« Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon. »
Jack London
Martin Eden, 1909, trad. Philippe Jaworski, éditions Gallimard, coll. Folio Classique, 2016
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« Sur les rayons des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon. »
Jack London
Martin Eden, 1909, trad. Philippe Jaworski, éditions Gallimard, coll. Folio Classique, 2016
« J’ai mille fois plus de respect pour le bon banlieusard qui se fout du cambouis jusqu’aux yeux parce qu’il aime vraiment la mécanique que pour le bon con ouvrier “évolué” qui se contrait à lire Madame Triolet. »
Pierre Gripari
Frère Gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme, 1975
« Les phrases sont des prescriptions pour les temps difficiles. »
Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs, 2016, éditions Gallimard, coll. Folio, 2019
« Il ne s’agirait pas de mépriser le monde, ni de manifester l’outrecuidance de le changer. Non ! Il suffirait de ne rien avoir de commun avec lui. L’évitement me paraissait le mariage de la force avec l’élégance. Orchestrer le repli me semblait une urgence. Les règles de cette dissimulation existentielle se réduisaient à de menus impératifs : ne pas tressaillir aux soubresauts de l’actualité, réserver ses colères, choisir ses levées d’arme, ses goûts, ses écœurements, demeurer entre les murs des livres (…). »
Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs, 2016, éditions Gallimard, coll. Folio, 2019
« Le véritable lieu de naissance est celui où l’on a porté pour la première fois un coup d’œil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été des livres. »
Marguerite Yourcenar
Mémoires d’Hadrien, 1974, éditions Gallimard, coll. Folio, 2014
« Or ce qui est éprouvé en Europe depuis la renaissance des lettres, c’est que les années de la première jeunesse étaient consacrées à l’étude des auteurs grecs et latins ; car pour sentir et pour imiter ensuite le beau, il faut, dans la littérature comme dans les arts, consulter l’antique, et cette étude n’apprend pas seulement à bien parler, mais à bien penser, parce qu’en lisant les anciens on n’apprend pas seulement ce qu’il y a de plus éloquemment écrit, mais ce qu’il y a de plus sagement pensé ».
Joseph de Maistre
Quatre chapitres sur la Russie, Œuvres Complètes, tome VIII, Vitte et Perrussel, 1884
« Mon cher garçon, je t’avais conseillé d’étudier l’histoire, dont les leçons valent mieux que la rhétorique des journaux et les raisonnements a priori des philosophes. On te parle à tout propos de démocratie, il serait bon de savoir ce qu’entendaient par là ceux qui ont inventé le mot et la chose. Les grandes monarchies de l’Europe doivent la civilisation dont elles sont si fières à la petite république d’Athènes, imperceptible sur la carte du monde. Or, les citoyens de cette petite commune souriraient de pitié en vous entendant parler de votre démocratie. Ils ne se seraient pas crus libres pour avoir mis tous les cinq ou six ans dans une boîte le nom d’un des députés chargés d’approuver l’impôt. »
Louis Ménard
Le Gouvernement gratuit, in Rêveries d’un païen mystique, Georges Crès et Cie éditeurs, 1911
« Si le conte débute par la formule consacrée “il était une fois”, ce qui le place dans une temporalité imaginaire, il se garde bien de dire “il était n’importe où” : comment se fait-il que nous reconnaissions d’emblée les paysages des contes comme étant nôtres ? Les héros se perdent en forêt ou sur la lande, traversent des fleuves et côtoient des étangs poissonneux, quittent leur pauvre chaumière et parviennent, parfois, dans de somptueux palais. Autant de lieux qui, sans être jamais nommés, nous sont familiers : Brocéliande, la Sologne, les rives du Rhin, Chambord… »
Anne-Laure Blanc
Le conte, lointaine mémoire et permanence vivante, 3e colloque annuel de l’Institut Iliade, 18 mars 2017
« Quelle meilleure chose, en effet, que d’être le soir au coin du feu avec un livre, pendant que le vent bat les carreaux, que la lampe brûle ? (…) On se promène immobile dans des pays que l’on croit voir, et votre pensée, s’enlaçant à la fiction, se joue dans les détails ou poursuit le contour des aventures. Elle se mêle aux personnages ; il semble que c’est vous qui palpitez sous leurs costumes. »
Gustave Flaubert
Madame Bovary, 1857, Librairie Générale Française, 1972, coll. Le Livre de Poche, 1978
« Il y a des œuvres illustres qui donnent une idée incomplète, parfois même une idée tout à fait fausse, de l’écrivain qui les a faites. C’est même plus fréquent qu’on ne croit, car le public aime “les images de marque” et ne se fatigue pas à aller au-delà. »
Maurice Bardèche
Introduction de « Madame Bovary », Librairie Générale Française, 1972, coll. Le Livre de Poche, 1978
« Pour autant, la publicité n’est pas neutre : elle accapare “le temps de cerveau disponible” (Le Lay) de ceux qui la subissent dans une direction unique, l’acte d’achat. Au détriment du temps qui pourrait être consacré à d’autres activités gratuites : lire, cultiver son jardin, marcher en forêt, bricoler, se dépenser physiquement, s’occuper de ses enfants, rendre visite à ses parents, rencontrer des amis, jouer à des jeux de société. »
Jean-Yves Le Gallou
La société de propagande. Manuel de résistance au goulag mental, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Cartouches, 2022
« Le conte apporte quatre valeurs essentielles : celle de quitter le réel pour un monde autre mais crédible, celle de tendre à l’émerveillement, celle de s’évader tout entier, et celle de procurer la joie, de l’enthousiasme au sens étymologique du terme, un transport, au vu d’une fin joyeuse, une eucatastrophe comme le dit Tolkien. Ainsi, le conte de fées n’est pas l’apanage de la jeunesse, l’adulte pouvant lui aussi être touché par l’effet procuré à la lecture du conte. »
Armand Berger
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2022