Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations sur l'abondance

Citations sur l'abondance : découvrez 6 citations de Ezra Pound, Emmanuel Mounier, Ernst Jünger, Dominique Venner, Hervé Juvin, Sylvain Tesson

Nous devons être jeunes et nouveaux…

« La jeu­nesse, comme l’étranger, nous boute hors des atmo­sphères chaudes et des lieux connus. Sa ver­tu n’est pas de chan­ger le monde : le chan­ge­ment peut être recul, et le nou­veau n’est pas tou­jours du neuf. Elle est d’être la jeu­nesse, c’est-à-dire cette pure­té inté­rieure, cette bonne grâce, cette frai­cheur et cette abon­dance que l’on voit plus par­ti­cu­liè­re­ment dans les choses qui viennent de naître. Nous devons être jeunes et nou­veaux, non parce que l’être est mou­ve­ment, mais parce que la durée maté­rielle momi­fie, et qu’il n’est qu’un moyen de res­ter purs, de bonne grâce, frais et féconds, qui est de renaître tou­jours. Para­doxes du monde : comme l’abandon conso­lide la per­sonne, c’est le per­pé­tuel renou­veau qui sau­ve­garde les richesses éter­nelles. Une direc­tion, un contour, voi­là la véri­té : mais à l’intérieur un voyage inépuisable. »

Emma­nuel Mounier
« Pour une réha­bi­li­ta­tion de la com­mu­nau­té », in Kri­sis n°16, juin 1994

La force et la santé demeurent en l’intrépide…

« La force et la san­té demeurent en l’intrépide. Au contraire, la crainte assiège ceux même qui s’arment jusqu’aux dents – et ceux-là plus que les autres. On peut en dire autant de ceux qui nagent dans l’abondance. Les armes, les tré­sors sont impuis­sants à conju­rer les menaces. Ce ne sont que des pis-aller. »

Ernst Jün­ger
Trai­té du rebelle ou le recours aux forêts (Der Wald­gang), 1951, trad. Hen­ri Plard, Chris­tian Bour­gois édi­teur, 1995

Qui était sorti vainqueur de cette fausse guerre ? Les États-Unis, bien entendu…

« Qui était sor­ti vain­queur de cette fausse guerre [la guerre froide, NDLR] ? Les États-Unis, bien enten­du, et l’économie de mar­ché. Mais aus­si la reli­gion de l’Humanité, une, uni­forme et uni­ver­selle. Une reli­gion com­mune aux deux adver­saires de la veille. Et ce n’était pas leur seule affi­ni­té. Que vou­laient les com­mu­nistes d’autrefois ? Ils vou­laient la mise en com­mun des richesses de l’humanité et une ges­tion ration­nelle assu­rant à tous abon­dance et paix. Ils vou­laient aus­si la créa­tion d’un homme nou­veau, capable de dési­rer ces bien­faits, un homme ration­nel et uni­ver­sel, déli­vré de toutes ces entraves que sont des racines, une nature et une culture. Ils vou­laient enfin assou­vir leur haine des hommes concrets, por­teurs de dif­fé­rences, leur haine éga­le­ment de la vieille Europe, mul­tiple et tra­gique. Et l’Occident amé­ri­cain, que veut-il ? Eh bien, la même chose. La dif­fé­rence porte sur les méthodes. Récu­sant la pla­ni­fi­ca­tion par la contrainte, le sys­tème amé­ri­cain voit dans le mar­ché le fac­teur prin­ci­pal de la ratio­na­li­té et des changements. […]
Le com­mu­nisme de mar­ché, autre nom du mon­dia­lisme, ne par­tage pas seule­ment avec son ex-frère enne­mi sovié­tique la vision radieuse du but final. Pour chan­ger le monde, lui aus­si doit chan­ger l’homme, fabri­quer l’homo œco­no­mi­cus de l’avenir, le zom­bi, l’homme du nihi­lisme, vidé de son conte­nu, pos­sé­dé par l’esprit du mar­ché et de l’Humanité uni­ver­selle. Le zom­bi se mul­ti­plie sous nos yeux. Il est heu­reux puisque l’esprit du mar­ché lui souffle que le bon­heur consiste à satis­faire tous ses dési­rs”. Et ses dési­rs étant ceux du mar­ché ne sont sus­ci­tés que pour être satisfaits. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Le premier instinct humain est l’instinct de survie…

« Le pre­mier ins­tinct humain est l’instinct de sur­vie, et cet ins­tinct emporte tout sur son pas­sage ; nous aurions dû apprendre pour tou­jours ce que la peur pour l’espace vital peut déclen­cher dans un peuple qui pou­vait se récla­mer de la plus haute civi­li­sa­tion du monde, nous aurons demain à apprendre ce que la réa­li­té des menaces pour l’espace vital et la digni­té des hommes peut pro­vo­quer chez ceux qui se sen­ti­ront mena­cés dans leur sur­vie par la sur­po­pu­la­tion et l’entassement humain du futur. La loi de l’intérêt indi­vi­duel, les pas­sions de toute nature ne sont que les habillages que l’abondance per­met d’élaborer autour de cette pas­sion simple : sur­vivre. Il est pos­sible que la science poli­tique de demain ait à oublier bien des véri­tés qui n’étaient que le fait de la richesse, de la sûre­té du len­de­main et de la sur­vie, pour redé­cou­vrir quelques aspects des socié­tés humaines que nous avons depuis long­temps oubliés. »

Her­vé Juvin
Le ren­ver­se­ment du monde. Poli­tique de la crise, édi­tions Gal­li­mard, 2010

La retraite est révolte. Gagner sa cabane…

« La retraite est révolte. Gagner sa cabane, c’est dis­pa­raître des écrans de contrôle. L’ermite s’efface. Il n’envoie plus de traces numé­riques, plus de signaux télé­pho­niques, plus d’impulsions ban­caires. Il se défait de toute iden­ti­té. Il pra­tique un hacking à l’envers, sort du grand jeu. Nul besoin d’ailleurs de gagner la forêt. L’ascétisme révo­lu­tion­naire se pra­tique en milieu urbain. La socié­té de consom­ma­tion offre le choix de s’y confor­mer. Il suf­fit d’un peu de dis­ci­pline. Dans l’abondance, libre aux uns de vivre en pous­sah mais libre aux autres de jouer les moines et de vivre amai­gris dans le mur­mure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts inté­rieures sans quit­ter leur appartement. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?