« Parmi ceux qui me liront, la plupart ne connaissent pas cette prière, mais certains s’en souviendront. Ce n’est pas une prière mièvre. Elle a le mérite d’être courte et d’en dire beaucoup en peu de mots, dans une langue claire. Mêlée au grondement du Talon, elle avait, si j’ose dire, de la gueule :
Seigneur Jésus, apprenez-nous,
À être généreux,
À vous servir comme vous le méritez,
À donner sans compter,
À combattre sans souci des blessures,
À nous dépenser sans attendre
D’autre récompense
Que celle de savoir
Que nous faisons votre sainte volonté.
C’est une prière de féodal adressée à son suzerain. On notera aussi le vouvoiement. Fermons la parenthèse. »
Jean Raspail
En canot sur les chemins d’eau du roi. Une aventure en Amérique, éditions Albin Michel, 2005