour d’une mère pour son enfant, la pitié envers les morts, l’honneur de soi, la fidélité à un maître… »
Jean Raspail
Sire, Éditions de Fallois, 1991
« Les Russes sont tous atteints à des degrés divers par cette torpeur métaphysique. Les Européens de l’Ouest, eux, ont oublié ce qu’ils doivent au stoïcisme, à Marc Aurèle, à Epictète. Ils méprisent ce penchant à l’inertie. Ils lui donnent le nom de fatalisme, font la moue devant la passivité slave et repartent vaquer à leurs occupations, les manches retroussées et les sourcils froncés. L’Europe de Schengen est peuplée de hamsters affairés qui, dans leur cage de plastique tournant sur elle-même, ont oublié les vertus de l’acceptation du sort. »
Sylvain Tesson
S’abandonner à vivre, éditions Gallimard, 2014