« Ne pas sentir la putréfaction du monde moderne est un signe de contamination. »
Nicolás Gómez Dávila
Les Horreurs de la démocratie (tiré de Escolios a un texto implícito), 1977, trad. Michel Bibard, Éditions du Rocher/Anatolia, 2003
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« Ne pas sentir la putréfaction du monde moderne est un signe de contamination. »
Nicolás Gómez Dávila
Les Horreurs de la démocratie (tiré de Escolios a un texto implícito), 1977, trad. Michel Bibard, Éditions du Rocher/Anatolia, 2003
« Alexandre Zinoviev me faisait observer que le totalitarisme était une structure indépendante du contenu qu’on y met, qu’il était passé par diverses ébauches historiques et qu’il constituait l’avenir inéluctable de la société industrielle où la fonction prend le pas sur l’être. »
Slobodan Despot
Entretien accordé à la revue Rébellion, nº 55, juillet-août 2012
« Il ne s’agit pas d’affirmer dans l’absolu la supériorité de notre civilisation sur les autres mais de refuser toute forme de repentance. Et de rappeler que notre identité ne vient pas de nulle part mais a pour origine notre hérédité et notre héritage européens. Il s’agit aussi d’affirmer notre volonté de respecter notre civilisation, d’en reprendre et d’en enrichir les traditions et de les transmettre à nos descendants. Bref de refuser la table rase et le grand remplacement génocidaire. »
Jean-Yves Le Gallou
Pour la préférence de civilisation, allocution au troisième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 9 avril 2016
« C’est l’Indochine la mieux connue. Il y a l’autre : celle des contreforts de l’Himalaya au nord, de la cordillère Annamitique au centre, des plateaux montagnards du sud : plus de quatre-vingts ethnies, peuplades, tribus, clans ! À peu près intacts, pas dégénérés, aussi libres qu’on peut l’être sur terre ! Nulle part au monde une telle diversité, une telle densité… Voilà que je vous fais un cours de géographie humaine maintenant ! Comme vous m’avez l’air de ne pas connaître grand-chose, ça ne vous fera pas de mal… De toute façon, c’est de l’histoire ancienne. Cette Indochine-là est morte. Tout est rentré dans le rang. Ces survivances féodales héritées du colonialisme français ont été promptement liquidées… pas de salut hors des masses populaires, du socialisme scientifique basé sur le matérialisme dialectique enrichi par le grand Lénine et le génial Staline, du centralisme démocratique, du déterminisme historique et tutti quanti… Ha ! Ha ! Ha ! Ainsi va le monde ! »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Deux fois dans ma vie un rédacteur-en-chef m’a dit qu’il n’osait pas imprimer ce que j’avais écrit de peur d’offenser les annonceurs de son journal. […] En ces deux occasions il me refusa la liberté d’expression parce que j’avais écrit que les grands magasins qui bénéficient de la publicité que l’on sait étaient en réalité pires que les petits magasins. C’est la une des choses, et elle est digne d’être relevée, qu’un homme n’a désormais plus le droit de dire ; peut-être même la seule chose qui lui soit réellement interdite. Si j’avais attaqué le gouvernement, on aurait trouvé cela très bien ; si j’avais attaqué Dieu, on aurait trouvé cela encore mieux. Si j’avais critiqué le mariage, le patriotisme ou la morale publique, j’aurais eu droit à la première page de la presse dominicale. Mais un grand journal ne peut se payer le luxe de critiquer les grands magasins, étant un grand magasin à sa manière et en passe de devenir lui-même un monopole. »
Gilbert Keith Chesterton
Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, 1926, trad. Gérard Joulié, éditions de l’Homme Nouveau, 2010
« La vérité concernant la presse, c’est qu’elle n’est pas telle que son nom la désigne. Elle n’est pas “la presse populaire”. Elle n’est pas la presse publique. Elle n’est pas davantage un organe de l’opinion publique. Elle est une conspiration ourdie par un petit nombre de millionnaires qui se sont entendus sur ce que cette grande nation (à laquelle nous appartenons) doit savoir sur elle-même, ses alliés, ses ennemis. […]
