« Cette forme d’orgueil qui consiste à préférer ce que l’on est à ce que l’on pourrait devenir, et qui est l’orgueil bourgeois. »
Jean-René Huguenin
Journal, 1964, éditions du Seuil, coll. Points, 1997
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.
« Cette forme d’orgueil qui consiste à préférer ce que l’on est à ce que l’on pourrait devenir, et qui est l’orgueil bourgeois. »
Jean-René Huguenin
Journal, 1964, éditions du Seuil, coll. Points, 1997
« Aucune civilisation n’a jamais échappé à l’apologétique de la femme, à part quelques rares sociétés de jeunes mâles guerriers et ardents, dont l’apothéose et le déclin ont été aussi rapides que brefs, telles que les civilisations pédérastiques des Ninivites et des Babyloniens, plutôt consommatrices que créatrices, qui ne connaissaient nul frein à leur activité fiévreuse, nulle limite à leur appétit énorme, nulle borne à leurs besoins, et qui se sont pour ainsi dire dévorées elles-mêmes en disparaissant sans laisser de traces, ainsi que meurent toutes les civilisations parasitaires en entraînant tout un monde derrière elles. »
Blaise Cendrars
Moravagine, 1926, éditions Grasset, coll. Le Livre de Poche, 1956
« Il est de nos jours une classe d’esprits si convaincus de la supériorité de notre temps, si parqués dans leur étroite modernité, qu’ils voudraient biffer de notre mémoire tout ce qui précède la date de leur naissance. »
Édouard Schuré
Les Légendes de l’Alsace – Promenades et Souvenirs, in Revue des Deux Mondes, tome 60, 1883
« Et si l’effondrement de la flèche était la suite logique de ce que nous faisons subir à l’Histoire ? L’oubli, le ricanement, la certitude de nous-même, l’emballement, l’hybris, le fétichisme de l’avenir… et un jour, les cendres. »
Sylvain Tesson
Notre-Dame de Paris, Ô reine de douleur, Éditions des Équateurs, 2019
« Je ne suis pas un comédien : je ne joue pas, je vis. Aujourd’hui, je suis différent d’hier physiquement. Mais je ne veux pas refaire du cinéma pour faire du cinéma. Je ne veux pas faire le combat de trop, comme disent les boxeurs, que je connais bien. J’ai vu ça chez Sugar Ray Robinson. Joe Louis aussi. Pour l’orgueil ou le pognon. Je n’ai pas envie de ça. »
Alain Delon
Ce n’est pas à 83 piges que je vais passer à gauche !, entretien au Journal du Dimanche, Stéphane Joly, 18 mai 2019
« Melody Stray Calf a vingt ans, mais elle a mille ans. Elle est l’éternité de l’Indien et elle le sait. Elle n’en tire aucun orgueil, ni vanité, elle est heureuse, simplement. »
Jean Raspail
Journal peau-rouge, éditions Robert Laffont, 1975
« Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied ; pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la Civilisation et du Progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions comme celles qui vont faire le sujet de cette histoire, si la sagesse de notre temps veut bien nous permettre de la raconter. »
Jules Barbey d’Aurevilly
L’Ensorcelée, 1852, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 1977
« J’étais aveuglé par l’orgueil. Je voulais des disciples à l’âge où l’on devrait chercher des réponses. »
Erik L’Homme
Déchirer les ombres, éditions Calmann-Lévy, 2018
« En excitant la combativité de la jeunesse, on la rend plus orgueilleuse et bruyante, en la prenant d’une main maladroite, on la rend laide. La jeunesse à l’état naturel est toujours modeste, gentille, reconnaissante pour tout ce qu’on lui accorde avec cœur, mais quiconque se mêle d’éduquer sans savoir éveiller le respect, n’a pas à s’étonner s’il n’éveille qu’insolence et cruauté. »
Walter Flex
Le pèlerin entre deux mondes (Der Wanderer zwischen beiden Welten), 1916, trad. Philippe Marcq, éditions ACE, 2020
« Certains péchèrent par orgueil en confondant méfiance envers leur siècle et mépris de leurs semblables. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Nous avons perdu notre âme parce que nous avons perdu le sens des valeurs communes qui formaient l’antique “sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme des Hyperboréens et “redéfinir” Dieu. Car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la création de la vie. Dieu n’est pas surnaturel et il n’est pas transcendant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu naît avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu respire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le crépuscule. Et la brume. Et l’orage.
Dieu s’incarne dans la Nature. La Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se perpétue dans le Sang.
Nous savons, depuis Héraclite, que la vie est un combat et que la paix n’est que la mort. Notre religion se veut d’abord culte des héros, des guerriers et des athlètes. Nous célébrons, depuis les Grecs, les hommes différents et inégaux. Notre monde est celui du combat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diversifie, sépare, hiérarchise. L’individu, libre et volontaire devient le centre du monde. Sa plus grande vertu reste l’orgueil – péché suprême pour la religion étrangère. Dans notre conception tragique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véritable celui qui s’attaque à des entreprises démesurées. Une même ligne de crêtes unit Prométhée à Siegfried. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« Les Dieux n’accordent aucune récompense. C’est l’éthique de l’honneur qui commande de transmettre un nom sans tâche, d’être fidèle à la parole donnée et de respecter les contrats. Violer ceux-ci n’est pas pécher, mais commettre une faute qui se paie toujours au prix fort. La faute suprême est celle que les Grecs nomment hybris : la démesure, dictée par l’orgueil, qui pousse l’aveugle à aller à l’encontre de l’ordre cosmique. Les plus terribles exemples d’hybris ne sont-ils pas aujourd’hui ces totalitarismes qui, à force de vouloir « changer l’homme », n’ont fait que l’avilir ? »
Christopher Gérard
Parcours païen, Éditions L’Âge d’Homme, 2000