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Thème

Citations sur le passé

Il est évident que nous changeons d’époque…

« Il est évident que nous chan­geons d’é­poque. Il faut faire notre bilan. Nous avons un héri­tage, lais­sé par la nature et par nos ancêtres. Des pay­sages ont été des états d’âme et peuvent encore l’être pour nous-mêmes et ceux qui vien­dront après nous ; une his­toire est res­tée ins­crite dans les pierres des monu­ments ; le pas­sé ne peut pas être entiè­re­ment abo­li sans assé­cher de façon inhu­maine tout ave­nir. Les choses se trans­forment sous nos yeux avec une extra­or­di­naire vitesse. Et on ne peut pas tou­jours pré­tendre que cette trans­for­ma­tion soit un pro­grès. Nos « belles » créa­tions se comptent sur les doigts d’une main, nos « des­truc­tions » sont innombrables. »

Jean Gio­no
La Chasse au bon­heur, édi­tions Gal­li­mard, 1988

Il est des temps de décadence…

« Il est des temps de déca­dence, où s’ef­face la forme en laquelle notre vie pro­fonde doit s’ac­com­plir. Arri­vés dans de telles époques, nous vacillons et tré­bu­chons comme des êtres à qui manque l’é­qui­libre. Nous tom­bons de la joie obs­cure à la dou­leur obs­cure, le sen­ti­ment d’un manque infi­ni nous fait voir pleins d’at­traits l’a­ve­nir et le pas­sé. Nous vivons ain­si dans des temps écou­lés ou dans des uto­pies loin­taines, cepen­dant que l’ins­tant s’enfuit. »

Ernst Jün­ger
Sur les falaises de marbre (Auf den Mar­mork­lip­pen) 1939, trad. Hen­ri Tho­mas, édi­tions Gal­li­mard 1942, coll. L’I­ma­gi­naire, 2017

Le petit homme contemporain sait comment il se nomme…

« Le petit homme contem­po­rain sait com­ment il se nomme et de qui il est direc­te­ment issu. Là se borne sa cer­ti­tude. Et encore… De la notion du temps, il ne reçoit qu’une per­cep­tion hori­zon­tale, quelque chose de déri­soi­re­ment limi­té. Dans l’éruption conti­nue à la sur­face de la terre, il se retrouve agglo­mé­ré à des mil­liards d’autres hommes… De la per­cep­tion ver­ti­cale, celle qui se hausse par l’échelle du pas­sé, et qui lui ren­drait sa noblesse, quelle que soit la modes­tie de son lignage, il n’a pas conscience. Sou­vent il la refuse. Débar­ras­sé de ce bagage, il s’imagine cou­rir plus vite ! Il galope en rond, le petit homme, comme une carne au bout d’une longe, avec son ano­ny­mat pour piquet. Il n’en sor­ti­ra jamais. Alors ? […]
Il ne sait rien. En quoi cela le concerne-t-il ? Il se tient seul, au centre de sa vie pas­sa­gère, entre son père et son fils, bornes extrêmes de son exis­tence […] Alors vous mesu­rez com­bien immense et proche est le désert… Je trouve cela inad­mis­sible, révol­tant, incroyable, navrant. Je demeure per­sua­dé que la chaîne res­ta long­temps solide et qu’elle com­men­ça à se perdre à l’aube du monde moderne, quand les hommes s’éloignèrent du vrai pour s’occuper de balivernes. »

Jean Ras­pail
La hache des steppes, édi­tions Robert Laf­font, 1974

Notre corps, les produits de notre travail, notre langage, nos pensées…

« Notre corps, les pro­duits de notre tra­vail, notre lan­gage, nos pen­sées, nos ins­ti­tu­tions, nos arts, tout est pour nous héri­tage, tré­sor len­te­ment accu­mu­lé par les ancêtres. Une géné­ra­tion nou­velle arrive à la vie, et dans les mou­ve­ments, les pas­sions, les joies et les dou­leurs qui l’a­gitent en tous sens, pen­dant les quelques heures de son exis­tence, se mêlent, s’en­tre­choquent ou s’é­qui­librent toutes les forces du pas­sé. »

Léon Bour­geois
Soli­da­ri­té, 1896, édi­tions Le bord de l’eau, 2008

La nostalgie est un penchant de paresseux…

« La nos­tal­gie est un pen­chant de pares­seux. Elle auto­rise à ne pas tra­quer dans le moment pré­sent les rai­sons de s’enthousiasmer. Elle per­met de se conten­ter de feuille­ter le gri­moire du pas­sé, en pleur­ni­chant sur les âges d’or per­dus. Elle affran­chit de tout effort explo­ra­toire, consti­tue la revanche des geignards. »

Syl­vain Tesson
Pré­face à Car­nets d’aventures, La Guilde euro­péenne du raid / Presses de la Renais­sance, 2007

