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Citations sur la lecture
Nous ne sommes pas de ceux qui ne pensent qu’au sein des livres…
« Nous ne sommes pas de ceux qui ne pensent qu’au sein des livres et dont l’idée attend pour naître les impulsions de l’imprimé ; notre habitude est de penser au grand air, marchant, sautant, montant, dansant, et de préférence sur les montagnes solitaires ou sur l’extrême bord de la mer, là où les chemins se font méditatifs eux-mêmes. »
Friedrich Nietzsche
Le Gai Savoir (Die fröhliche Wissenschaft, la gaya scienza), 1882, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2007
En chemin, plus que la poésie et plus que la prière…
« En chemin, plus que la poésie et plus que la prière, la connaissance géographique est précieuse au voyageur pour combattre l’Ennui. Elle lui permet de poser sur toute chose un œil désireux d’en savoir plus que ce qu’il voit. Elle est une précieuse compagne pour l’errant. Comment se morfondre lorsqu’on a en permanence – où que l’on se trouve et quoi que l’on fasse – matière à lire ? »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
La retraite est révolte. Gagner sa cabane…
« La retraite est révolte. Gagner sa cabane, c’est disparaître des écrans de contrôle. L’ermite s’efface. Il n’envoie plus de traces numériques, plus de signaux téléphoniques, plus d’impulsions bancaires. Il se défait de toute identité. Il pratique un hacking à l’envers, sort du grand jeu. Nul besoin d’ailleurs de gagner la forêt. L’ascétisme révolutionnaire se pratique en milieu urbain. La société de consommation offre le choix de s’y conformer. Il suffit d’un peu de discipline. Dans l’abondance, libre aux uns de vivre en poussah mais libre aux autres de jouer les moines et de vivre amaigris dans le murmure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts intérieures sans quitter leur appartement. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
L’écrivain devait selon Patrick Pearse remplacer…
« L’écrivain devait selon Patrick Pearse remplacer le conteur d’autrefois, prendre la relève de cette longue suite de bardes populaires et confier à l’imprimerie ce qui ne se transmettait alors que de bouche à oreille. »
Jean Mabire
Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
Exister, c’est combattre ce qui me nie…
« Exister, c’est combattre ce qui me nie. Être rebelle, ce n’est pas collectionner des livres impies, rêver de complots fantasmagoriques ou de maquis dans les Cévennes. C’est être à soi-même sa propre norme. S’en tenir à soi quoi qu’il en coûte. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre tout le monde à dos que se mettre à plat ventre. Pratiquer aussi en corsaire et sans vergogne le droit de prise. Piller dans l’époque tout ce que l’on peut convertir à sa norme, sans s’arrêter sur les apparences. Dans les revers, ne jamais se poser la question de l’inutilité d’un combat perdu. »
Dominique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédition Pierre-Guillaume de Roux, 2014
Tout est précieux de ce qui aspire à la culture…
« Quel que soit son âge, sa condition, son degré d’instruction, il est possible à notre époque à tout individu de renouer avec la tradition de la culture personnelle. Aucun des efforts accomplis dans ce sens n’est méprisable ou indifférent. Tout est précieux de ce qui aspire à la culture. Le plus petit pas que l’on fait vers elle a sa valeur et son importance. Éteindre son téléviseur et se mettre à lire un livre, c’est déjà faire œuvre de civilisation. »
Jean-Louis Harouel
Culture et contre cultures, Éditions Presses universitaires de France, 1994
L’homme cultivé n’a jamais trop de temps…
« Et je ne regrette pas d’avoir proposé ailleurs, comme une des définitions possibles de la culture, « la claire conscience de la préciosité du temps ». L’homme cultivé n’a jamais trop de temps, il n’en a même jamais assez pour tout ce qu’il y a lire, à voir, à entendre, à connaître, à apprendre, à comprendre et à aimer. L’intelligible, par son énormité, est incommensurable à son intelligence. L’existant, par son immensité, est sans rapport de proportions avec sa soif de connaissance et les possibilités de sa mémoire. L’aimable, par son infinitude, outrepasse de toute part son amour. À tout moment il doit faire des choix, c’est-à-dire renoncer à des chemins, à des livres, à des études et à des distractions. Et ce qu’il est, autant que par ce qu’il lit, par ce qu’il entend et par ce qu’il étudie, il l’est par ce qu’il ne lit pas, ce qu’il ne fréquente pas, ce à quoi il refuse de perdre son temps, ce temps que la culture rend précieux. »
Renaud Camus
La grande déculturation, éditions Fayard, 2008
Un bon livre n’est jamais une copie de la réalité…
« Un bon livre n’est jamais une copie de la réalité. Mais il est, par lui-même, une réalité. »
Pierre Gripari
Reflets et réflexes, éditions L’Âge d’Homme, 1983
Les maximes ne gâtent pas les dents…
« Comparé à l’essai, le recueil de maximes représente quelque chose comme une boîte de bonbons comparée à un repas ordinaire. C’est moins équilibré, moins nutritif, peut-être, mais cela dure plus longtemps, on y revient plusieurs fois… avec, cependant, une différence : les maximes ne gâtent pas les dents, et les petits écrits ne font pas grossir. »
Pierre Gripari
Reflets et réflexes, éditions L’Âge d’Homme, 1983
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