Si bien que le lecteur de journal reçoit toutes ses informations et ses mots d’ordre politiques de ce qui à l’heure qu’il est constitue plus ou moins consciemment une sorte de société secrète, composée d’un très petit nombre de membres disposant de beaucoup d’argent. »
Gilbert Keith Chesterton
Utopie des usuriers, trad. Gérard Joulié, éditions de l’Homme Nouveau, 2010
« Le problème que doit résoudre aujourd’hui le journaliste politique est le suivant : s’il a véritablement l’intention de dénoncer devant l’opinion un marchandage contacté entre un gouvernement et un entrepreneur, c’est, de nos jours, au Parlement qu’il a affaire ; c’est-à-dire un comité qui le contrôle. Et il doit trancher entre deux points de vue. Ou bien il décide qu’il ne peut exister de gouvernement corrompu. Ou bien il décide qu’il appartient à un gouvernement corrompu de dénoncer sa propre corruption. Je lui donne le choix tout en riant sous cape. »
Gilbert Keith Chesterton
Utopie des usuriers, trad. Gérard Joulié, éditions de l’Homme Nouveau, 2010
« Si l’on recherche les causes nombreuses de cette misère ainsi généralisée et perpétuée, on est forcé de reconnaître que la première et la plus active de toutes se trouve dans le principe d’une production presque sans bornes, et d’une concurrence également illimitée, qui impose aux entrepreneurs d’industrie l’obligation toujours croissante d’abaisser le prix de la main‑d’œuvre, et aux ouvriers la nécessité de se livrer, eux, leurs femmes et leurs enfants, à un travail dont l’excès ne suffit pas toujours à la plus chétive subsistance. »
Alban de Villeneuve-Bargemont
Discours à l’Assemblée nationale contre le travail des enfants, 22 décembre 1840
« Les sociétés démocratiques contemporaines sont des sociétés d’abstention où se croisent des collections fugitives d’individus que ne relient nul sentiment de coappartenance, ni de coresponsabilité, nul engagement dans un projet collectif. »
Pierre-André Taguieff
Résister au bougisme, Fayard, 2001
« Par l’une de ces habituelles ruses de la raison chères à Hegel, le vrai sens de l’histoire sera dissimulé jusqu’au bout aux protagonistes qui occupent l’avant-scène de la révolte étudiante, mais ne voient rien de la pièce qu’ils sont en train de jouer, s’agitant, à l’image de Daniel Cohn-Bendit, le “divin rouquin”, comme des acteurs enivrés par leur logomachie et leur verbigération. Plus que les formes traditionnelles des luttes sociales et du combat politique en l’efficacité desquelles ils ne croient pas, les “enragés” s’attachent à mettre en avant la force subversive de la libération du désir. Contrairement à la prophétie de Raoul Vaneigem et des penseurs de l’Internationale situationniste, ce ne sera pas la société marchande qui cédera sous les coups des “guerriers du plaisir à outrance”, mais l’idéologie du désir qui servira l’expansion du marché. Sous couvert d’une contestation radicale du système, le modèle culturel de libération des mœurs porté par le mouvement se révélera infiniment mieux adapté aux exigences structurelles du capitalisme de consommation que l’encadrement normatif des sociétés traditionnelles. Sous les pavés, il n’y avait pas la plage, mais Paris Plages. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Nous avions placé trop d’espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu’on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. À l’Est, c’est la foire du Parti qui la foule aux pieds, à l’Ouest la foire du Commerce : ce qui est effrayant, ce n’est même pas le fait du monde éclaté, c’est que les principaux morceaux en sont atteints d’une maladie analogue. »
Alexandre Soljenitsyne
Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2014
« Et, avec tout cela, la presse est devenue la force la plus importante des États occidentaux, elle dépasse en puissance les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Pourtant, voyons : en vertu de quelle loi a‑t-elle été élue et à qui rend-elle compte de son activité ? Si, dans l’Est communiste, un journaliste est ouvertement nommé comme tout fonctionnaire — quels sont les électeurs de qui les journalistes occidentaux tiennent leur position prépondérante ? Pour combien de temps l’occupent-ils et de quels pouvoirs sont-ils investis ? »
Alexandre Soljenitsyne
Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2014