« Quelle était donc cette faim qui tenaillait le vieillard ? Quelle faim morale lui crispait l’âme sans qu’il pût la traduire autrement qu’en termes de gibier disparu et de jeunes gens déserteurs ? Je crois que je la connaissais. Je l’avais déjà rencontrée. Sans doute la faim de ce qui fut, de ce qui ne sera plus, la silencieuse et invisible famine qui conduit les peuples perdus à la mort plus sûrement encore que la vraie faim du corps. »
Jean Raspail
Pêcheur de lunes. Qui se souvient des hommes…, éditions Robert Laffont, 1990