Auteur : Ezra Pound
Éditeur : éditions L’Âge d’Homme (1968)
Avant-propos (édition de 1968), par Piero Sanavio : Mon rôle, ici, n’est pas d’estimer les implications politiques et économiques des pamphlets italiens de Pound, ici réunis sous le titre général de LE TRAVAIL ET L’USURE : J’ai, ailleurs, clairement exposé mes idées sur ce sujet. J’indiquerai seulement que ces pamphlets, quelles que soient leurs implications, et quelque détestables que nous soient certaines de leurs conclusions, à nous qui sommes historiquement vierges des péchés des générations précédentes, sont le fruit du combat que le poète a, toute sa vie, mené contre l’usure, où il voit le cancer de toutes les civilisations et la principale entrave à la fleuraison des arts.
L’Usure rouille l’homme et son ciseau
Elle détruit l’artiste ; funeste entreprise
L’Azur contracte le cancer. L’Emeraude a perdu son Memling
L’Usure étouffe l’enfant dans le sein de sa mère
Et met fin à la cour du jeune homme
L’Usure flétrit la jeunesse ; elle est couchée entre les fiancés
L’Usure fait avorter la Nature.
D’un strict point de vue d’érudit, ces pamphlets sont probablement la principale source pour l’intelligence des CANTOS. On a souvent reproché à Pound son obscurité. Cette opinion est fausse, comme la plupart de celles exprimées sur Pound par la foule des parvenus d’hier et d’aujourd’hui.
Le lecteur intelligent n’aura qu’à examiner ces pamphlets pour comprendre – sinon toute l’étendue du concept poundien de l’Histoire – bien des points de référence auxquels renvoie son poème.
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