« À cette heure où les enfants sont couchés et cessent de veiller sur les adultes, dans un million deux cent mille de ces logements – je le sais parce qu’on m’en fait le rapport triomphant chaque matin –, des gens se salissent l’âme devant leur poste de télévision. Ils se souillent d’images qui les déshonorent et qui ont été commandées, exécutées, interprétées, filmées, programmées, annoncées, diffusées par des misérables à mon service. Les mêmes images, au même instant, collectivement captées par des millions de regards. La multitude. Ainsi la marque-t-on au fer, comme du bétail, mais d’un seul coup. »
Jean Raspail
Sire, Éditions de Fallois, 1991