« Citoyens, il faut choisir, se reposer ou être libre. »
Périclès cité par Thucydide
Histoire de la guerre du Péloponnèse, 431 – 411 avant notre ère, trad. Jacqueline de Romilly, Robert Laffont éditeur, coll. Bouquins, 1990
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.
« Citoyens, il faut choisir, se reposer ou être libre. »
Périclès cité par Thucydide
Histoire de la guerre du Péloponnèse, 431 – 411 avant notre ère, trad. Jacqueline de Romilly, Robert Laffont éditeur, coll. Bouquins, 1990
« Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. »
Carl Schmitt
Théologie politique, 1922
« Tout cela avait perdu sa valeur, tout cela appartenait au temps des victoires, lorsque les drapeaux pendaient à toutes les fenêtres. Maintenant il n’y avait plus de victoires, maintenant les drapeaux avaient perdu leur radieuse signification, maintenant, à cette heure trouble où tout s’écroulait, la voie à laquelle j’avais été destiné était devenue impraticable, maintenant je me trouvais, sans pouvoir m’en saisir, en face de choses nouvelles, en face de choses qui accouraient de toutes parts, de choses sans forme, où ne vibrait aucun appel clair, aucune certitude qui pénétrait irrésistiblement le cerveau, sauf une pourtant, celle que ce monde où j’étais enraciné, que je n’avais eu ni à accepter ni à adopter, et dont j’étais une parcelle, allait s’effondrer définitivement, irrévocablement, et qu’il ne ressusciterait pas, qu’il ne renaîtrait jamais. […]
La désagrégation de l’ancien ordre jointe au déchaînement des convoitises et des désirs les plus profonds, les plus secrets, et au relâchement de tous les liens, faisait que tous s’éloignaient les uns des autres et il ne semblait plus nécessaire à personne de dissimuler le véritable fond de son être. […] Et tous avaient raison, cette damnée raison était de leur côté, et ils usaient de raisonnements sages et mesurés pour étrangler toute protestation, tout brûlant enthousiasme. […]
Plus de choses s’étaient anéanties pour nous que les seules valeurs que nous avions tenues dans la main. Pour nous s’était aussi brisée la gangue qui nous retenait prisonniers. La chaîne s’était rompue, nous étions libres. Notre sang, soudain en effervescence, nous jetait dans l’ivresse et l’aventure, nous jetait à travers l’espace et le péril, mais il poussait aussi l’un vers l’autre ceux qui s’étaient reconnus parents jusqu’au plus profond de leurs fibres. Nous étions une ligue de guerriers, imprégnés de toute la passion du monde, farouches dans le désir, joyeux dans nos haines comme dans nos amours. […] Si jamais du nouveau vient au monde, c’est bien du chaos qu’il surgit, à ces moments où la misère rend la vie plus profonde, où, dans une atmosphère surchauffée, se consume ce qui ne peut pas subsister et se purifie ce qui doit vaincre. Dans cette masse en ébullition, en fermentation, nous pouvions jeter nos désirs et nous pouvions voir s’élever la vapeur de nos espoirs. »
Ernst von Salomon
Les Réprouvés (Die Geächteten), 1930, trad. Andhrée Vaillant et Jean Kuckenberg, éditions Plon, coll. Feux croisés, 1931
« Tant qu’on aura un fusil derrière la porte, des bûches dans la cheminée et des enfants au berceau, on sera maîtres chez nous ! »
Dominique Venner
Dictionnaire amoureux de la chasse, éditions Plon, coll. Dictionnaire amoureux, 2006
« Dans sa sagesse d’homme éternellement libre, Dominique Venner proposait quelques pistes aux modernes pour se retrouver : marcher régulièrement dans la nature, s’immerger dans la splendeur, les parfums, les couleurs, renouer avec la beauté et la poésie – premières ruptures fondamentales avec le monde moderne, premières conditions au réenchantement du monde ; se retirer dans la forêt-sanctuaire, le calme, le silence, et faire la paix avec soi-même ; pérégriner librement, dans l’effort, la camaraderie et le sentiment de liberté ; s’inscrire dans la tradition de rites rythmant l’année et célébrant les cycles naturels. Ces démarches sont plus que jamais nécessaires et d’actualité si nous voulons traverser le siècle sans clore définitivement le chapitre européen de l’histoire du monde. »
Éric Grolier
Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, Philippe Conrad dir., édition Institut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018
« Disons les mots. Le modernisme est, le modernisme consiste à ne pas croire ce que l’on croit. La liberté consiste à croire ce que l’on croit et à admettre, (au fond, à exiger), que le voisin aussi croie ce qu’il croit.
Le modernisme consiste à ne pas croire soi-même pour ne pas léser l’adversaire qui ne croit pas non plus. C’est un système de déclinaison mutuelle. La liberté consiste à croire. Et à admettre, et à croire que l’adversaire croit.
Le modernisme est un système de complaisance. La liberté est un système de déférence.
Le modernisme est un système de politesse. La liberté est un système de respect.
Il ne faudrait pas dire les grands mots, mais enfin le modernisme est un système de lâcheté. La liberté est un système de courage.
Le modernisme est la vertu des gens du monde. La liberté est la vertu du pauvre. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
« Ces quelques jours dans la Mongolie des prairies m’apprennent que la solitude m’est devenue un état nécessaire. Je la trouve douce. Elle est la sueur de la liberté. »
Sylvain Tesson
L’axe du loup, éditions Robert Laffont, 2004
« Ulysse est libre. Débarrassé de la pire menace possible dans la vie d’un homme après l’oubli de son identité : l’oubli de son dessein. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« Nous allons vers un monde où il y aura de moins en moins de poneys sauvages… »
Michel Déon
Les Poneys sauvages, éditions Gallimard, 1970
« Mais en vérité, ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine, les privations, la violence, la débauche — mais ne connaissaient point la peur et n’éprouvaient aucun élan de méchanceté en leur cœur. Des hommes difficiles à diriger, mais faciles à inspirer, des hommes sans voix — mais suffisamment virils pour mépriser dans leur cœur les voix sentimentales qui se lamentaient sur la dureté de leur destin. C’était un destin et c’était le leur ; cette capacité de le supporter leur semblait le privilège des élus ! Leur génération vivait muette et indispensable, sans connaître les douceurs de l’affection ou le refuge du foyer — et mourait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éternels enfants de la mer mystérieuse. Leurs successeurs sont les fils adultes d’une terre insatisfaite. Ils sont moins dépravés mais moins innocents ; moins irrévérencieux mais peut-être aussi moins croyants ; et s’ils ont appris à parler, ils ont aussi appris à gémir. »
Joseph Conrad
Le nègre du Narcisse, 1913, trad. Robert d’Humières, éditions Gallimard, coll. L’imaginaire, 2007
« L’autre grand défaut de notre temps, après la fausse liberté, est le refus de la différence, ce qui va logiquement ensemble. Le refus de la différence, entre bien et mal, entre vie et mort, entre jeunesse et vieillesse, entre santé et maladie, entre races et entre sexes. Rien à voir avec la supériorité. C’est au Musée de l’homme, à l’école du Pr Rivet que j’ai appris à reconnaître sur un crâne, la race, le sexe et l’âge du mort. Attention. L’absence de différence s’appelle l’indifférence. La barbarie par l’indifférence existe aussi. »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000