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Citations sur la puissance
Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Empire de la nation ?
« Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Empire de la nation ? C’est d’abord le fait que l’Empire n’est pas seulement un territoire, mais aussi, et même essentiellement, un principe ou une idée. […] L’essentiel tient au fait que l’empereur tient son pouvoir de ce qu’il incarne un principe qui excède la simple possession. En tant que dominus mundi, il est le suzerain des princes et des rois, c’est-à-dire qu’il règne sur des souverains, non sur des territoires, et représente une puissance transcendant les communautés fédérées dont il assume la direction. […] Evola rappelle également que « l’ancienne notion romaine de l’imperium, avant d’exprimer un système d’hégémonie territoriale supranationale, désigne la pure puissance du commandement, la force quasi mystique de l’auctoritas » […]
L’Empire vise à unifier à un niveau supérieur sans supprimer la diversité des cultures, des ethnies et des peuples. Il cherche à associer les peuples à une communauté de destin, sans pour autant les réduire à l’identique. Il est un tout où les parties sont d’autant plus autonomes que ce qui les réunit est plus solide – et ces parties qui le constituent restent des ensembles organiques différenciés. Moeller van den Bruck plaçait l’Empire sous le signe de l’unité des contraires, et c’est une image qu’on peut en effet retenir. Julius Evola, lui, définissait l’Empire comme « une organisation supranationale telle que l’unité n’agisse pas dans le sens d’une destruction et d’un nivellement de la multiplicité ethnique et culturelle qu’elle englobe ». C’est l’image classique de l’universitas, par opposition à la societas unitaire et centralisée. La différence n’y est pas abolie, mais intégrée. »
Alain de Benoist
L’empire intérieur, éditions Fata Morgana, 1995
Les hommes les plus semblables et les plus ordinaires…
« Si l’on admet […] que, de tout temps, le danger n’a rapproché que des hommes qui pouvaient désigner, au moyen de signes semblables, des besoins semblables, des événements semblables, il résulte, dans l’ensemble, que la facilité de communiquer dans le péril, c’est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des événements moyens et communs, a dû être la force la plus puissante de toutes celles qui ont dominé l’homme jusqu’ici. Les hommes les plus semblables et les plus ordinaires eurent toujours et ont encore l’avantage ; l’élite, les hommes raffinés et rares, plus difficiles à comprendre, courent le risque de rester seuls et, à cause de leur isolement, ils succombent aux dangers et se reproduisent rarement. Il faut faire appel à de prodigieuses forces adverses pour entraver ce naturel, trop naturel, progressus in simile, le développement de l’homme vers le semblable, l’ordinaire, le médiocre, le troupeau — le commun ! »
Friedrich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Prélude d’une philosophie de l’avenir (Jenseits von Gut und Böse – Vorspiel einer Philosophie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2000
Je me sens le courage de m’aventurer dans le monde…
« Je me sens le courage de m’aventurer dans le monde, de porter toute la souffrance et tout le bonheur de la terre, de me battre avec les tempêtes et de ne pas faiblir dans les grincements du naufrage ! »
Johann Wolfgang von Goethe
Faust primitif (ou premier Faust), 1808
Nous sommes pris dans une alternative…
« Nous sommes pris dans une alternative qui ne nous permet plus d’exister médiocrement ; il nous faut vivre plus puissamment, ou bien disparaître, nous surpasser ou nous abolir. […] La tragédie essentielle n’est pas de savoir quels dangers nous menacent, mais de définir d’abord ce qu’ils menacent en nous, car il importerait assez peu que nous fussions détruits, si nous avions rendu cette destruction légitime en ne valant presque rien. »
Abel Bonnard
Les Modérés, éditions Grasset, 1936
Tu ne dois pas te laisser donner un droit…
« Tu ne dois pas te laisser donner un droit que tu es capable de prendre. »
Friedrich Nietzsche
cité par Robert Dun in Le Grand suicide, éditions du Crève-Tabous, 1984
Aurore, abandonnant le brillant Tithonos…
« Aurore, abandonnant le brillant Tithonos, se lève de son lit pour porter la lumière aux hommes comme aux dieux. Vers les sveltes vaisseaux de la flotte achéenne Zeus alors fait partir Discorde la cruelle, qui tient entre ses mains l’emblème de la guerre. Elle s’arrête auprès du navire d’Ulysse, nef noire aux flancs profonds, qui se trouve au milieu : de là, sa voix pourra porter des deux côtés, et vers le camp d’Ajax, le fils de Télamon, et vers celui d’Achille ; aux deux extrémités ils ont tiré leurs nefs, ces preux sûrs de la force ardente de leurs bras. C’est là qu’elle s’arrête et pousse un cri perçant, de sa terrible voix : lors elle insuffle au cœur de tous les Achéens une puissante ardeur qui les fera lutter et batailler sans trêve ; et combattre, pour eux, a soudain plus d’attrait que rentrer au pays à bord de leurs nefs creuses. »
Homère
Iliade, Chant XI, Troisième journée de bataille, vers 800 – 725 av. notre ère
Fais en sorte que ce sur quoi tu n’as pas prise…
« Fais en sorte que ce sur quoi tu n’as pas prise, ne puisse avoir de prise sur toi. »
Julius Evola, interview à Gianfranco de Turris
Il Conciliatore, 15 janvier 1970
Accepter le destin d’un cœur ferme…
« Accepter le destin d’un cœur ferme n’est pas une vertu, c’est être un homme selon Homère, tout simplement. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
L’homme qui songe est un dieu…
« L’homme qui songe est un dieu, celui qui pense un mendiant. »
Friedrich Hölderlin
Hypérion ou l’Ermite de Grèce (Hyperion oder Der Eremit in Griechenland), 1797, trad. Jean-Pierre Lefebvre, éditions Garnier-Flammarion, 2005
Le vrai courage, c’est au-dedans de soi, de ne pas céder…
« Le vrai courage, c’est au-dedans de soi, de ne pas céder, ne pas plier, ne pas renoncer. Être le grain de sable que les plus lourds engins écrasant tout sur leur passage ne réussissent pas à briser. »
Jean-Pierre Vernant
Entretien au Figaro littéraire, 2 décembre 2004
Le secret des forts est de toujours se contraindre…
« Le secret des forts est de toujours se contraindre. »
Maurice Barrès
Sous l’œil des Barbares, 1ère partie de la série Le culte du moi, 1888
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