« L’honneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches. — Non. Il est la dernière richesse du pauvre. »
Albert Camus
Les Justes, 1950, éditions Gallimard, coll. Folio théâtre, 2008
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« L’honneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches. — Non. Il est la dernière richesse du pauvre. »
Albert Camus
Les Justes, 1950, éditions Gallimard, coll. Folio théâtre, 2008
« Il ne s’agit pas d’affirmer dans l’absolu la supériorité de notre civilisation sur les autres mais de refuser toute forme de repentance. Et de rappeler que notre identité ne vient pas de nulle part mais a pour origine notre hérédité et notre héritage européens. Il s’agit aussi d’affirmer notre volonté de respecter notre civilisation, d’en reprendre et d’en enrichir les traditions et de les transmettre à nos descendants. Bref de refuser la table rase et le grand remplacement génocidaire. »
Jean-Yves Le Gallou
Pour la préférence de civilisation, allocution au troisième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 9 avril 2016
« La guerre. Les Pachtouns et avec eux les conquérants indo-européens, macédoniens et anglais qui transitèrent autrefois par Chakdara nous rappellent que l’Histoire est d’abord faite du sang des hommes mélangé à la terre. L’Europe l’a oublié et c’est pour cela qu’elle ne comprend plus rien à la marche du monde. »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
« Aujourd’hui, beaucoup d’européens voudraient ne pas descendre de leurs ancêtres et se refaire une histoire idéale. Ou, à défaut, expier et se repentir au nom de leurs aïeux.
Tout cela est absurde et traduit une nation mal dans sa peau, obsédée de régler ses comptes avec elle-même. L’Histoire est ce qu’elle est, nous devons la connaître, l’assumer, la poursuivre en la dépassant, en nous gardant de la posture expiatoire comme de l’auto-encensement. Antidote au catéchisme du devoir de mémoire : L’Histoire. N’en rien occulter. Tout enseigner. Tout transmettre. En tirer des leçons pour l’avenir constamment réactualisées. »
Hubert Védrine
Continuer l’Histoire, éditions Fayard, 2007
« C’est l’Indochine la mieux connue. Il y a l’autre : celle des contreforts de l’Himalaya au nord, de la cordillère Annamitique au centre, des plateaux montagnards du sud : plus de quatre-vingts ethnies, peuplades, tribus, clans ! À peu près intacts, pas dégénérés, aussi libres qu’on peut l’être sur terre ! Nulle part au monde une telle diversité, une telle densité… Voilà que je vous fais un cours de géographie humaine maintenant ! Comme vous m’avez l’air de ne pas connaître grand-chose, ça ne vous fera pas de mal… De toute façon, c’est de l’histoire ancienne. Cette Indochine-là est morte. Tout est rentré dans le rang. Ces survivances féodales héritées du colonialisme français ont été promptement liquidées… pas de salut hors des masses populaires, du socialisme scientifique basé sur le matérialisme dialectique enrichi par le grand Lénine et le génial Staline, du centralisme démocratique, du déterminisme historique et tutti quanti… Ha ! Ha ! Ha ! Ainsi va le monde ! »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Je suis content et fier d’y avoir été, même s’il a fallu payer le prix de la captivité, parce que là-haut… Ah ! Comment dire ?… Là-haut, on a eu des exemples, mon vieux. Des maîtres. Des patrons. Des capitaines ! Des hommes bien ! Je ne parle pas seulement du courage, ce qui est essentiel… Je parle aussi de la manière aussi, la manière !… […]
Oh je sais bien que ce n’est pas parce qu’on accepte de se faire tuer pour une cause que cette cause est juste. Mais je m’en fous de la cause… je vous parle des hommes… je pourrais vous donner la liste. De toutes les origines, de tous les rangs de l’armée. Il y en a je ne sais même pas leur nom. Je ne les ai vus qu’une fois. Je sens encore… leurs doigts sur mon cœur. Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. Un seul ! Là-haut il y en avait plein ! Et ils avaient la manière. Je peux vous le dire… »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Une épitaphe gravée, Ky me l’a montrée ; elle lui a plu, c’est pourquoi il avait installé son P.C à cet endroit.
What I gave I have
What I spent I had
What I kept I lost »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Ici plus qu’ailleurs peut-être se pose la question des fausses différences et des fausses ressemblances. La Renaissance italienne, cette prodigieuse efflorescence de génies profondément différents les uns des autres, n’avait d’autre doctrine que l’imitation : de la nature, des Anciens, des maîtres, des rivaux. C’est en acceptant un modèle que ces artistes se diversifiaient. Au contraire, en rejetant l’idée de modèle, l’art moderne sombre souvent dans les sables mouvants des modes et des influences. Si j’imite volontairement, de toutes mes différences, j’obtiens une œuvre originale : si je me laisse porter par mes pulsions individuelles, je débouche le plus souvent dans un marécage d’individualités semblables où je m’enlise irrémissiblement. »
Vladimir Volkoff
Le complexe de Procuste, éditions Julliard – L’Âge d’Homme, 1981
« Ma famille m’a laissé mieux : une tradition et un exemple. Je vais essayer de les rapporter fidèlement. C’est une dette que j’acquitte. Quand j’écris que le plus important n’est pas le sens de l’Histoire mais le sens du devoir, je prends ce mot au mot. Devoir, c’est avoir des dettes. Nous survivons écroulés de dettes. Envers nos parents et envers ceux qui nous suivrons. Envers ceux que nous aimons et envers ceux que personne n’a aimé. Envers ceux qui nous ont donné, et envers ceux à qui on n’a pas donné. Je n’ai jamais pu supporter le spectacle d’un enfant qui pleure. Essayons de rester, dans ce monde perdu, capable de l’honneur et des larmes. »
Jean-François Deniau
Mémoires de 7 vies. Les temps aventureux, Tome 1, éditions Plon, 1994
« Oui les temps aventureux ont commencé. C’est une époque pour homme seul. Les structures de l’État, les précédents administratifs, les hiérarchies militaires, sociales, politiques, tout ce qui est connu, répertorié, cartographié, tout ce qui “tient un pays” va se défaire en quelques jours, ce que les anciens Aztèques auraient appelé “la ligature du monde” qui assure la cohérence de notre vie. S’offre un instant à la vue, et seulement un instant, le vaste océan des décisions individuelles, où chacun, par hasard ou nécessité, invente sa propre dimension. »
Jean-François Deniau
Mémoires de 7 vies. Les temps aventureux, Tome 1, éditions Plon, 1994
« L’autre grand défaut de notre temps, après la fausse liberté, est le refus de la différence, ce qui va logiquement ensemble. Le refus de la différence, entre bien et mal, entre vie et mort, entre jeunesse et vieillesse, entre santé et maladie, entre races et entre sexes. Rien à voir avec la supériorité. C’est au Musée de l’homme, à l’école du Pr Rivet que j’ai appris à reconnaître sur un crâne, la race, le sexe et l’âge du mort. Attention. L’absence de différence s’appelle l’indifférence. La barbarie par l’indifférence existe aussi. »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000
« La célèbre annonce parue dans la presse britannique au début du 20ème siècle, par laquelle l’explorateur polaire Shackleton cherche à recruter son équipage : “Hommes requis pour voyage périlleux, bas salaire, froid intense, longs mois de ténèbres, dangers constants, retour incertain. Honneur et célébrité en cas de succès.”, je connais tant de jeunes (et de moins jeunes) qui y répondraient tout de suite, Oui ! Mais qui aujourd’hui passerait cette annonce ? »
Jean-François Deniau
Histoires de courage, éditions Plon, 2000