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Le livre
En canot sur les chemins d’eau du roi. Une aventure en Amérique

En canot sur les chemins d’eau du roi. Une aventure en Amérique

Auteur : Jean Ras­pail
Édi­teur : édi­tions Albin Michel (2 novembre 2005)

Pré­sen­ta­tion de l’é­di­teur : 1949. Jean Ras­pail a vingt-trois ans et un rêve : des­cendre en canot du Saint-Laurent à La Nou­velle-Orléans sur les traces des pre­miers explo­ra­teurs fran­çais. Sept mois durant, avec trois com­pa­gnons, il va affron­ter intem­pé­ries, acci­dents et nau­frages, tenant chaque soir son jour­nal de bord. Mira­cu­leu­se­ment retrou­vées, ces notes sont aujourd’­hui l’oc­ca­sion pour lui de revivre ce sin­gu­lier voyage et de nous faire par­ta­ger un extra­or­di­naire récit où l’on croise Cham­plain, Le Moyne d’I­ber­ville, le père Mar­quette, Cave­lier de la Salle, mais aus­si les offi­ciers du Roi, les gar­ni­sons des forts… Hymne à la France amé­ri­caine, ce « voyage d’ap­pren­tis­sage » est aus­si une fabu­leuse aven­ture humaine.

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Découvrez 5 citations extraites du livre

Ce n'est pas une prière mièvre...

« Par­mi ceux qui me liront, la plu­part ne connaissent pas cette prière, mais cer­tains s’en sou­vien­dront. Ce n’est pas une prière mièvre. Elle a le mérite d’être courte et d’en dire beau­coup en peu de mots, dans une langue claire. Mêlée au gron­de­ment du Talon, elle avait, si j’ose dire, de la gueule :
Sei­gneur Jésus, appre­nez-nous,
À être géné­reux,
À vous ser­vir comme vous le méri­tez,
À don­ner sans comp­ter,
À com­battre sans sou­ci des bles­sures,
À nous dépen­ser sans attendre
D’autre récom­pense
Que celle de savoir
Que nous fai­sons votre sainte volonté.
C’est une prière de féo­dal adres­sée à son suze­rain. On note­ra aus­si le vou­voie­ment. Fer­mons la parenthèse. »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

Notre entreprise inspirait de l'intérêt...

« Notre entre­prise ins­pi­rait de l’in­té­rêt, et aus­si de la curio­si­té à l’é­gard du petit pavillon tri­co­lore qui flot­tait à l’ar­rière de nos canots. Dans nombre de ces bour­gades du bord de l’eau, en cet immé­diat après-guerre, on n’a­vait jamais vu de Fran­çais de France”, ni lorsque nous fûmes aux États-Unis, enten­du par­ler leur langue. Nous repré­sen­tions une sorte de pré­his­toire, ce qui fut et qui n’est plus : l’A­mé­rique fran­çaise. Nous étions quelque chose comme des explo­ra­teurs post­humes, des décou­vreurs d’un monde dis­pa­ru venus l’es­pace d’un court moment réveiller de très anciens sou­ve­nirs et aus­si­tôt les empor­tant avec eux dans le sillage de leurs canots. »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

On les appelait voyageurs...

« On les appe­lait voya­geurs, ou enga­gés du grand por­tage. Par les fleuves, les lacs, les rivières qui for­maient une trame natu­relle dans l’im­men­si­té nord-amé­ri­caine, au XVIIe et XVIIIe siècles, convoyant à bord de leurs canots des explo­ra­teurs et des mis­sion­naires, des mar­chands ou des offi­ciers du roi, des sol­dats en tri­corne gris des com­pa­gnies franches de la Marine, des pel­le­te­ries, des armes, des outils, renou­ve­lant jour après jour, les mains cro­chées sur l’a­vi­ron, des exploits exté­nuants, ils don­nèrent à la France un empire qui aurait pu la conte­nir sept fois. À cha­cun de leurs voyages, ils en repous­saient encore les fron­tières, vers le nord-ouest, vers l’ouest, vers le sud. »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

Voici une race d'hommes...

« Voi­ci une race d’hommes, très fran­çaise, devant laquelle s’ou­vrait un immense pays, des mil­liers et des mil­liers de lieues, de quoi occu­per plu­sieurs vies, et qui, en s’y enga­geant, comme si l’af­faire était dans le sac, por­taient leur regard inté­rieur aux bornes extrêmes de la Terre, en une sorte de trans­cen­dance. Le monde appar­te­nait à ces hommes-là. »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

Apprenez, mon jeune ami...

« Appre­nez, mon jeune ami, et rete­nez une fois pour toutes, qu’il n’existe pas de Cana­diens fran­çais. Il n’y a que des Cana­diens, point à la ligne, et c’est nous ! Les autres, ce sont les anglais, éta­blis par la force chez nous dans un pays qui fonc­tion­nait très bien sans eux depuis plus de cent cin­quante ans, un pays déjà explo­ré, car­to­gra­phié, recon­nu, admi­nis­tré, dans lequel ils n’ont eu que la peine de s’ins­tal­ler. Ça n’en fait pas pour autant des Canadiens… »

Jean Ras­pail
En canot sur les che­mins d’eau du roi. Une aven­ture en Amé­rique, édi­tions Albin Michel, 2005

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