Auteur : Jean Raspail
Éditeur : éditions Robert Laffont (1990)
Le mot de l’auteur : Ce livre est le prolongement naturel de Qui se souvient des Hommes… Il s’agit du même univers intemporel où l’on retrouve comme un reflet de lune le souvenir de peuples oubliés. Dans La Hache des steppes, paru il y a dix-sept ans chez le même éditeur, livre aujourd’hui introuvable et connu seulement d’initiés, j’avais déjà exploré quelques-unes de ces pistes que j’ai reprises ici, mêlées à toutes les autres, mais en les soumettant à un éclairage intérieur différent.
D’une certaine façon, Pêcheur de lunes est le livre d’une vie. En quarante ans de voyages à travers le monde, j’ai suivi de nombreuses pistes qui conduisaient aux derniers survivants encore doués de mémoire. J’ai éprouvé une émotion intense en les découvrant, comme si j’avais chevauché la lumière tombant d’une étoile sur le point de s’éteindre ou comme si j’avais retrouvé le Graal. Parfois, les cendres étaient encore chaudes, la présence des disparus encore perceptible, comme un écho, mais il n’y avait plus personne et c’est précisément à ces moments-là que j’éprouvais le plus de ferveur et de foi. La fin de la piste n’était accessible que dans l’au-delà.
J’avais pensé un moment appeler ce livre : « Jeu de pistes ». Car il y a du jeu là-dedans. Il faut décrypter des messages, courir à des rendez-vous improbables, trouver un sens au hasard. Il faut même être inspiré, faute de quoi l’on ne découvre rien. La mort du dernier chef aïnou, par exemple, ou la disparition du dernier pape des Cévennes, ont pour moi une valeur mystique. – J.R., 1er novembre 1989
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