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Citations sur le progrès

Le vieux est par nature ringard…

« L’influence n’en est pas moins impor­tante au ser­vice de la nor­ma­li­sa­tion des modes et de la déva­lo­ri­sa­tion de l’ancien au pro­fit du neuf. Dans la ligne d’une socié­té pro­gres­siste – où demain est for­cé­ment mieux qu’hier –, il faut cas­ser les cloi­sons et refaire les déco­ra­tions. Le vieux est par nature rin­gard et non vin­tage”. »

Jean-Yves Le Gallou
La socié­té de pro­pa­gande. Manuel de résis­tance au gou­lag men­tal, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Car­touches, 2022

Ce n’est pas la nouveauté qui nous désenchante…

« Ce n’est pas la nou­veau­té qui nous désen­chante, c’est au contraire le règne fas­ti­dieux de l’in­no­va­tion, de la confu­sion inces­sam­ment renou­ve­lée, c’est ce kaléi­do­scope tour­nant d’ins­tan­ta­néi­tés uni­ver­selles qui nous fait vivre sans pers­pec­tives de temps ou d’es­pace comme dans les rêves ; c’est l’au­to­ri­ta­risme du chan­ge­ment qui s’é­tonne de nous voir encore atta­chés à la nou­veau­té qu’il recom­man­dait hier, quand il en a une autre à nous impo­ser et qui empile à la va-vite ses pro­grès tech­niques les uns sur les autres sans faire atten­tion que nous sommes là-dessous. »

Bau­douin de Bodinat
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’a­ve­nir que contient le temps où nous sommes (1996), Édi­tions de l’En­cy­clo­pé­die des Nui­sances, 2008

Les réformes sociétales ont un gros avantage : c’est qu’elles ne coûtent rien…

« Les réformes socié­tales ont […] un gros avan­tage : c’est qu’elles ne coûtent rien, ce qui n’est évi­dem­ment pas le cas de la poli­tique sociale. En même temps, c’est la marche vers une socié­té à l’américaine, indi­vi­dua­li­sée à l’extrême et où l’on constate une sorte d’ato­mi­sa­tion des classes sociales. »

Jacques Jul­liard
« Pour­quoi la gauche s’ef­fondre », Élé­ments n°159, mars 2016

L’idée que les choses iront nécessairement mieux demain…

« L’idée que les choses iront néces­sai­re­ment mieux demain a déser­té les classes popu­laires, qui ont aujourd’hui le sen­ti­ment d’être les grandes sacri­fiées du mou­ve­ment géné­ral des choses. Elles sont donc deve­nues objec­ti­ve­ment conser­va­trices et nos­tal­giques du pas­sé. Les élec­teurs du Front natio­nal d’aujourd’hui sont des déçus de l’État-providence d’hier. »

Jacques Jul­liard
« Pour­quoi la gauche s’ef­fondre », Élé­ments n°159, mars 2016

Le progrès pose des définitions…

« Le ratio­na­lisme pro­gres­siste s’accommode de tout. Il ignore la nature des choses comme il ignore l’instinct. Le « pro­grès » pose des défi­ni­tions. Il ne voit pas l’animal et ses lois. Et tout peut sor­tir des défi­ni­tions. L’élasticité morale du monde moderne est infi­nie, ses formes d’expression également. »

Mau­rice Bardèche
Sparte et les Sudistes, 1969, édi­tions Les Sept Cou­leurs, édi­tions Kontre Kul­ture, 2019

Galope, fuis, galope, imagination encore survivante !

« Galope, fuis, galope, ima­gi­na­tion encore sur­vi­vante ! Avide de t’ex­ter­mi­ner, le monde civi­li­sé est à tes trousses, et il ne te lais­se­ra plus jamais en paix. »

Dino Buz­za­ti
Le Cro­que­mi­taine, in Les nuits dif­fi­ciles, nou­velles, 1971, trad. Michel Sager, édi­tions Robert Laf­font, Coll. Pavillon, 1972

Une nouvelle Révolution ? Nous y sommes prêts…

« Une nou­velle Révo­lu­tion ? Nous y sommes prêts. Mieux encore, nous la vou­lons, et enten­dons l’insuffler. Pré­ci­sé­ment au moment où s’achèvent et s’épuisent de nom­breux cycles his­to­riques et idéo­lo­giques, dont prin­ci­pa­le­ment celui de la moder­ni­té mar­chande, indi­vi­dua­liste et libé­rale” impo­sée par les Lumières. »

Gré­goire Gambier 
Pour un réveil euro­péen. Nature – Excel­lence – Beau­té (conclu­sion), Oli­vier Eichen­laub dir., édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2020

À l’appétit du toujours plus…

« À l’appétit du tou­jours plus”, l’homme enra­ci­né oppose la logique du tou­jours mieux”. Fidèle à une éthique en accord avec sa tra­di­tion, il cesse de regar­der la terre comme un fond inépui­sable, dont l’exploitation effré­née per­met d’entretenir l’illusion d’une tra­jec­toire de crois­sance, de déve­lop­pe­ment et de pro­grès infi­nis. Fai­sons nôtre la parole de Frie­drich Höl­der­lin : l’homme habite en poète”, afin que le monde rede­vienne peu à peu pour nous ce que Mar­tin Hei­deg­ger appelle l’union des quatre” : la terre, le ciel, les mor­tels et les dieux”. C’est sur ce socle qu’il devient pos­sible d’élaborer une éco­lo­gie à l’endroit”, capable d’apporter une réponse à la hau­teur des défis à venir. »

Hen­ri Levavasseur
« Nature, culture, géné­tique : une anthro­po­lo­gie réa­liste pour une éco­lo­gie à l’en­droit », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

Le progressiste libéral exige que l’histoire se comporte en accord avec les postulats de sa raison…

« Le pro­gres­siste libé­ral exige que l’histoire se com­porte en accord avec les pos­tu­lats de sa rai­son, puisque c’est la liber­té qui la crée ; et comme sa liber­té engendre aus­si les causes qu’il défend, aucun fait ne peut pri­mer sur le droit que la liber­té établit. »

Nicolás Gómez Dávila
Le Réac­tion­naire authen­tique (El reac­cio­na­rio autén­ti­co), 1995, trad. Michel Bibard, Édi­tions du Rocher/Anatolia, 2005

Durant toute la modernité…

« Durant toute la moder­ni­té, dès le 16e siècle et ses grandes décou­vertes, le 17e et la phi­lo­so­phie ratio­na­liste, le 18e siècle et la phi­lo­so­phie des Lumières met­tant au centre du monde l’homme et dans les grands sys­tèmes sociaux du 19e siècle, ce qui a été au centre des idéo­lo­gies était le mythe du pro­grès. Aujourd’hui le pro­gres­sisme, dont tous les hommes poli­tiques se gar­ga­risent laisse la place, en cette post­mo­der­ni­té nais­sante, à un nou­veau mythe, celui de l’écosophie. »

Michel Maf­fe­so­li
« L’émergence d’une sen­si­bi­li­té éco­so­phique », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

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