« Heureux ou malheureux, il suffit qu’on me craigne. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
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« Heureux ou malheureux, il suffit qu’on me craigne. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
« Les perturbations engendrées par cette rupture avec la tradition et le refus de l’autorité n’ont pas apporté le bonheur : au sein d’un ensemble non hiérarchisé, l’enfant perd ses repères ou plutôt il ne les acquiert pas. »
Yves Christen
Konrad Lorenz. Un biologiste au chevet de la civilisation, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2023
« Les autorités avaient commis une erreur. Réussissant à cloîtrer des centaines de millions de sujets en quelques heures, elles avaient prouvé leur capacité d’action. On pouvait donc gouverner. Il suffisait de le décider. Dès lors, les dirigeants ne pourraient plus brandir “l’inéluctabilité de l’Histoire” pour justifier leurs inactions. »
Sylvain Tesson
Blanc, éditions Gallimard, 2022
« Prions l’autorité de rester dans ses limites. Qu’elle se borne à être juste ; nous nous chargerons d’être heureux. »
Benjamin Constant
De la liberté des Anciens comparée à celles des Modernes (discours), 1819, éditions Fayard, coll. 1001 Nuits, 2010
« Il faut faire ses preuves devant soi-même, pour démontrer que l’on est né pour l’indépendance et le commandement, il faut les faire au bon moment. »
Friedrich Nietzsche
Par delà le bien et le mal – Prélude d’une philosophie de l’avenir (Jenseits von Gut und Böse – Vorspiel einer Philosophie der Zukunft), 1886, trad. Henri Albert, Mercure de France, 1913
« L’autorité conduit souvent à l’isolement qui conduit les empereurs sur les rochers et les célibataires dans les cuisines. »
Michel Audiard
Dans Les Bons Vivants (film), 1965, in Audiard par Audiard, éditions René Château, 2005
« Le meilleur des livres est celui qui ne se contente pas de me procurer un plaisir en venant satisfaire mon attente : au contraire, il la surprend, la dépasse, me tire hors de mon état initial ; et c’est en me dépassant, à sa lecture, que je m’approche de ce que je suis, de ce que je pense, ressens et vis. Par son ouvrage, l’auteur ne m’offre pas qu’un divertissement : il augmente en moi ma propre liberté — il m’augmente de moi-même, pourrait-on dire. C’est d’ailleurs là le principe même de son autorité : l’auctor est celui dont le propre est d’augere, d’augmenter. Ce que l’auteur fait croître en moi, ce n’est pas seulement un contenu de savoir, une quantité de culture, un capital à entretenir, mais l’être même que je suis. »
François-Xavier Bellamy
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre, éditions Plon, 2014
« Quand l’autorité s’est délitée, quand les repères sont perdus, quand le plus grand nombre désespère, quand certains se laissent aller à des sentiments morbides en voyant dans la défaite une pénitence divine, alors, se lèvent de petits groupes sachant ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont et ce qu’ils veulent. Rassemblés derrière un chef figure de proue alliant éthique et esthétique, ils sont les Rebelles. »
Bernard Lugan
À propos des « Rebelles » du Salon du livre d’Histoire de Blois : éloge de Dominique Venner, 9 octobre 2014
« L’idée que l’autorité politique ne constitue pas un dominium, un droit de propriété rapporté à un individu, mais un ministerium, un office exercé au nom de tous, est au cœur de la pensée occidentale. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Les concessions sont les marches vers l’échafaud. »
Nicolás Gómez Dávila
Les Horreurs de la démocratie (tiré de Escolios a un texto implícito), 1977, trad. Michel Bibard, Éditions du Rocher/Anatolia, 2003
« L’essentiel d’un destin que résuma aux Thermopyles l’épitaphe de Simonide : obéir à une loi. Il est admis en Grèce que Lacédémone représente par excellence cette chose toute grecque, ignorée du reste du monde oriental et qui fonde non seulement la cité, mais la science et la philosophie : le règne de la loi, et, plus encore, l’héroïsation de la loi. La loi oppose un être abstrait, rationnel et fixe à la domination personnelle et arbitraire d’un homme. C’est ce que dans Hérodote Démarate apprend à Xerxès : « La loi est pour eux un maître absolu ; ils la redoutent beaucoup plus que tes sujets ne te craignent. Ils obéissent à ses ordres, et ses ordres, toujours les mêmes, leur défendent la fuite. » Cette figure vivante de la loi qu’on aperçoit au pied du Taygète donne à Sparte, dans l’hellénisme religieux et calme du temps des guerres médiques, une prestige, une autorité, un primat analogues à ceux que reçoivent Delphes de la Pythie, et Olympie de l’Altis. Être soumis à la loi c’est durer par elle, selon elle, et Sparte c’est la chose qui dure.
Thucydide attribue le secret de sa puissance à ce fait que depuis quatre cent ans elle est régie par la même constitution. Représentants de la loi les Spartiates sont pourtant les ennemis de la tyrannie, et c’est en intervenant dans les villes contre les tyrans qu’ils s’habituent à intervenir dans les affaires des cités. Seuls d’ailleurs parmi les Grecs ils ont conservé l’ancienne royauté homérique, en la divisant pour lui enlever sa force d’agression intérieure et de tyrannie. Toutes les magistratures, héréditaires ou collectives restant collégiales, l’un réside vraiment dans la loi, et dans la loi seule. »
Albert Thibaudet
La campagne avec Thucydide, 1922