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Auteur

Louis Pauwels

Louis Pauwels est un journaliste et écrivain français, né à Paris le 2 août 1920 et mort à Suresnes le 28 janvier 1997. Rédacteur en chef de Combat en 1949, il dirige ensuite le mensuel Marie-France, puis fonde avec Jacques Bergier la fameuse revue Planète, consacrée à la science, à la philosophie et à l'ésotérisme, qu'il dirigera pendant six ans. L'amour monstre écrit en 1954 et Le Matin des magiciens, co-écrit avec Jacques Bergier en 1960, constituent ses œuvres majeures. En 1978, il fonde le Figaro Magazine dont il prend la tête jusqu'en 1993. Sa femme, Elina Pauwels, a fait don en 2006 à la Bibliothèque nationale de France des manuscrits, lettres et autres archives, qui constituent désormais le fonds Louis Pauwels.

Découvrez 6 citations de Louis Pauwels

Je m’intéresse moins à la politique quotidienne qu’à la métapolitique…

« Je m’intéresse moins à la poli­tique quo­ti­dienne qu’à la méta­po­li­tique. C’est-à-dire aux influences sur la sen­si­bi­li­té géné­rale, le cli­mat moral et cultu­rel. La méta­po­li­tique est peut-être, d’ailleurs, le vrai che­min du pou­voir dans les socié­tés avan­cées. Elle est, en tout cas, le lieu de sourdes et grandes batailles. Cette guerre est la mienne. Il faut de la guerre dans une vie. Et si la misère est de n’avoir qu’une vie, mettons‑y du moins plu­sieurs existences. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

L’aristocratisme (car il s’agit bien de cela : ce qui s’oppose à l’égalitarisation…

« L’aristocratisme (car il s’agit bien de cela : ce qui s’oppose à l’égalitarisation, ce qui s’oppose à la table rase) appar­tient au fond immé­mo­rial des vieux peuples d’Europe. L’aristocratisme : le sens des dif­fé­rences et des enra­ci­ne­ments, enra­ci­ne­ments de chaque homme dans une his­toire qui lui est propre, de chaque peuple dans une culture, et de chaque culture dans une men­ta­li­té. Le sens des consti­tu­tions men­tales spé­ci­fiques. Une cer­taine vision autre de la vie, de l’homme, du monde, du des­tin, ins­crite de manière indé­lé­bile dans les tra­di­tions et dans les struc­tures men­tales des peuples issus de l’Antiquité et de la branche indo-euro­péenne de l’humanité. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Et pourtant, je crois que la religion ne mourra pas…

« Et pour­tant, je crois que la reli­gion ne mour­ra pas, ne peut pas mou­rir. Je pense que l’homme est, de tout éter­ni­té, un ani­mal reli­gieux, qui chaque fois retrouve son enra­ci­ne­ment dans le sacré, rebâ­tit ses temples, recons­ti­tue ses rites, selon les arché­types uni­ver­sels qui prennent des formes diverses à tra­vers les peuples, les époques, les cultures. Après deux mille ans, en Occi­dent, il fal­lait peut-être que l’Église s’évanouisse dans cette pes­ti­lence pour que, dans un affron­te­ment ultime des men­ta­li­tés, notre plus vieux pas­sé, notre pas­sé réel­le­ment fon­da­men­tal et ini­tia­teur, l’hellénique, nous réapparaisse. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Mais quelle Europe ? C’est pourtant en réfléchissant sur l’Europe…

« Mais quelle Europe ? C’est pour­tant en réflé­chis­sant sur l’Europe que nous pour­rions accé­der au plus haut point de vue d’où nous serait dévoi­lé dans tout ce qui se passe” un unique enjeu. Je ne parle pas de l’Europe des mar­chés ou de l’Europe des masses. Je parle des tra­di­tions fon­da­men­tales de l’esprit euro­péen. Je parle du réveil de la vieille men­ta­li­té euro­péenne, tou­jours pré­sente en nous por­tant. Car l’homme est ceci et cela, mais d’abord du temps lié. Je parle de la vieille recréa­tion, sous des formes nou­velles, du vieil esprit de l’Europe, pro­mé­théen et aris­to­cra­tique. Pro­mé­théen : la volon­té de puis­sance de l’homme sur la nature. Aris­to­cra­tique : recon­naître et culti­ver dans les hommes leur capa­ci­té à se dis­tin­guer les uns des autres. Vieil esprit pour lequel chif­frer n’est pas tout, et pour lequel le nombre n’est pas le chef. Vieil esprit pour lequel il y a quelque chose au-des­sus du social, de l’économique, du quan­ti­ta­tif : la facul­té déli­cate, les hautes éner­gies intimes qu’il faut pour sen­tir et pour célé­brer la qua­li­té. Vieil esprit immor­tel qui voit dans les plus pro­fonds enra­ci­ne­ments la condi­tion de la plus haute élé­va­tion, dans la dis­pa­ri­té des natures humaines la condi­tion de l’humanité orga­nique, dans la diver­si­té des cultures la condi­tion de la culture. Je dis que notre fonds est à repen­ser. Res­sai­sir le pas­sé de l’Europe, notre héri­tage, et l’adapter au nou­veau mil­lé­naire qui approche. Rien ne me paraît plus impor­tant que la réflexion sur ce qu’il y a de spé­ci­fique dans l’esprit euro­péen. Il y a bien, pour moi, un unique enjeu. Recréer le monde men­tal euro­péen qui s’oppose à la fois au com­mu­nisme et à l’américanisme. Et en refaire le pre­mier parce qu’il fut le primordial. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Rappeler à l’existence la mentalité aristocratique…

« L’enjeu : rap­pe­ler à l’existence la men­ta­li­té aris­to­cra­tique, res­sus­ci­ter l’esprit de la vieille Europe. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Il ne s’agit pas de réani­mer arti­fi­ciel­le­ment des choses mortes. Mais de reprendre conscience d’un héri­tage pour le recréer sous des formes nouvelles. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

Toute action est objet de doute. Et cependant, tu es là pour…

« Toute action est objet de doute. Et cepen­dant, tu es là pour agir. Tu as été mis au monde pour ce com­bat. Com­bats donc, puisqu’il le faut ! Mais garde les mains blanches. Gagne, mais sois indif­fé­rent à la vic­toire. Agis, mais sans t’arracher aux fruits de l’action. Plon­gé dans ce bruit et cette fureur, mais avec une part de toi hors de ce monde, dans la séré­ni­té. Agis, déta­ché de l’action, en chef de guerre et roi de paix. »

Louis Pau­wels
Com­ment devient-on ce que l’on est ?, édi­tions Stock, 1978

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