De grands efforts ont été faits pour briser le fil du temps…

« De grands efforts ont été faits pour bri­ser le fil du temps et sa cohé­rence, pour inter­dire aux Euro­péens de retrou­ver dans leurs ancêtres leur propre image, pour leur déro­ber leur pas­sé et faire en sorte qu’il leur devienne étran­ger. De tels efforts ont des pré­cé­dents. Du Haut Moyen Âge à la Renais­sance, de nom­breux siècles ont été sou­mis à une abla­tion de la mémoire et à une réécri­ture totale de l’histoire. En dépit des efforts déployés, cette entre­prise a fina­le­ment échoué. Celle, pure­ment néga­tive, conduite depuis la deuxième par­tie du XXe siècle, dure­ra beau­coup moins. Venant d’horizons inat­ten­dus, les résis­tances sont nom­breuses. Comme dans le conte de la Belle au bois dor­mant, la mémoire endor­mie se réveille­ra. Elle se réveille­ra sous l’ardeur de l’amour que nous lui porterons. »

Domi­nique Venner
His­toire et tra­di­tion des Euro­péens, Édi­tions du Rocher, coll. His­toire, 2002

Partout l’homme masse a surgi, un type d’homme…

« Par­tout l’homme masse a sur­gi, un type d’homme hâti­ve­ment bâti, mon­té sur quelques pauvres abs­trac­tions et qui pour cela se retrouve iden­tique d’un bout à l’autre de l’Europe. C’est à lui qu’est dû le morne aspect, l’étouffante mono­to­nie que prend la vie dans tout le conti­nent. Cet homme masse, c’est l’homme vidé au préa­lable de sa propre his­toire, sans entrailles de pas­sé et qui par cela même, est docile à toutes les dis­ci­plines dites inter­na­tio­nales”. »

José Orte­ga y Gasset
La révolte des masses (La rebe­lión de las masas, 1929), trad. Louis Par­rot, édi­tions Stock, 1937

Parfois certains de mes vieux amis me reprochent…

« Par­fois cer­tains de mes vieux amis me reprochent de trop évo­quer le pas­sé. Si je parle du pas­sé, ce n’est pas par nos­tal­gie ou pas­séisme mais par res­pect pour le pré­sent et l’avenir. Car le pas­sé éclaire le pré­sent qui tient en lui-même l’essentiel de l’avenir. Dans la suite des temps et la suc­ces­sion des hommes, il n’y a pas d’acte iso­lé, de des­tin iso­lé. Tout se tient. Il faut croire à la force du pas­sé, au poids des morts, au sang et à la mémoire des hommes ; que serait un homme sans mémoire, il mar­che­rait dans la nuit ; que serait un peuple sans mémoire, il n’aurait pas d’avenir, et les hommes de l’avenir, ceux qui for­ge­ront l’avenir seront ceux qui auront la plus vaste mémoire. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Allo­cu­tion lors de la remise de ses insignes de Grand Offi­cier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Fort de Nogent, 29 mars 2003

Qu’est-ce que l’avenir, qu’est-ce que le passé…

« Qu’est-ce que l’avenir, qu’est-ce que le pas­sé, qu’est-ce que nous ? Quel fluide magique nous envi­ronne et nous cache les choses qu’il nous importe le plus de connaître ? Nous nais­sons, nous vivons, nous mou­rons au milieu du merveilleux. »

Napo­léon Bonaparte
Viri­li­tés, maximes et pen­sées com­pi­lées par Jules Ber­taut, édi­tions San­sot et Cie, 1912

Le destin du César n’était pas de ramener sur la terre…

« Le des­tin du César n’était pas de rame­ner sur la terre un monde à jamais abo­li, mais d’attester de sa péren­ni­té dans le cœur des hommes. Il était venu témoi­gner pour les temps futurs et non rame­ner la lumière. Il n’était point notre mes­sie, mais un monu­ment, un signe du pas­sé. Un ves­tige. Un vertige. »

Ber­nard Ucla
Le Veilleur d’Empire, édi­tions Oli­vier Orban, 1992

Nos institutions ne valent plus rien : là-dessus tout le monde…

« Nos ins­ti­tu­tions ne valent plus rien : là-des­sus tout le monde est d’accord. Pour­tant la faute n’en est pas à elles, mais à nous. […]. Pour qu’il y ait des ins­ti­tu­tions, il faut qu’il y ait une sorte de volon­té, d’instinct, d’impératif, anti­li­bé­ral jusqu’à la méchan­ce­té : une volon­té de tra­di­tion, d’autorité, de res­pon­sa­bi­li­té, éta­blie sur des siècles, de soli­da­ri­té enchaî­née à tra­vers des siècles, dans le pas­sé et dans l’avenir, in infi­ni­tum. Lorsque cette volon­té existe, il se fonde quelque chose comme l’imperium Roma­num : ou comme la Rus­sie, la seule puis­sance qui ait aujourd’­hui l’espoir de quelque durée, qui puisse attendre, qui puisse encore pro­mettre quelque chose, […] Tout l’occident n’a plus ces ins­tincts d’où naissent les ins­ti­tu­tions, d’où naît l’avenir : rien n’est peut-être en oppo­si­tion plus abso­lue à son « esprit moderne ». On vit pour aujourd’­hui, on vit très vite, — on vit sans aucune res­pon­sa­bi­li­té : c’est pré­ci­sé­ment ce que l’on appelle « liber­té ». Tout ce qui fait que les ins­ti­tu­tions sont des ins­ti­tu­tions est mépri­sé, haï, écar­té : on se croit de nou­veau en dan­ger d’esclavage dès que le mot « auto­ri­té » se fait seule­ment entendre. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

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