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Citations sur les Alpes

Citations sur les Alpes : découvrez 5 citations de Rémi Soulié, Victor Hugo, François-René de Chateaubriand, Gilbert K. Chesterton, Dominique Venner

Mistral n’ignore rien de l’histoire de la Provence…

« Mis­tral n’ignore rien de l’histoire de la Pro­vence, dont il relate ou men­tionne les gran­deurs et les déca­dences — notam­ment dans Calen­dal — depuis les Pho­céens et les Ligures : la Pro­vence grecque et romaine puis chré­tienne, la Répu­blique médié­vale d’Arles, la lutte contre les Sar­ra­zins et les Bar­bares du Nord”, l’union de la Pro­vence au royaume de France, etc. Néan­moins, le plan his­to­rique est beau­coup moins éle­vé que d’autres, tels ceux du lieu, du peuple (de la race) ou de la langue et, au-delà de tout, de la grand Natu­ro”. Les Han­ni­bal, les César, les Char­le­magne, les Bona­parte, tous ceux que sus Rose à‑de-rèng an fan l’empèri” (“qui eurent tour à tour empire sur le Rhône”) et qui sont pas­sés par les Alpes ont dis­pa­ru, mais les Alpes demeurent, ain­si que les pastre d’Arle” (“ber­gers d’Arles”), leurs boucs et leurs bre­bis, qui conti­nuent de les traverser. »

Rémi Sou­lié
Fré­dé­ric Mis­tral. Patrie char­nelle et Pro­vence abso­lue, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

Les vallées des Alpes ont cela de remarquable…

« Les val­lées des Alpes ont cela de remar­quable, qu’elles sont en quelque sorte com­plètes. Cha­cune d’elles pré­sente, sou­vent dans l’espace le plus bor­né, une espèce d’univers à part. Elles ont toutes leur aspect, leur forme, leur lumière, leurs bruits par­ti­cu­liers. On pour­rait presque tou­jours résu­mer d’un mot l’effet géné­ral de leur phy­sio­no­mie. La val­lée de Sal­lenches est un théâtre ; la val­lée de Ser­voz est un tom­beau ; la val­lée de Cha­mo­nix est un temple. »

Vic­tor Hugo
Frag­ment d’un Voyage aux Alpes, in Revue des Deux Mondes, tome 3, 1831

Les tableaux de la création que l’on découvre du sommet des montagnes…

« Les tableaux de la créa­tion que l’on découvre du som­met des mon­tagnes aug­mentent dans le cœur de l’homme le sen­ti­ment reli­gieux ; à la vue de tant de mer­veilles, on se trouve natu­rel­le­ment dis­po­sé à ado­rer la main qui les tira du néant. Plus on s’é­lève vers le ciel, moins il semble que la prière ait d’es­pace à fran­chir pour arri­ver à Dieu : les anciens Perses sacri­fiaient sur les hau­teurs, et les Grecs avaient cou­ron­né de leurs temples les cimes de l’O­lympe, du Cythé­ron et du Tay­gète. Les rochers des Alpes étaient consa­crés par les divi­ni­tés du Capi­tole ; mais si les Romains avaient un Jupi­ter Pœn­nin sur le Saint-Gothard, ils n’y avaient pas un hos­pice : per­sonne ne s’y enter­rait vivant pour secou­rir le voya­geur ; ce sont là les œuvres du chris­tia­nisme. »

Fran­çois-René de Chateaubriand
Sur le mont Valé­rien, 1819, Dufour, Mulat et Bou­lan­ger édi­teurs, 1854

Le courage est presque une contradiction dans les termes…

« Le cou­rage est presque une contra­dic­tion dans les termes. C’est un puis­sant désir de vivre qui prend la forme d’un empres­se­ment à mou­rir. Celui qui per­dra sa vie la sau­ve­ra” n’est pas une sen­tence mys­tique à l’u­sage des saints et des héros. C’est le conseil quo­ti­dien aux marins et aux mon­ta­gnards. On pour­rait l’im­pri­mer dans un guide des Alpes ou dans un manuel de manœuvres mari­times. Ce para­doxe est tout le prin­cipe du cou­rage, même du cou­rage tout à fait ter­restre ou tout à fait brutal. »

Gil­bert Keith Chesterton
Ortho­doxie, 1908, trad. Lucien d’A­zay, édi­tions Flam­ma­rion, coll. « Cli­mats », 2010

L’Europe est le nom de notre tradition, un murmure…

« L’Europe est le nom de notre tra­di­tion, un mur­mure des temps anciens et du futur. Notre tra­di­tion est une façon de se conduire et de conduire notre vie qui n’appartient qu’à nous. Elle nous est révé­lée par les poèmes d’Homère et par nos grandes légendes, celles de la Table Ronde ou des Nibe­lun­gen. Elle nous est révé­lée aus­si par le tré­sor des contes. Sous des appa­rences dif­fé­rentes, nos contes tissent la trame d’un même héri­tage de part et d’autre du Rhin, des Alpes et des Pyré­nées. Retrou­vés en Alle­magne par les frères Grimm et en France par Charles Per­rault, sans avoir l’air de rien, ils sont l’un de nos biens les plus pré­cieux. Ils ne se voilent d’obscurité que si l’on ne fait pas l’effort de les décou­vrir. Jadis, leur trans­mis­sion se fai­sait à la veillée, par le récit des Anciens. Se jouant du temps qui passe, ils conti­nuent de dire le retrait sal­va­teur dans la forêt, les forces de la nature, la soli­tude et la com­mu­nau­té, les rites de pas­sage de l’enfance à l’âge adulte, la ren­contre de la jeune fille et du che­va­lier, l’ordre du monde. Les contes sont le grand livre de notre tra­di­tion. Leur fonc­tion est de léguer la sagesse ances­trale de la com­mu­nau­té. Même quand on y ren­contre des elfes ou des fées auprès des sources et au coin des bois, ils sont le contraire des « contes de fées ». Sous l’apparence du diver­tis­se­ment, ils enseignent des leçons de vie. Ils disent les secrets qui feront que les demoi­selles devien­dront femmes et les gar­çons des hommes. Les contes disent les menaces à sur­mon­ter (le Chat bot­té), les limites à ne pas fran­chir (Barbe bleue), la ruse ter­ras­sant la force bru­tale (le Petit Pou­cet), la ran­çon de l’étourderie (le Petit Cha­pe­ron Rouge), le prix du ser­ment (Gri­sé­li­dis), l’effort sou­te­nu triom­phant d’une nature ingrate (Riquet à la houppe), les périls cou­rus par la jeune fille et la viri­li­té dévoyée (Peau d’âne). Les contes disent encore le cou­rage, l’espoir et la constance des jeunes filles triom­phant des épreuves (Cen­drillon). Ils disent aus­si la vigueur, l’audace, la vaillance et les rup­tures par quoi les gar­çons sont ce qu’ils sont (Per­ce­val). Les contes montrent qu’en s’appuyant sur les forces de la nature, la femme main­tient ou res­taure l’ordre du monde et de la com­mu­nau­té (Blanche Neige). Ces secrets sont nôtres, on pour­rait par­fois les croire per­dus alors qu’ils ne sont qu’assoupis. Comme dans le conte de la Belle au bois dor­mant, ils se réveille­ront. Ils se réveille­ront sous l’ardeur de l’amour que nous leur porterons. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, 2002

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