« Ma famille m’a laissé mieux : une tradition et un exemple. Je vais essayer de les rapporter fidèlement. C’est une dette que j’acquitte. Quand j’écris que le plus important n’est pas le sens de l’Histoire mais le sens du devoir, je prends ce mot au mot. Devoir, c’est avoir des dettes. Nous survivons écroulés de dettes. Envers nos parents et envers ceux qui nous suivrons. Envers ceux que nous aimons et envers ceux que personne n’a aimé. Envers ceux qui nous ont donné, et envers ceux à qui on n’a pas donné. Je n’ai jamais pu supporter le spectacle d’un enfant qui pleure. Essayons de rester, dans ce monde perdu, capable de l’honneur et des larmes. »
Jean-François Deniau
Mémoires de 7 vies. Les temps aventureux, Tome 1, éditions Plon, 1994