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Citations sur l'écriture

Les citations révèlent l’âme de celui qui les brandit…

« Les cita­tions ne sont pas des para­vents der­rière les­quels se réfu­gier. Elles sont la for­mu­la­tion d’une pen­sée qu’on a cares­sée un jour et que l’on recon­naît, expri­mée avec bon­heur, sous la plume d’un autre. Les cita­tions révèlent l’âme de celui qui les brandit. »

Syl­vain Tesson
Géo­gra­phie de l’instant, 2012, édi­tions Pocket, 2014

Je ne vois que des choses qui blessent la vérité…

« Ain­si, de quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que des choses qui blessent la véri­té et qui m’of­fensent, et dès lors condam­né à ne rien voir, ne rien sen­tir, ne rien entendre, à non seule­ment ne rien dire mais aus­si abju­rer la vio­lence de mon eth­no­cen­trisme pour jouir enfin d’un monde bario­lé, chan­geant, divers (la diver­si­té” en tant que nou­vel euphé­misme post-eth­nique), il serait bon que j’en chante à pré­sent les louanges, que je devienne un écri­vain post-lit­té­raire, que j’é­crive des phrases courtes, nomi­nales, sans hié­rar­chie de niveaux lin­guis­tiques, si pos­sible sur des sujets modernes, c’est à dire socio-nar­cis­siques : sans papiers, clan­des­tins, oppri­més, mino­ri­taires, et sur moi-même en tant que garant du néo-puri­ta­nisme par ma capa­ci­té à par­ta­ger”, com­mu­ni­quer”, à être un écri­vain comme toute le monde”. C’est, du moins, ce que l’on m’a maintes fois sug­gé­ré, au lieu de m’o­pi­niâ­trer dans mon devoir de témoin et de refu­ser la béa­ti­tude démo­cra­tique, refus qui, par un spé­cieux syl­lo­gisme, fait éga­le­ment de moi un raciste. »

Richard Millet
Chro­nique de la guerre civile en France, 2011 – 2022, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Dans l’arène, 2022

Toute terre, en vérité, est un ensemble où la nature et l’histoire collaborent…

« Toute terre, en véri­té, est un ensemble où la nature et l’histoire col­la­borent. Le spec­ta­teur d’un pay­sage est aus­si l’héritier d’un pas­sé. Des hommes avant lui ont œuvré pour que tel endroit soit ce qu’il est. Il y a tou­jours à res­pec­ter, à main­te­nir, à pour­suivre et, s’il le faut, à défendre. Quand Bar­rès écri­vait sur Sion et Sainte-Odile, il son­geait sur­tout à l’héritage poli­tique et his­to­rique : main­te­nir la pré­sence fran­çaise face à l’Allemagne, res­pec­ter la roma­ni­té comme créa­trice de civi­li­sa­tion. Il ne pou­vait encore s’agir pour lui de veiller à la pré­ser­va­tion d’un héri­tage natu­rel qui n’était pas encore mena­cé. L’écologie est dans cette logique : défendre une nature dont on a héri­té et qui a appor­té ses preuves et don­né ses béné­fices, une nature dont on est rede­vable. Défendre en somme le capi­tal natu­rel comme on défend le patri­moine his­to­rique et cultu­rel et comme on main­tient vivante la mémoire his­to­rique. À ce rap­port-là à la terre, à cette éco­lo­gie, Bar­rès n’aurait pas été étran­ger de nos jours. »

Yves Chi­ron
Bar­rès et la terre, édi­tions Sang de la terre, Paris 1987

Ce qui est éprouvé en Europe depuis la renaissance des lettres…

« Or ce qui est éprou­vé en Europe depuis la renais­sance des lettres, c’est que les années de la pre­mière jeu­nesse étaient consa­crées à l’é­tude des auteurs grecs et latins ; car pour sen­tir et pour imi­ter ensuite le beau, il faut, dans la lit­té­ra­ture comme dans les arts, consul­ter l’antique, et cette étude n’ap­prend pas seule­ment à bien par­ler, mais à bien pen­ser, parce qu’en lisant les anciens on n’ap­prend pas seule­ment ce qu’il y a de plus élo­quem­ment écrit, mais ce qu’il y a de plus sage­ment pen­sé ».

