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Thème

Citations sur la politesse

Soyez plutôt mort que sympa…

« Réta­blis­sez les dis­tances. Appe­lez une petite fille Made­moi­selle. N’imitez pas Face­book, la BNP ou la chaîne Accor, déro­bez-vous à la civi­li­sa­tion des pré­noms. Ayez une mère, pas une maman. Ne soyez pas papa, soyez père. Ne dites pas c’est quoi ?, dites qu’est-ce que c’est ? Fuyez le lan­gage bébé. Ne faites pas comme l’administration des Impôts, n’écrivez pas Bon­jour !, dites Mon­sieur. Pra­ti­quez la concor­dance des temps. Ne venez pas comme vous êtes. Soyez plu­tôt mort que sym­pa. Posez vos cou­verts entre chaque bou­chée, au lieu de les tenir haut levés comme un hôte de talk-show tou­jours la main en l’air pour inter­rompre celui ou celle à qui il vient de don­ner la parole. Chas­sez les marques de la table de vos repas, même au petit déjeu­ner. Chas­sez-les aus­si de vos vête­ments. Vou­voyez les incon­nus. Quoi que vous entre­pre­niez, drague, trai­té théo­lo­gique, libé­ra­tion du ter­ri­toire. Mettez‑y les formes. Résis­tez, résis­tez, résis­tez. Les liqui­da­teurs vous veulent liquides, refu­sez la liqué­fac­tion. On veut vous faire dis­pa­raître, impo­sez-vous le paraître : il est la condi­tion de l’être, pour les indi­vi­dus comme pour les peuples, et plus encore pour les civi­li­sa­tions, qu’il a vu naître. »

Renaud Camus
Forum de la Dis­si­dence, 3 décembre 2022

Nous regrettons l’épée…

« Pour notre part, nous regret­tons l’épée ; avec l’usage de por­ter l’épée s’est en allée la vieille urba­ni­té fran­çaise ; on est tou­jours poli avec un inter­lo­cu­teur qui peut vous entrer quelques pouces de fer dans le ventre si vos manières n’ont pas l’aménité conve­nable. L’abolition du duel achè­ve­ra de nous rendre le peuple le plus gros­sier de l’univers : tous les lâches, sûrs de l’impunité, vont deve­nir inso­lents. Et puis c’était réel­le­ment pour un jeune homme de cœur une amie sûre et fidèle qu’une épée de bon acier bien trem­pé et bien franc. L’homme gagnait à ce com­merce intime avec le métal ; il en pre­nait les qua­li­tés rigides, la loyau­té invio­lable, le vif éclat, la net­te­té inci­sive, et cette union tacite était si bien com­prise, que le plus grand éloge que l’on pût don­ner à quelqu’un, c’était de dire qu’il était brave comme son épée. Mais nous sommes dans une époque peu che­va­le­resque, et la pro­saïque savate doit rem­pla­cer la jolie épée fran­çaise, ce bijou aigu, cet éclair d’acier qui du moins brillait dans la nuit avant d’arriver à la poi­trine d’un homme. »

Théo­phile Gautier
Le Maître de chaus­son, in La Peau de tigre, Michel Lévy frères, 1866

Le modernisme consiste à ne pas croire ce que l’on croit…

« Disons les mots. Le moder­nisme est, le moder­nisme consiste à ne pas croire ce que l’on croit. La liber­té consiste à croire ce que l’on croit et à admettre, (au fond, à exi­ger), que le voi­sin aus­si croie ce qu’il croit.
Le moder­nisme consiste à ne pas croire soi-même pour ne pas léser l’ad­ver­saire qui ne croit pas non plus. C’est un sys­tème de décli­nai­son mutuelle. La liber­té consiste à croire. Et à admettre, et à croire que l’ad­ver­saire croit.
Le moder­nisme est un sys­tème de com­plai­sance. La liber­té est un sys­tème de déférence.
Le moder­nisme est un sys­tème de poli­tesse. La liber­té est un sys­tème de res­pect.
Il ne fau­drait pas dire les grands mots, mais enfin le moder­nisme est un sys­tème de lâche­té. La liber­té est un sys­tème de cou­rage.
Le moder­nisme est la ver­tu des gens du monde. La liber­té est la ver­tu du pauvre. »

Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quin­zaine, 1913, Édi­tions des Équa­teurs, coll. Paral­lèles, 2008

Les vertus que vous cultiverez par-dessus tout…

« Les ver­tus que vous culti­ve­rez par-des­sus tout sont le cou­rage, le civisme, la fier­té, la droi­ture, le mépris, le dés­in­té­res­se­ment, la poli­tesse, la recon­nais­sance, et, d’une façon géné­rale, tout ce qu’on entend par le mot générosité. »

Hen­ry de Montherlant
Lettre d’un père à son fils in Ser­vice inutile, 1935, édi­tions Gal­li­mard, 1973, coll. Folio Essais, 2005

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