« Le soir de Noël, des éclats sombres traversaient le regard des légionnaires. Nous les sentions parfois démunis, plus silencieux qu’à l’accoutumée, retenus par le souvenir d’un berceau, d’une main maternelle qui s’approche pour calmer la fièvre d’un enfant ou par les cheveux déployés d’un amour laissé au loin.
Lorsque les hommes tombaient au combat, il fallait rassembler leurs affaires et prévenir leur famille. J’ai fait à cette occasion des découvertes que je garde précieusement en moi. Personne ne viendra les déranger. Elles mourront avec moi. Seul le silence est digne de certaines tragédies. »
Hélie Denoix de Saint Marc
Toute une vie, éditions les arènes, 2004