Joseph de Maistre
Quatre cha­pitres sur la Rus­sie, Œuvres Com­plètes, tome VIII, Vitte et Per­rus­sel, 1884

Le public aime les images de marque…

« Il y a des œuvres illustres qui donnent une idée incom­plète, par­fois même une idée tout à fait fausse, de l’é­cri­vain qui les a faites. C’est même plus fré­quent qu’on ne croit, car le public aime les images de marque” et ne se fatigue pas à aller au-delà. »

Mau­rice Bardèche
Intro­duc­tion de « Madame Bova­ry », Librai­rie Géné­rale Fran­çaise, 1972, coll. Le Livre de Poche, 1978

L’égalitarisme est arrivé au bout de son impossible pari…

« L’é­ga­li­ta­risme est arri­vé au bout de son impos­sible pari. À cet égard, Dada et le Sur­réa­lisme furent des annonces pro­phé­tiques. Il s’a­gis­sait de détruire l’ordre du dis­cours et de la pro­so­die ; les mots, jusque-là esclaves, pro­cla­maient leur indé­pen­dance. Tous égaux ! Dans un cha­peau ! Ou bien l’é­cri­ture dite auto­ma­tique”, c’est-à-dire l’ab­sence de contrôle, de freins et de direc­tion. Tous poètes ! »

Jean Cau
Les écu­ries de l’Occident. Trai­té de morale, édi­tions de La Table Ronde, 1973

Le nom de Céline appartient à la littérature…

« Le nom de Céline appar­tient à la lit­té­ra­ture, c’est à dire à l’histoire de la liber­té. Par­ve­nir à l’en expul­ser afin de le confondre tout entier avec l’histoire de l’antisémitisme, et ne plus le rendre inou­bliable que par-là, c’est le tra­vail par­ti­cu­lier de notre époque, tant il est vrai que celle-ci, désor­mais, veut igno­rer que l’Histoire était cette somme d’erreurs consi­dé­rables qui s’appelle la vie, et se ber­cer de l’illusion que l’on peut sup­pri­mer l’erreur sans sup­pri­mer la vie. Et, en fin de compte, ce n’est pas seule­ment Céline qui sera liqui­dé, mais aus­si, de proche en proche, toute la lit­té­ra­ture, et jusqu’au sou­ve­nir même de la liber­té. »

Phi­lippe Muray
Céline, édi­tions Gal­li­mard, coll. Tel, 2001

Je lis beaucoup de Léon Bloy…

« Je lis beau­coup de Léon Bloy, plu­sieurs fois par jour, car cette lec­ture m’ap­porte des élé­ments de récon­fort. J’ai aus­si le sen­ti­ment que cette pré­di­lec­tion étonne les Fran­çais avec qui je parle, et les porte à l’é­tude renou­ve­lée de cet auteur. Je rem­bourse peut-être ain­si, bien modes­te­ment, ce que je reçois de lui. À mon avis, Bloy n’est pas encore un clas­sique, mais il le sera un jour, alors même que d’autres, tel Bar­rès, auront ces­sé de l’être. »

Ernst Jün­ger
Lettre à Carl Schmitt le 8 mars 1943 in Ernst Jün­ger, Carl Schmitt, Cor­res­pon­dance 1930 – 1983, trad. Fran­çois Pon­cet, édi­tions Kri­sis et Pierre-Guillaume De Roux, 2020

On ne dira jamais assez ce que la littérature, les arts…

« On ne dira jamais assez ce que la lit­té­ra­ture, les arts, le savoir ont dû à l’hos­pi­ta­li­té des grands sei­gneurs fran­çais et à l’exemple qu’ils ont don­né à l’Eu­rope. On ne dira jamais assez non plus ce qu’ils ont appris aux écri­vains, leur sens du style. Eux-mêmes ont été sou­vent des écri­vains supé­rieurs. La Roche­fou­cauld, Saint-Simon, le prince de Ligne, la mar­quise du Def­fand. Cela com­pense peut-être leur naï­ve­té politique. »

Marc Fuma­ro­li
Notre art de vivre est né du mariage des lettres et de l’é­pée, entre­tien. Pro­pos recueillis par Patrick Jan­sen, Enquête sur l’his­toire n°24, décembre 1997 – jan­vier 1998

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